Après plus de 5 mois de blocage, de pression, de répression, la Catalogne se dote d'un gouvernement issue des élections du 21 décembre 2017. Après un premier tour (samedi), Quim Torra (Junts per Catalunya) a été élu 131ème Président de la Generalitat de Catalunya.

Ainsi les 135 député.e.s ont voté (dont un certain nombre par délégation de vote puisqu'en prison ou en exil). Joaquim Torra i Pla a ainsi obtenu 66 voix POUR (JxCat-ERC), 65 CONTRE (PP-C's-PSC-CeC) et 4 abstentions (CUP). La majorité relative est ainsi obtenue au second tour.

Quim Torra, dans son discours d'investiture a adressé un message aux prisonniers politiques, aux exilé.e.s et à leurs proches. Il a réaffirmé la légitimité de Carles Puigdemont en se qualifiant de "Président par intérim". Clairement il affirme que son mandat vise la reconnaissance d'une nation "pleine" pour défendre une République catalane "libre et prospère".

Pour se faire, la première étape passe par la récupération des institutions (et des 16 lois suspendues par le Tribunal constitutionnel) et la levée de la tutelle imposée par l'article 155 de la Constitution espagnole. La bataille s'annonce rude, car Mariano Rajoy (même sous la pression des nationalistes basques qui menacent de ne pas voter le budget espagnol) et les Ciudadanos ne semblent pas vouloir renoncer à la tutelle.

Un programme gouvernemental ambitieux pour construire un nouveau pays

Le discours de candidature annonce des mesures spécifiques :

1- Des initiatives sérieuses contre les violences faites aux femmes, la protection des droits LGBTI, du logement (notamment remettre en action les lois cassées par le Tribunal constitutionnel), un plan d'urgence pour augmenter les transports publics, la culture, et le sport.

2- Dans le domaine économique et social, Torra s'engagé à atteindre un salaire minimum de 1000 euros bruts mensuels (contre plus de 750€ en Espagne). Le candidat a souligné que le gouvernement achèvera la mise en œuvre de l'Agence fiscale de Catalogne.

3- Torra a déclaré qu'une nouvelle société publique, Aigües Ter-Llobregat, sera créée, afin de mettre un terme à la privatisation qui a été réalisée sous le mandat d'Artur Mas. Cette mesure est issue d'un accord entre JxCat et ERC, et était l' une des exigences de la CUP pour négocier l'investiture .

4- Le candidat a opté pour la "corruption zéro", avec la transparence comme guide.