ItalieLa "Toscane rouge", ancien bastion du parti Communiste Italien et de ses successeurs existe t-elle encore après la lourde défaite remportée par la coalition du "Centro-sinistra" conduite par le Parti démocrate ? Le point avec les résultats régionaux et les résultats dans deux anciens villages bastions de feu le PCI (Prato et Mercatale) - article et traduction Nico Maury
Du temps du Parti Communiste Italien (PCI) il existait des régions totalement acquises au parti de Gramsci, Togliatti et Berlinguer comme la Toscane. Une région qui connaîtra deux présidents communistes (Gianfranco Bartolini et Marco Marcucci) et des présidents tous issues de la liquidation du PCI.
Depuis les années 80, le Parti communiste, puis ses successeurs détiennent une position de force dans cette région de la "Toscane rouge". Les traditions ouvrières et socialistes sont très fortes, et le rôle joué par les communistes dans la résistance au fascisme expliquent les scores élevés du PCI (45,8% aux législatives de 1987) et des bastions municipaux que l'on nomme "les petites Russie" comme à Prato, Mercatale (je vous recommande l’excellent documentaire "Il fare politica, chronique de la Toscane rouge" (1982-2004) de Hugues Le Paige) et d'autres villes.
Naturellement, avec la "Svolta della Bolognina" de 1989 et la liquidation du PCI en 1991, les idées communistes ont laissé place aux idées sociales-démocrates puis sociales-libérales. Malgré tout, la Toscane conserve son appellation de "rouge" du fait de la prédominance politique des partis issues du PCI (le "Partito Democratico della Sinistra" de 1991 à 1998, puis les "Democratici di Sinistra" de 1998 à 2007 et enfin le "Partito Democratico" issue de la fusion de forces sociales démocrates et centristes).
Du bastion communiste au bastion du Parti démocrate Et jusqu'aux élections législatives les coalitions de "centre-gauche" triomphent dans cette région (aux régionales comme aux élections nationales) et à partir de 2008, il y a une érosion de cette électorat traditionnel au profit de l'abstention, de la Ligue du Nord et du Mouvement 5 étoiles (M5S). En 2013, le Partito democratico et sa coalition de "centre-gauche" (Italie, Bien commun) remportait 43,5% des suffrages et 10 des 18 sénateurs de la région (dont 1 pour la gauche post-communiste du SEL). Avec 22,7% des voix le M5S devenait la seconde force politique de la région devant la coalition de "centre-droite" (21,3%). Les autres listes (dont celle de la "Révolution civile" qui rassemblait les communistes) ne recueillaient que 4,4% des suffrages. Les élections de 2018 montrent un lourd recul du Parti démocrate dans le pays, avec 18,72% le PD réalise le pire score de son histoire et de l'histoire depuis 2001 (16,57% pour les Démocrates de gauche) et 1992 (16,10 % pour la première élection du PDS qui venait juste de liquider le PCI). L'effondrement du Parti démocrate et la fin de la Toscane "rouge" ? En Toscane la situation est identique. Le Parti démocrate ne rassemble plus que 29,63% des voix pour la Chambre des député.e.s et 30,54% pour le Sénat (contre 43,5% en 2013). Dans cette région le Mouvement 5 étoiles et la coalition de droite-extrême droite dépassent les 50% des voix (A la chambre : 32,08% pour la droite et 24,68% pour le M5S et au Sénat : 32,24% pour la droite et 24,36% pour le M5S) et remportent plus d'élu.e.s que le PD (A la Chambre : PD 16 / droite 15 / M5S 6 et au Sénat : 8 pour la droite / 7 pour le PD et 5 pour le M5S). Le dernier député est remporté par la liste "Liberi e Uguali", une liste qui rassemble les liquidateurs historiques du PCI (Ochietto, D'Alema ...) et les ex-refondateurs de la Rifondazione Comunista (SEL de Nichi Vendola).
Du côté des forces communistes, qui divisées n'ont pas su peser dans l'élection, la situation n'est pas meilleurs. Potere al Popolo recueille 1,98% des voix pour la Chambre, 1,77% pour le Sénat. Même situation pour le Partito comunista de Marco Rizzo avec 1,03% à la Chambre et 0,95% au Sénat.
De cette région sont issues plus de 10% des électeurs des deux listes : 42.286 des 370.320 suffrages de Potere al Popolo (11,41% de toutes les voix) et 22.166 des 106.182 suffrages du PC (soit 20,87% de toutes les voix recueillies). La ligue du Nord a augmenté de 95% son électorat, passant de 15.000 à 395.000 voix. Le M5S sont renforcées partout et visent maintenant à vaincre le centre-gauche dans les grandes villes telles que Massa et Pise. Dans les "petites Russie" le vote Fasciste et M5S s'installe Dans les "petites Russie" le PCI réalisait des scores pouvant atteindre les 98% aux élections, aujourd'hui le Parti démocrate peine difficilement à atteindre les 35%, alors qu'à son apogée il atteignait encore plus de 65% des voix. Pour revenir aux deux villes que je citais plus haut, Prato et Mercatale, la défaite de la gauche et du centre-gauche est indéniable. Dans la ville de Prato la coalition de droite-extrême droite est en tête avec 34,83% devant celle de centre-gauche (33,15%, même si le PD est le premier parti avec 30,52%). Les liquidateurs de "Liberi e Uguali" obtiennent 3,75% et les communistes 1,15% et 0,89%). Giorgio Silli (Ligue du Nord) est même élu député dans cet ancien bastion communiste. Pour ce qui est de Mercatale (San Casciano in Val di Pesa), le Parti démocrate s'en sort mieux et fait élire son candidat Luca Lotti. Dans la ville le PD est en tête avec 41,69% des voix (et 47,17% pour la coalition de centre-gauche). La droite (23,82%) et le M5S (19,39%) sont malgré tout fort. Les liquidateurs de "Liberi e Uguali"obtiennent 4,80% et les listes communistes 2,66% et 0,96%. A Montespertoli, dans une région viticole en crise, la Ligue du Nord passe de 0,6% en 2013 à 14,6%, même situation à Castelfiorentino ou elle passe de 0,4% à 15,46%. A Carroccio, la "commune la plus rouge d'Italie", où le PCI remportait 75,1% des voix, le Parti démocrate chute à 35,6% et la Ligue passe de 0,7% à 18,7%. A Capalbio, le M5S est en tête des élections (au Sénat) avec 25,13% des voix, suivit par la Ligue avec 24,75% et le PD ne recueille que 23, 82% des suffrages. |
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