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La France n'est pas aux travailleurs, elle est à 500 familles qui la pillent

Par Michèle Picard, maire PCF de Vénissieux, rhône


Quand les seuils d’intolérance sont atteints, il faut savoir dire non
Comment accepter que des familles, des enfants se retrouvent dans la rue ?

« L’homme n’est pas censé ignorer la loi, mais la loi n’est pas censée non plus ignorer l’homme  ! »

Pour le monde de la finance, la crise économique qui a ravagé le pays est passée, les conséquences sociales qui en découlent sont toujours aussi dramatiques. La pauvreté se généralise, se banalise et se féminise.

Chômage, bas salaires, temps partiels imposés, prix des logements, manque de logements sociaux, hausse des prix de l’énergie et des produits alimentaires de base : les familles les plus démunies sont de plus en plus frappées par la précarité, touchant même des catégories sociales jusque-là épargnées.

Le logement social subit un véritable racket  : main basse sur le 1 % et baisse de 70 millions de l’aide à la pierre. Les règles du Monopoly s’appliquent à un droit constitutionnel  ! 340 millions d’euros sont prélevés par an sur les organismes HLM pour financer la rénovation urbaine. 10 % des logements HLM sont vendus au privé. Pour se donner bonne conscience, l’État a créé, en 2010, une commission départementale de prévention des expulsions sous l’autorité du préfet. Concrètement, elle ne sert à rien  ! Elle ne s’est réunie qu’une seule fois en un an. Les villes, notamment les villes populaires, n’y siègent pas. La loi Dalo n’est pas appliquée.

En 2010, le médiateur de la République estimait que les fins de mois de 15 millions de personnes se jouent à 50 ou 100 euros près. 2 millions d’enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté, 1 enfant sur 6 subit les conséquences du mal-logement, 16 000 enfants sont sans toit. Selon le défenseure des enfants, les effets de la précarité chez l’enfant sont comparables à ceux de la guerre. Les conséquences sont multiples sur leur santé, sur le plan psychologique et sur l’échec scolaire.

À Vénissieux, tous les voyants sont au rouge  ! Les difficultés de la vie représentent 75 % des causes de surendettement. En un an, le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 14,5 %. En deux ans, l’aide sociale accordée par le CCAS a augmenté de 30 %. Les associations caritatives tirent la sonnette d’alarme. La précarité énergétique concerne 822 foyers en situation d’impayés. En 2010, les assignations au tribunal ont augmenté de 27 %, quand les concours à la force publique accordés diminuent de 16,40 % et celui des programmations de 17,20 %. Cette contradiction s’explique par le travail social considérable de nos services et de nos partenaires pour trouver des solutions.

Derrière les chiffres, des êtres humains en situation de survie permanente. Leur quotidien  : humiliation, culpabilisation, détresse humaine et psychologique, angoisse, peur au ventre face à des choix cornéliens  : comment se loger, se nourrir, se chauffer, se soigner  ? Quel sera l’avenir de nos enfants  ?

Quand les seuils d’intolérance sont atteints, il faut savoir dire non. Comment accepter que des familles, des enfants se retrouvent dans la rue  ? Comment accepter l’errance et le nomadisme urbain qui s’ensuivent, l’exclusion terrible et souvent sans rémission que l’on inflige à ces hommes et ces femmes  ? Comment imaginer que des enfants vivent dans ces favelas, ces trous à rat qui naissent ici et là dans nos agglomérations, près d’un échangeur, sous un pont, enfants terrés, apeurés, abandonnés aux risques sanitaires, aux traumatismes psychologiques  ?

Ce n’est pas acceptable, pas justifiable, pas pardonnable pour notre société soi-disant développée.

Des maires sont entrés en résistance face à cette urgence sociale, cette non-assistance à personne en danger. Le 15 mars 2011, je prenais 3 nouveaux arrêtés interdisant les expulsions locatives, les coupures d’eau et d’énergie, les saisies mobilières.

En 2010 à Nice, une femme de 79 ans est terrassée par une crise cardiaque lors de son expulsion. En 2009 à Strasbourg, un homme de 59 ans menacé d’expulsion se suicide dans les bureaux de son bailleur. En 2010 à Vénissieux, un homme se barricade chez lui lors d’une saisie mobilière.

Le maire est confronté quotidiennement à la précarité, c’est à lui de trouver des solutions pour répondre à l’urgence sociale. Il est garant de l’ordre public, il doit régler les situations explosives, dramatiques. Lorsqu’une expulsion se passe mal, c’est le maire qu’on appelle  ! Pompier de service, on lui interdit de prendre des mesures de précaution, de prévention.

Il remplace, se substitue à l’État qui se désengage de ses missions régaliennes et ne remplit pas son rôle de sûreté d’emploi, de logement et d’accès aux soins, des droits inscrits dans la Constitution. L’État nous transfère de plus en plus de missions sans moyens supplémentaires et étrangle nos budgets alors que la population a de plus en plus besoin de services publics de proximité.

Il y a 2 poids, 2 mesures. L’État attaque les maires prenant des arrêtés. Quand attaquera-t-il les maires, hors la loi, qui n’appliquent pas la loi SRU  ? Qui rappellera l’État à ses responsabilités  ? L’État voudrait adapter des logements à la misère. Je refuse de gérer des campings pour pauvres au cœur des villes ou des favelas. La misère ne s’accompagne pas, elle se combat.

Il y a 2 poids, 2 mesures. En 2010, le préfet programmait une expulsion à Vénissieux alors que le jugement en référé n’avait pas encore été rendu, préjugeant de la décision du tribunal, comme si la jurisprudence était immuable. C’est bien le but de mes arrêtés  : la faire évoluer.

Prendre ces arrêtés, c’est un acte responsable, un acte de désobéissance civique nécessaire, un acte de résistance, comme certains l’ont fait dans l’histoire, contre l’ordre établi inique et injuste privant des millions de personnes de leurs droits fondamentaux. Un acte politique pour refuser la résignation, un combat pour une vie digne. La lutte contre la pauvreté est une question de dignité humaine. Ce doit être une priorité nationale, une urgence nationale.

Nicolas Maury
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Perspective COMMUNISTE
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Nicolas Maury
[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

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