Plus tôt cette semaine, le People's World a rapporté l'appel du membre du Congrès de Floride, Anthony Sabatini, à l'exécuter des dirigeants cubains. Cela a été repris par le maire de Miami, Francis Suarez, appelant à des frappes aériennes contre Cuba. Les deux appels incontrôlés à la violence illégale répondaient à la prétendue répression politique des dissidents par le gouvernement cubain. Si les républicains de Floride apprécient vraiment la diversité de pensée et le droit de manifester, pourquoi cherchent-ils à l'étouffer dans leur propre État ?
Le mois dernier, le People's World a rendu compte de la nouvelle "alerte rouge" dans l'État de Floride mise en œuvre par son administration républicaine. Le Florida House Bill 233 exige que les enseignant.e.es employé.e.s par l'État déclarent leurs opinions politiques personnelles auprès de l'État. Nous savons maintenant que la loi est encore plus problématique qu'on ne l'a signalé.
Par exemple, la loi ne s'arrête pas au « serment de loyauté » sur les positions politiques des enseignants. Les élèves des écoles de Floride seront désormais également tenus d'enregistrer leurs convictions et opinions politiques individuelles auprès des autorités. Le gouverneur Ron DeSantis affirme que « l'enquête » auprès des étudiant.e.s sera utilisé « pour surveiller la diversité intellectuelle » sur les campus de Floride. Le gouverneur ne précise pas s'il s'agit de promouvoir la diversité ou de l'éradiquer. Cependant, ses autres déclarations déplorant « l'idéologie libérale » parmi les étudiant.e.s et se plaignant que les écoles soient devenues des « usines du socialisme » donnent un indice quant à sa véritable motivation. En termes simples, le gouvernement de Floride veut supprimer les opinions politiques avec lesquelles le Parti républicain n'est pas d'accord. Le premier amendement est attaqué.
Malheureusement, comme les lois anti-ouvrières sont très courantes aux États-Unis, il se peut que certain.e.s citoyen.ne.s blasé.e.s ne comprennent pas la gravité d'une loi obligeant les enseignant.e.s employé.e.s par l'État à enregistrer leurs convictions politiques. Après tout, ce n'est qu'un exemple de recul des droits et des protections dont bénéficient les travailleurs-travailleuses. Mais comment quelqu'un, quelle que soit son idéologie politique, ne s'indigne-t-il pas d'une obligation pour les étudiant.e.s de faire de même ?
Le projet de loi anti-diversité de Floride soulève de nombreuses questions. Que fera-t-on des informations recueillies ? Comment seront-elles utilisées ? Les données seront-elles anonymes ? Qui aura accès aux informations collectées ? Que se passe-t-il si quelqu'un refuse de répondre ? Y aura-t-il un retour des « listes noires » de style McCarthy pour ceux dont les opinions sont jugées indésirables ? Les républicains demanderont-ils des quotas de type « discrimination positive » pour assurer une représentation de la droite dans les universités ? Plus important encore, en quoi les exigences du projet de loi sont-elles, même de loin, constitutionnelles ? Malgré les demandes répétées des démocrates de Floride et des professionnels de l'éducation, DeSantis et les représentants du gouvernement de Floride refusent de donner des réponses.
Le State Board of Education limitait auparavant la liberté des Floridien.ne.s de diffuser ou d'être exposés à des idées non validées par le Parti républicain lorsque le State Board of Education a interdit l'enseignement de la théorie critique de la race. Comme avec le HB-233, ce changement de politique limite la capacité des enseignant.e.s à remplir le rôle pour lequel elles-ils sont formé.e.s en tant qu'éducateurs professionnels et cherche à éliminer ce que les républicains considèrent comme des points de vue dissidents.
Malheureusement, les politiques et les lois visant les éducateurs-éducatrices ne sont pas la seule attaque de l'administration DeSantis contre les droits constitutionnels des Floridien.ne.s. Les deux suivent les traces du projet de loi de la Chambre 1, promulgué par le gouverneur en avril 2021. Le projet de loi, rédigé en réponse aux manifestations de Black Lives Matter de l'année dernière, est surnommé par ses partisans un «projet de loi anti-émeute». On l'appelle plus exactement un projet de loi anti-manifestant.
HB-1 est conçu pour augmenter à la fois la capacité du gouvernement à surveiller les citoyen.ne.s et le pouvoir de l'État de réprimer la diffusion d'idées qu'il juge défavorables. La loi crée la nouvelle infraction pénale d'« intimidation de foule » et stipule que trois personnes ou plus utilisant la force ou la menace de la force pour convaincre quelqu'un d'« assumer, abandonner ou maintenir » un certain point de vue est une « intimidation de foule illégale ». Compte tenu de la nature ouverte du mot «force», il est prévisible qu'un acte aussi simple que d'obstruer un trottoir ou de crier trop fort pourrait exposer un manifestant à une peine de prison pouvant aller jusqu'à un an et à une amende de 1 000 $.
Le projet de loi augmente également le pouvoir de la police et diminue les protections des citoyens qui exercent leur droit constitutionnel de manifester. Dans un effort pour encourager la police locale à être plus énergique et violente face aux manifestants, HB-1 permet aux citoyens des localités de poursuivre leur gouvernement s'ils estiment que la police locale n'a pas répondu avec suffisamment de force à toute manifestation dans leur communauté dans laquelle la propriété a été endommagé.
DeSantis, ainsi que les politiques de droite extrémistes et répressives de son administration, se sont avérés très populaires parmi l'élite conservatrice à travers le pays. Dans les récents sondages des républicains par la Conférence d'action politique conservatrice (CPAC), DeSantis se classe au deuxième rang des choix les plus populaires pour la nomination présidentielle de 2024 du parti. Comme il ne suit que l'ancien occupant de la Maison Blanche Donald Trump, beaucoup parlent déjà d'un ticket commun Trump-DeSantis.
Les républicains de Floride ont lancé une attaque tous azimuts contre la diversité de pensée et le premier amendement dans leur État. Ils espèrent éliminer toute idée avec laquelle ils ne sont pas d'accord ou qui pourraient menacer leur emprise sur le pouvoir, renforçant leurs mouvements en donnant davantage à la police les moyens de persécuter ceux qui ne sont pas d'accord et qui se lèveraient pour le dire. Les politiques vont de pair avec les mesures de suppression des électeurs que le GOP de l'État et les républicains à travers le pays mettent en œuvre.
Une ligne dans le sable doit être tracée. Si les républicains de Floride s'en tirent avec ces politiques clairement inconstitutionnelles, il ne faudra pas longtemps avant que les mêmes politiques soient mises en œuvre aux États-Unis.
Amiad Horowitz
People's world