Il est décédé d'une crise cardiaque des suites de son hospitalisation à Managua. Sa famille avait démenti les rumeurs selon lesquelles il aurait contracté le Covid-19.

Edén Pastora Gómez est né à Ciudad Darío, Nicaragua, le 22 janvier 1937, il est l'un des six enfants de Pánfilo Pastora et Elsie Gómez de Pastora. Quand Eden était un garçon, son père, un éleveur prospère, a été tué par la Garde nationale du dictateur Somoza. Les autorités ont déclaré qu'il était mort dans un litige foncier, mais sa famille a qualifié cela de meurtre. Cela a laissé Pastora dans la haine pour "l'injustice, l'oppression et les régimes de terreur".

Le garçon voulait être prêtre catholique, mais sa mère s'y est opposée. Au Colegio Centro América, une école secondaire dirigée par des jésuites, il étudie l'histoire, les arts et les sciences humaines avec les enfants des grandes familles du Nicaragua.

À 16 ans, un prêtre lui fait découvrir les enseignements nationalistes d'Augusto César Sandino, le général rebelle qui, de 1927 à 1933, mène une guérilla contre les Marines américains au Nicaragua. Tué sur ordre de Somoza, qui le considérait comme une menace, Sandino a inspiré des générations de futurs opposants au dictateur.

Au milieu des années 1950, Pastora étudie la médecine à l'Université de Guadalajara, au Mexique. Il a organisé des révolutionnaires anti-Somoza à l'université et n'a pas terminé ses études. Au lieu de cela, il est retourné au Nicaragua en 1959 pour gérer la succession de sa famille et rejoindre le Front révolutionnaire Sandino nouvellement formé, l'un des nombreux groupes qui ont émergé dans les années 1960 et 1970 pour s'opposer à la dictature.

Pastora abandonne ses études en 1962 et rejoint le Front sandiniste de libération nationale (FSLN). Il est arrêté et emprisonné trois fois en 11 ans.

Prise du Congrès national du Nicaragua

Le 22 août 1978, Pastora dirige un groupe de guérilleros qui prend le contrôle du Congrès national du Nicaragua. Avec 25 autres militants du FSLN, 1000 personnes furent prises en otages, parmi lesquelles de nombreux parlementaires et fonctionnaires. Parmi ces otages se trouvaient José Somoza Abrego, neveu du président Anastasio Somoza Debayle, ainsi que le cousin de Somoza, Luis Paillais Debayle . Le gouvernement céda aux revendications et accepta de procéder à la libération de 59 prisonniers politiques, parmi lesquels se trouvait Daniel Ortega, ainsi qu'au versement d'une rançon de 500.000$.

Puis les guérilleros repartirent au Panama par les airs. À la suite de cette action médiatisée, Pastora reçut le surnom de « commandante cero ». cette action aura permis d'ébranler le pouvoir du dictateur Anastasio Somoza.

Charismatique, populaire et controversé, Pastora a été nommé vice-ministre de la Défense et jouissait d'une grande popularité. Mais Pastora était en désaccord avec ses camarades de gauche plus radicaux et a perdu ses illusions. Il s'est distancié des Sandinistes et du président Daniel Ortega en 1981.

Rupture puis réconciliation avec les sandinistes

En 1983, il lance une unité anti-sandiniste dans le sud du Nicaragua, l'Alliance démocratique révolutionnaire, mais sans rejoindre les factions des armées Contra soutenues par les États-Unis. Il abandonne la lutte armée contre les sandinistes en 1986, avec l'appui de la CIA, et se rend au Costa Rica voisin pour diriger une coopérative de pêche. Il rentrera au Nicaragua qu'en 1990.

En 2007, après le retour au pouvoir d'Ortega et du FSLN, Pastora est revenue au bercail.

En mai 2018 à l'Associated Press, il se présentait comme : "Je suis Edén Pastora, connu dans le monde entier sous le nom de Commante cero, toujours sandiniste, révolutionnaire, guerrier social." Et sans surprise, il se lançait dans une longue défense d'Ortega alors victime d'une tentative de coup d'état.