Le MJCF apprend avec consternation le décès ce matin de Ziad Abou Ein, ministre palestinien en charge de la charge de la lutte contre colonisation et ancien vice-ministre délégué aux prisonniers.

Ce responsable, membre du gouvernement palestinien, est décédé suite à un rassemblement dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah. Il a été violemment frappé par des soldats israéliens, succombant à ses blessures quelques minutes plus tard, alors qu’il participait à une action pour planter des oliviers. Cette cérémonie révèle la volonté des Palestiniens de marquer symboliquement leur refus de la colonisation israélienne en se réappropriant leurs terres.

Cet acte inadmissible est une nouvelle preuve de la violence exercée par les autorités israéliennes. Il illustre la manière dont se comportent un gouvernement et un Etat qui se croient tout permis. Alors qu’un cycle de reconnaissance de l’Etat palestinien s’ouvre en Europe, le gouvernement israélien assassine un responsable gouvernemental palestinien. Mais il ne s’agit pas d’un acte isolé : plusieurs anonymes subissent le même sort arbitraire tous les ans lors de rassemblements pacifiques dénonçant la colonisation. Par ailleurs, plus de 7000 Palestiniens croupissent dans les geôles d’occupation dont plus de 20 parlementaires du Conseil législatif palestinien.

Cette répression permanente des autorités israéliennes vise à briser la résistance palestinienne, notamment en enfermant tous ceux qui peuvent constituer des représentants légitimes du peuple palestinien.

Après les bombardements meurtriers de cet été (dont Amnesty international vient de reconnaître qu’il s’agissait de crimes de guerres), les provocations et les spoliations incessantes à Jérusalem et dans le reste de la Cisjordanie, le gouvernement israélien fait le choix de la violence et de la force à tout prix. Cela montre que le discours de complaisance des autorités françaises envers M. Netanyahou, qui se cache derrière celui de volonté de reprise des négociations, ne peut plus durer.

Il est temps d’aller vers une reconnaissance pleine de l’Etat de Palestine dans les frontières de 1967 par l’exécutif français. Il est également temps d’agir en faveur d’un processus de décolonisation par l’application des résolutions internationales et l’ouverture de démarches de sanctions pour contraindre un gouvernement israélien d’extrême-droite.