De l'avis de l'intéressé, c'est HervéPellois, le leader de la gauche morbihannaise au conseil général, qui a trouvé la formule la plus juste pour qualifier le parcours politique de Michel Le Scouarnec. «Il m'a dit que j'étais le candidat de l'impossible».

Déjà en 1995...

Deux fois en effet, ce fils d'agriculteurs, né en 1949 à Meslan (56) dans une famille de neuf enfants, a touché le gros lot. Le premier jackpot remonte à 1995. La candidature d'un communiste aux municipales à Auray relevait alors davantage du témoignage ou du service rendu à un parti épousé en 1967 que de l'esprit de conquête. La division de la droite allait pourtant lui offrir sur un plateau une victoire qu'il allait faire fructifier (réélections au premier tour en2001 et2008). Le deuxième jackpot, dimanche soir, a encore davantage surpris celui qui a pris sa retraite d'instituteur en 2005. «Personne ne m'avait dit que j'avais une petite chance», avouait-il hier matin. Pas même Odette Herviaux la sénatrice socialiste, «qui, en tant que locomotive de notre liste, a tiré tellement fort que les deux wagons derrière ont pris de l'élan».
Dans les quelques meetings auxquels le maire d'Auray a participé, «elle disait qu'on était formidable, Joël Labbé (lire aussi en dernière page) et moi d'être là alors qu'on n'avait aucune chance». S'il avait su qu'il prenait le «risque
» d'être élu, Michel Le Scouarnec aurait-il été candidat?

«Au moins j'aurais réfléchi...»

«Je ne sais pas, avoue-t-il. Au moins, j'aurais réfléchi». Mais l'homme a démontré son sens de l'engagement depuis sa première candidature, aux cantonales de Guer (56), en 1976. Alors, pas question pour lui de trahir «un engagement». «Je vais faire face». En janvier, l'élu communiste avait déjà annoncé qu'il ne briguerait pas un quatrième mandat de maire. Terminera-t-il celui-là? «Je me donne trois à six mois pour évaluer ma capacité à faire face aux deux fonctions». En tout état de cause, c'est à son mandat de maire qu'il renoncerait éventuellement. Même si... «J'ai de la passion pour mon mandat de maire. Est-ce que j'en aurai autant pour le Sénat?».