Le favori des socialistes européens a été réélu ce mardi matin président du Parlement européen. Le député allemand Martin Schulz a obtenu les faveurs de 409 des 621 eurodéputés. Il avait été élu à ce poste en janvier 2012, à la suite du conservateur polonais Jerzy Buzek. À l’époque, le Parti populaire européen (PPE) et les socialistes décidaient de se partager la mandature, avec une présidence de deux ans et demi pour l’un, deux ans et demi pour l’autre.

Le champion des socialistes et démocrates n’était pas le seul à concourir à ce poste. Ces concurrents étaient le conservateur britannique Karim Sajjad pour le groupe eurosceptique Conservateurs et réformistes européens (ECR), le membre de Podemos (Espagne) Pablo Iglesias pour la Gauche unitaire européenne (GUE/NGL, antilibérale) et l’écologiste allemande Ulrike Lunacek. Le premier a obtenu 101 voix, tandis que les deux suivants ont conquis chacun 51 suffrages.

Au sortir du scrutin, la présidente de la Gauche unitaire européenne, Gaby Zimmer a réagi : « Nous avons voté pour notre candidat, l’Espagnol Pablo Iglesias, qui représente la voix des gens qui supportent le fardeau des politiques antisociales. Nous combattons pour une Europe de la solidarité, pour une fin immédiate des politiques d’austérité et contre les diktats antidémocratiques de la troïka. Pablo Iglesias appelle mieux à ce changement nécessaire que Martin Schulz. »

Ce vote marque l’affirmation de la grande coalition qui règnera sur l’assemblée de Strasbourg, composée des socialistes et démocrates (S&D), de l’Alliance des libéraux et démocrates européens (ALDE, centre) et du Parti populaire européen (PPE). Ce dernier, qui dispose pourtant du plus grand groupe au Parlement n’a pas présenté de candidat. Les contours de cette majorité pro-européenne n’est pas nouvelle. On l’a vue se matérialiser lors du dernier mandat dans des votes sur les propositions austéritaires de la Commission européennes, tels que lors de l’adoption des paquets de directive « two-pack » et « six-pack », qui interdisent aux États de s’endetter.

Elle est maintenant formalisée dans un accord entre grands groupes. « L’accord du 24 juin entre le PPE et les S&D, relatif aux discussions en cours sur des postes clés au Parlement européen, sera désormais étendu à l’ALDE, garantissant une meilleur base afin de construire une majorité stable pour la prochaine Commission européenne », a informé un communiqué des libéraux, le 26 juin dernier. « Les groupes du PPE, des S&D et de l’ALDE au Parlement européen s’engagent à œuvrer afin de créer une majorité pro-européenne stable au Parlement et ainsi défendre les valeurs et principes de l’intégration européenne », précise le texte.

Cette logique d’unité européiste devrait prévaloir notamment lors du vote, courant juillet, sur la présidence de la Commission européenne. À cette occasion, les voix socialistes et libérales devraient se porter sur l’ancien premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

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