2005 a été une année dure pour les hommes et les femmes de notre pays, elle a aussi été une année de resistance. Et maintenant ?


Marie George Buffet : 2005 a été marquée par la victoire du « NON », la victoire de notre peuple contre les tenants de l’ordre établi. Aujourd’hui, tous les médias et une grande partie des hommes politiques ne nous parlent que de 2007.Moi, j’ai envie de parler de la réalité de ce que nous vivons en ce mois. C’est maintenant qu’il faut réagir. Quand je vois ce qui se passe chez metaleurop, cotée en bourse après avoir bafoué la dignité de ses salariés, chez bosch, ou l’on augmente le temps de travail de façon unilatérale, chez hewlett-packard, ou encore au chantiers de l’Atlantique, ou on démantèle…Le grand patronat sacrifie tout a la rentabilité financière : Les hommes et le potentiel industriel. La droite se livre à une entreprise de démolition permanente qui fait régresser notre société et maltraite les vies humaines. Sécurité sociale, retraites, services publics, école… : tout y passe. Elle casse le code du travail, développe la précarité. Elle brade le patrimoine public, EDF-GDF, autoroute, SNCM, etc. à de grands groupes privés. Pour elle, il n’y a plus de droit, simplement des marchandises et des pompes à profit. Elle fait la guerre aux pauvres et pas à la pauvreté, et elle développe l’autoritarisme contre les libertés. Elle n’a rien d’autre à proposer que le libéralisme, et elle veut faire payer à notre peuple son vote du 29 mai. Un vote qu’elle qu’elle ne respecte pas. D’ailleurs, elle s’apprête à adopter la directive Bolkestein. Nous n’allons pas laisser faire. Nous manifesterons nombreux pour qu’elle ne passe pas. Sur tous les sujets, nous prendrons des initiatives, nous tenons partout des forums citoyens à tous, nous organisons des meetings de riposte…


Mais la gauche a-t-elle une alternative crédible à proposer ?


MGB : Mon objectif, c’est de battre la droite et de réussir à gauche. Pour battre la droite, il faut une gauche rassemblée. Et pour réussir à gauche, il ne faut pas revivre les désillusions du passé, il faut une politique qui réponde vraiment aux attentes des citoyens. Il y a débat à gauche sur ce point : ce qui est en question, c’est l’audace des propositions à porter et la volonté et la volonté de s’attaquer à la racine des problèmes. Ce débat, il faut le mener, et pas en catimini « au sommet », mais publiquement, avec les citoyens. Le 29 mai, une large majorité a pris, malgré toutes les pressions des puissants, pour dire sa volonté d’un vrai changement. Elle doit garder la parole. La gauche ne sera elle-même que si elle est offensive, porteuse de propositions courageuses qui rompent avec le libéralisme et si elle agit avec les femmes et les hommes eux-même. Nous proposons donc que le débat ait lieu à ciel ouvert, sur la place publique, avec celles et ceux qui veulent y participer. Sans quoi, les aspirations de notre peuple ne trouveront pas de réponse suffisante.


Comment se grand débat populaire peut-il s’organiser ?Et sur quoi pourrait-il déboucher ?



MGB :Il n’y a besoin d’inventer des sujets de débats : les questions posées sont là ! Je les ai évoquées : quelles actions mener ensemble, en 2006, pour faire échec a la droite, sur le long terme, c’est à dire en ne reproduisant pas les alternances ou la gauche arrive au pouvoir, déçoit et ou la droite revient plus arrogante, plus violente que jamais ?Pour les prochaines élections, il faut construire une majorité antilibérale décidée à changer vraiment la vie. Je crois que c’est possible. C’est pour cela que nous faisons cette proposition innovante :que toutes les formations de gauche, les militants syndicaux, associatifs, altermondialistes, tous ceux et celles qui veulent que sa change, s ‘engagent sur un pied d’égalité, dans un grand débat avec vous, pour bâtir une Union populaire qui puisse qui puisse incarner cette alternative. Que partout se tiennent des forums, des rencontres pour débattre : quel programme, quelle démarche…Nous mettons des propositions dans le débat public, Ce sont des propositions crédibles, de vraies réponses aux enjeux et aux besoins humains.


Que propose le Parti communiste dans ces forums ?


MGB : Il y en a assez des anathèmes, des blocages. Trouvons la meilleure formule pour rassemblée tous ceux et celles qui veulent battre le libéralisme et ouvrir un chemin de justice et de solidarité. Allons-y tous ensemble. Mon obsession, c’est cela :battre la droite et réussir à gauche ! C’est cela qu’attendent les hommes et les femmes de notre pays. Lors des forums, dans les rencontres avec les autres forces de gauche, les communistes formulent une proposition pour les élections de 2007. Nous ne pouvons pas rester à la situation actuelle. Il faut que les énergies de changement se rassemblent. Imaginons que, pour les prochaines élections présidentielles, les forces antilibérales travaillent ensemble un projet de société et un programme de gouvernement, une conception citoyenne de la politique …Dans ce cadre et pour éviter le piége antidémocratique des élections présidentielles, le PCF met en débat sa conviction qu’une candidature communiste serait efficace pour porter cette union et offrir une issue à notre peuple. Il veut mettre ses atouts à ce service-là : son ancrage populaire et militant, sa représentativité à gauche et dans le pays, son souci du rassemblement le plus large, des propositions concrètes et audacieuses, un projet de profonde transformation sociale…
Permettez moi de conclure par quoi j’ai commencé : nous ne sommes pas en 2007 mais en 2006 ! notre priorité, c’est agir, jour après jours, contre la droite et le grand patronat. Dans les quartiers contre la discrimination, dans les entreprises contre les licenciements, partout pour les droits, la justice, les libertés, nous allons être de toutes les initiatives. Oui, sur tous les terrains, nous voulons être aux côtés de notre peuple, lui être utile.