Le Parti ȘOR n'est plus.

En novembre 2022, le gouvernement pro-européen, libéral-autoritaire, moldave de Maia Sandu a demandé à la Cour constitutionnelle d'engager une procédure d'interdiction du parti ȘOR, au motif qu'il favoriserait les intérêts d'un État étranger (la Russie), porterait atteinte à l'indépendance et à la souveraineté du pays. Le 19 juin 2023, le parti Șor est interdit par la Cour constitutionnelle de Moldavie sur ces motifs.

Le Parti ȘOR est une formation politique de droite, conservatrice, dirigée par un oligarque (Ilan Shor), et les dirigeants de ce parti sont régulièrement accusés de corruption. La dernière accusation porte sur les élections de mai 2023, pour le renouvellement du poste de gouverneur de Gagaouzie. Une enquête a été ouverte sur un cas présumé de corruption d'électeurs par le parti Șor (qui a remporté ces élections au détriment du Bloc des communistes et des socialistes).

Mais, c'est aussi le principal parti, avec le Bloc des communistes et des socialistes, à s'opposer à l'adhésion de la Moldavie à l'OTAN et à l'Union européenne. Il est le principal organisateur des manifestations moldaves de 2022-2023 contre la vie chère et les politiques du gouvernement pro-européen de Maia Sandu.

Le couperet est tombé. Après l'élimination politique d'Igor Dodon (PSRM) c'est au tour du Parti ȘOR d'être neutralisé par les libéraux-autoritaires.

Les communistes dénoncent une attaque politique contre la démocratie

Le Parti des communistes (PCRM) a condamné cette interdiction, qualifiée d'inconstitutionnelle, de politique, d'illégale et causant des dommages irréparables à la démocratie pluraliste en République de Moldavie.

Le PCRM estime que la Cour constitutionnelle, à la solde du gouvernement, a outrepassé ses compétences, car la question du Parti ȘOR dépend de la loi sur les partis politiques. La décision d'enregistrement des partis politiques est prise par l'Agence des services publics.

Le PCRM estime que la Cour constitutionnelle a violé la souveraineté populaire et le choix des électeurs moldaves qui ont soutenu ce parti. Elle crée non seulement un précédent dangereux pour la démocratie moldave, mais donne également lieu à de nombreux conflits juridiques auxquels il n'existe aucune issue légale.

Le Parti des communistes considère la décision de la Cour constitutionnelle d'interdire le parti politique ȘOR comme une autre preuve de la dictature établie dans le pays. La Moldavie est toujours un État sous tutelle !

De facto, les élus du Parti ȘOR deviennent des élus indépendants, ils ne perdent pas leurs mandats. Le Parti renaissance (fondé en 2011 par d'anciens membres du PCRM) prend la succession du parti ȘOR. Le Parti renaissance (Partidul "Renaștere") se revendique comme un parti de gauche, aux connotations très conservatrices. C'est surtout un satellite du parti ȘOR.

Le parti ȘOR aurait pu être neutralisé par la loi ordinaire, à partir des condamnations de ses dirigeants, mais le gouvernement libéral-autoritaire de Maia Sandu a préféré faire un exemple politique. La prochaine cible des "démocrates" : Le Bloc des communistes et des socialistes.