Il a fallu attendre 2008 pour que le Parti des Communistes Italiens (PdCI) adopte le centralisme démocratique. C’était samedi dernier lors du Ve Congrès, à Salsomaggiore Terme, de cette organisation née en 1998 d’une scission du Parti de la Refondation Communiste (PRC). Ce dernier avait alors décidé de quitter le précédent gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi. Ce centralisme démocratique devrait permettre, justifie le secrétaire général réélu Oliviero Diliberto lors de la présentation de ses conclusions, de vérifier que les secrétaires départementaux appliquent réellement les décisions de congrès, notamment celle de retourner devant les entreprises, où la droite a su par son travail de terrain s’implanter ces dernières années.

« Il n’y a plus de sens à avoir deux partis communistes en Italie », estime Oliviero Diliberto. Le PRC comme le PdCI ont participé à la majorité de Romano Prodi depuis 2006, et ont été mis au ban par le Parti démocrate lors des élections législatives d’avril. Au lendemain des élections, un texte ayant recueilli des milliers de signatures appelait à l’unité des communistes pour reconstruire la gauche. L’appel « communistes recommençons par nous » a été saisi au vol par le PdCI, qui a appelé dimanche à une constituante communiste. « Dans la vie de notre parti, résume le secrétaire général, nous avons toujours porté la ligne de l’unité à gauche. Cette ligne prévoyait une gauche confédérée qui rassemblait le Parti des démocrates de gauche (PDS) et les autres partis. » Depuis, le PDS a cessé d’exister pour donner naissance au Parti démocrate. D’où le changement de stratégie du PdCI, qui appelle maintenant à la fusion des deux plus grosses organisations se réclamant de la gauche, le PRC et le PdCI, seule perspective crédible et réalisable dans l’immédiat. Et ce dans la perspective des élections européennes de juin 2009. Une minorité réclame toutefois de répondre positivement à l’idée d’une force unique de la gauche prônée par l’ancienne direction de Refondation Communiste et par la Gauche démocratique.

Faisant l’analyse que la droite a su conquérir « le sens commun » en instrumentalisant la peur, le Congrès a cherché à clarifier le rôle des communistes « dans la dimension politico-institutionnelle », et d’être concrets. Comme moyen de « transition vers la transformation générale de la société », le PdCI propose « l’application intégrale de la Constitution née de la résistance » qui doit être à la base des alliances futures. Les droits reconnus par la très progressiste Constitution italienne « ne peuvent pas être négociés, ils doivent être pratiqués dans leur extrême radicalité », estime le Congrès.