Pour l'eurodéputé belge, Marc Botenga (PTB), "si les députés européens porteurs de cette initiative pour discuter des droits de l'homme à Cuba demain s'intéressaient vraiment au sujet, ils se préoccuperaient d'analyser l'impact sur les habitants du pays caribéen du blocus illégal que les États-Unis imposent."

Le député européen rappelle que le blocus économique, commercial et financier appliqué par Washington représente une violation des droits humains et rappelle la condamnation de l'ONU de cette politique qui étouffe l'île.

"Ce qui dérange, se sont les succès de Cuba en matière d'éducation et de santé, sa solidarité face au Covid-19 et le développement de ses propres vaccins pour faire face à la pandémie, malgré le blocus américain et ses conséquences.

Au lieu de suivre aveuglément les États-Unis, le Parlement européen devrait respecter et développer le dialogue politique et l'accord de coopération entre Cuba et l'Union européenne (UE)".

L'eurodéputé espagnol Manu Pineda (IU) dénonce les promoteurs du débat, principalement des membres de la droite espagnole. "Il n'y a pas de ligne rouge que le Parti populaire, Ciudadanos et Vox ne souhaitent pas franchir dans leurs attaques contre Cuba. Chacune de ces actions, en plus d'être inutile dans la pratique, enfonce un peu plus la crédibilité déjà amoindrie du Parlement européen".

Cuba dénonce un alignement docile pour rendre service à Washington

Pour le Parlement cubain, cette résolution est une manœuvre d’un petit groupe de députés européens désireux de rendre service à Washington. "Ils tentent désespérément de briser les liens entre Cuba et l’Union européenne, déclare-t-il. De plus, ils essaient d’entraver la mise en œuvre de l’accord de dialogue politique et de coopération. Ce dernier est actuellement en cours d’exécution, et repose sur le respect mutuel et l’égalité entre nos États."

Cuba dénonce un deux poids, deux mesures : "Ils ne font preuve d’absolument aucune sensibilité face aux violations flagrantes des droits humains aux États-Unis, ou dans d’autres pays du monde, y compris en Europe. L’année dernière, on a pourtant constaté dans ce pays une forte augmentation des violences policières, des politiques discriminatoires à l’encontre des migrants, des discours de haine et des idées suprématistes, des violations de la liberté de la presse et de la liberté d’expression, ainsi que des expressions de racisme, de xénophobie et d’autres formes d’intolérance".

Le Parlement cubain souligne que les députés européens qui se préoccupent et s’inquiètent tant des droits humains à Cuba aujourd’hui, n’ont jamais appelé à analyser et à condamner le blocus économique contre Cuba, qui constitue pourtant la plus grande violation des droits humains commise à l’encontre du peuple cubain.