La Syrie traverse une étape qui présage une escalade de la crise patriotique qui pourrait prendre des directions dangereuses par le fait des atermoiements du régime à exécuter les réformes radicales qu'il avait promis de faire ; de plus, le rôle des forces étrangères et réactionnaires a pris de l'ampleur à travers des « outils » internes terroristes qu'elles alimentent en armes et en argent.

Ces directions dangereuses, contre lesquelles nous avions déjà attiré l'attention, et dont la dernière en date fut l'explosion de deux voitures piégées à Damas, s'expriment par des tentatives visant à augmenter le nombre de morts et à exécuter plus de destruction dans le but d'émietter la Syrie et de la pousser dans le sombre tunnel de la guerre civile et confessionnelle ; ce qui faciliterait l'internationalisation de la crise syrienne et la sortie de la Syrie de la lutte contre le projet impérialiste-israélien. Sans oublier ce que cela entrainerait sur le plan des revendications du peuple syrien à la liberté, à la démocratie et à la dignité, qui seraient placées entre deux mâchoires d'une pince : celle des exactions militaires du régime et le terrorisme qui menace sa sécurité et sa vie.

Le Parti Communiste libanais condamne l'utilisation des voitures piégées qui ont fait, jusqu'à ce jour, des dizaines de martyrs et des centaines de blessés. Il condamne aussi tous les actes terroristes qui pèsent sur la Syrie, tant à cause des conflits internationaux, facilités par une faction de l'opposition, que d'un régime n'envisageant que les solutions militaires.

Il appelle toutes les forces patriotiques, démocratiques et progressistes tous ceux qui tiennent à une Syrie démocratique, laïque et militante, à prendre une position historique contre les dangers, internes et externes, de la crise. Il les appelle surtout à faire face au complot impérialiste-sioniste-réactionnaire, à promouvoir le mouvement populaire réformiste et démocratique et à l'appuyer contre les exactions du régime, ses tergiversations sur les réformes nécessaires et ses la répression qu'il exerce contre les prisonniers de la liberté de la parole et de l'opinion. Et, ce, afin d'aider le peuple syrien à poursuivre sur la voie de ses droits en un Etat démocratique et militant. Cette voie étant celle du changement radical.

Le Bureau politique du PCL
Beyrouth, le 10 mai 2012