Au milieu d'une crise économique accentuée par la pandémie COVID-19 et le blocus des Etats-Unis, le Parti communiste cubain s'apprête à tenir son 8ème congrès du 16 au 19 avril.

Le congrès concentrera son attention sur les questions fondamentales pour le présent et l'avenir de la nation. Sur des aspects tels que le modèle économique et social cubain de développement socialiste, la mise à jour des Principes directeurs issues du Congrès précédent.

En outre, il analysera le fonctionnement de l'organisation, son lien avec les masses et l'activité idéologique, la politique des cadres, l'Union des jeunes communistes (UJC), les organisations de masse et les administrations.

Les débats pour le 8ème congrès ont débuté en octobre 2020. Le 20 octobre, le Bureau politique, dirigé par son Premier secrétaire Raúl Castro Ruz, a analysé le rôle du parti dans la société. Au début de novembre, les activités démocratiques au sein des organisations de base du PCC ont commencé par un long débat portant sur le bilan du VIIème Congrès du Parti, l'amélioration du travail dans les circonstances actuelles et futures et sur une étude du climat sociopolitique de la société cubaine.

Le 4 mars, les délégué.e.s ont été élus dans les plénums des comités provinciaux du Parti, de l'UJC et des organisations de masse. Entre le 15 et le 20 mars, les délégué.e.s effectueront des sessions d'étude, d'échange, de clarification et d'analyse des documents dans chaque province qui seront soumis à débat et évaluation dans les comités de travail du Congrès.

Parti unique ? parti autoritaire ? parti non démocratique ? La réalité cubaine est aux antipodes des modèles libéraux et occidentaux.

Le Parti Communiste de Cuba n'est pas, comme on le pense, le parti unique de direction, mais plutôt une organisation de tutelle de la révolution cubaine, il est "le moteur politique de la société et de l'Etat". Il enseigne la politique, il porte les valeurs de la Révolution cubaine et ses congrès sont des processus démocratiques qui impliquent tout le pays. Le PCC est le contenant culturel dans lequel se développe la dialectique démocratique.

Le PCC n'a aucun rôle administratif, politique ou gouvernemental formel; il ne présente pas de candidats sur les listes électorales et tout le monde ne peut y adhérer.

Il ne s’agit pas d’un "parti unique autoritaire non démocratique" car la participation populaire à la chose politique diffère totalement du modèle occidental et des démocraties "libérales" si prompte à classer Cuba dans la liste des régimes autoritaires et totalitaires.

Le modèle Cubain est celui de la démocratie socialiste de base, où le pouvoir populaire commence par en bas, promeut l'autogestion des quartiers, la protection des droits sociaux, la justice sociale et la protection véritable des droits de l'Homme.

Le multipartisme n'est pas envisagé, non pas parce qu'il n'y a pas de désir de confrontation démocratique, mais parce qu'il n'y a pas de partis qui réponde à l'originalité cubaine. Se sont les organisations de base qui sont la partie active et centrale de la démocratie socialiste cubaine. Dans le système cubain, ce sont les habitant.e.s des quartiers qui choisissent leurs représentant.e.s par des élections libres, sans avoir à voter pour des politicien.ne.s éloignés d’eux et qu’ils ne connaissent pas. La population ne délègue pas le pouvoir, mais l'applique dans ses choix quotidiens: un schéma très différent des démocraties représentatives occidentales dans lesquelles finalement le politique est éloigné des réalités populaires.