Prachanda a annoncé que son parti lancerait un 3ème mouvement populaire en constituant un front avec les nationalistes, les forces nationales et la société civile. Prachanda a annoncé que cette révolution mettrait fin "aux opportunistes, aux anti-nationalistes et aux forces réactionnaires." Prachanda a ajouté que la révolution était nécessaire pour soutenir la suprématie civile en opposition avec la domination militaire grandissante dans le pays. Il a encore ajouté qu' "il est inutile d'attendre [quelque chose] d'un gouvernement qui a été formé par les maîtres étrangers." La question nationale revêt une certaine importance dans le processus révolutionnaire au Népal car le pays est pratiquement totalement inféodé à l'Inde et la classe compradore, qui permet l'exploitation des ressources du Népal par les puissances impérialistes étrangères tout en en tirant des bénéfices, est toujours à la tête de l'Etat.

La réunion du politburo du PCNU-maoïste de vendredi a décidé de lancer une nouvelle vague de protestation pour restaurer la suprématie civile dans le pays.

Ainsi, dimanche 21 juin, dans tout le pays, les maoïstes empêchent les fonctionnaires et les usagers d'entrer dans les bureaux gouvernementaux. La circulation a également été bloquée a Katmandou et dans d'autres villes du pays.

A Katmandou, c'est Singha Durbar, le siège du parlement, qui a directement été visé, en plus des Bureaux Administratifs de District et autres bureaux gouvernementaux. Personne n'a pu bénéficier des services publics dans le pays.

De nombreux personnels de sécurité ont été déployés autour des bureaux. Même si le ministère de l'Intérieur a donné de strictes instructions aux agences de sécurité pour assurer le fonctionnement normal des activités routinières de l'administration, ces dernières ont été perturbées dans tout le pays.

Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bhim Rawal, avit pourtant ordonné aux chefs des agences de sécurité d'imposer des mesures draconiennes pour faire échouer les plans des maoïstes. Il leur a été ordonné de permettre les sit-ins pacifiques mais de disperser la foule si elle obstruait la route et d'utiliser le maximum de force et d'arrêter les manifestants si nécessaire.

Il y a déjà eu plusieurs affrontements dans différents endroits du pays et plusieurs dizaines de blessés. Plusieurs Bureaux Administratifs de District ont été attaqués, ainsi que d'autres bâtiments administratifs et des bancaires. Voici une liste non-exhaustive : A Dhading, un Officier du Développement Local et un Inspecteur de police ont été blessés suite à l'attaque du Comité de Développement du District. A Ilam, une demi douzaine de bureaux gouvernementaux ont été attaqués. Après que deux manifestants aient été arrêtés, les maoïstes ont fermé le marché d'Ilam. A Baitadi, deux policiers ont été blessés près de la Rastriya Banjiya Bank et cinq manifestants près du Bureau Administratif de District. A Mahottari, des affrontements ont eu lieu après que les personnels de sécurité aient essayé de lever le blocage des bureaux gouvernementaux. A Ramechhap, deux manifestants ont été blessés lorsqu'ils essayaient de bloquer les bureaux gouvernementaux. A Taplegunj, les manifestants ont attaqué les bureaux d'éducation, de la poste, des soins animaliers et des télécommunications car ils défiaient le blocage. Ils ont également enfermé l'Officier en Chef de District et d'autres fonctionnaires dans le Bureau Administratif de District. De même, ils ont enfermé quelques 30 personnes dans la Rastriya Banijya Bank pendant 2 heures. Ils ont également attaqué le Bureau Régional de l'Est de la Santé. A Kavre, quatre maoïstes a été blessé par la police. A Gothalapani, les maoïstes ont lancé des pierres sur la police lorsque ceux-ci ont voulu lever le blocage de la Rastriya Banijiya Bank. Deux policiers ont été légèrement blessés.

Les parlementaires du Parti Communiste du Népal-Union Marxiste Léniniste (au pouvoir) mécontents de la décision d'annuler l'ordre de limoger le chef de l'armée

Les parlementaires du principal parti dirigeant, PCN-UML, ont sèchement critiqué la décision d'hier du cabinet d'infirmer la décision du gouvernement précédent de limoger le chef de l'armée Rookmangud Katawal et de le remplacer par le Lt Gen. Kul Bahadur Khadka.

Ceux et celles qui se sont exprimés lors de la réunion des parlementaires de l'UML, vendredi à Singh Durbar, ont affirmé que le gouvernement avait pris la décision à la hâte et sans chercher un consensus politique. Ils ont également accusé le gouvernement de se concentrer plus sur l'annulation des décisions de l'ancien gouvernement plutôt que de poursuivre un réel programme.

La plupart des parlementaires qui se sont exprimés lors de la réunion ont affirmé que l'UML ne gagnerait rien si elle défendait le 'mouvement anticonstitutionnel' du président.

La coalition menée par l'UML, qui avait affirmé ne pas toucher au dossier du chef de l'armée avant que l'affaire ne soit jugée par la Cour Suprême, a pris la décision jeudi. La cour n'a aps encore donné son verdict.

Le président du parti Jhala Nath Khanal, qui dirige l'aile parlementaire, et le premier ministre Madhav Kumar Nepal étaient également présent lors de la réunion et n'avaient pas encore répondu aux questions lorsque ce rapport a été rempli.

La réunion doit également discuter des programmes et politiques du nouveau gouvernement, du rôle du parti dans la rédaction de la nouvelle constitution et les tâches du gouvernement en ce moment critique.

D'un autre côté, le PCNU-maoïste a fortement critiqué la décision du gouvernement de réinstaurer Katawal.

La réunion du 'comité parlementaire' maoïste tenue vendredi matin à Singh Durbar a passé une proposition critiquant fortement la décision du cabinet de jeudi.

La courte réunion, appelée pour une discussion sur la proposition de nouvelle consitution par le parti, s'est en fait concentrée sur la condamnation de la décision du gouvernement.

Après la réunion, les dirigeants ont affirmé aux journalistes que le parti annoncerait très prochainement des programmes de protestation contre le gouvernement dans tout le pays.

Le parti a appelé la décision du gouvernement un pas contre la suprématie civile. Le parti devrait discuter la question lors de la réunion du politburo actuelle.

Dr Baburam Bhattarai a affirmé a un journal local que l'action était contre le maintient de la suprématie civile et que son parti annoncerait une nouvelle agitation contre la décision.

Le premier ministre Madhav Kumar Nepal et les dirigeants de l'UML ont été sous un feu nourri durant la réunion de l'aile parlementaire de l'UML, les parlementaires se sont fortement plaint de la position du parti vis à vis de la décision du président de réinstaurer le chef de l'armée limogé.

Les parlementaires de l'UML ont également décrit le mouvement du président comme 'anticonstitutionnel', critiquant la direction du parti d'avoir rejoint le gouvernement sans le rectifier. Ils ont affirmé que les maoïstes ont pris une mauvaise direction en décidant de limoger le chef de l'armée mais que le président, également, a dépassé les limites constitutionnelles en imposant son veto sur cette décision.

La plupart des parlementaires de l'UML qui se sont exprimés lors de la réunion ont critiqué le premier ministre Nepal et la direction du parti d'avoir mis en place un 'cabinet fantoche' en y intégrant des personnes qui ont été battues lors des élections pour l'Assemblée Constituante.

Le parlementaire de l'UML Rabindra Adhikari affirmé aux journalistes après la réunion que la plupart de ceux qui ont pris la parole ont critiqué la direction du parti pour "avoir fait une farce de démocratie" en incluant des candidats battus dans le cabinet.

Le premier ministre Nepal, pour sa part, leur a demandé de comprendre son obligation de former un cabinet élargi. Il les a également informé des négociations avec les autres alliés et de la composition du cabinet.

Le président du parti, Jhala Nath Khanal, qui dirige également l'aile parlementaire a déclaré la réunion ajournée jusqu'à vendredi sans exprimer son point de vue.