Monsieur le Président,

Le parlementaire que vous êtes, ne peut ignorer que les migrants dont nous parlons sont des demandeurs d’asile, et donc des réfugiés.

Or la qualité de réfugié est définie par la Convention de Genève de 1951 qui fait obligation à tous les Etats signataires d’accueillir sur leur territoire ceux qui ne peuvent pas demeurer chez eux parce qu’ils sont l’objet de persécutions. Le ministre Badinter a cette expression très juste : « Arrêtons de faire comme si c’était un acte de générosité inouïe, c’est une obligation internationale à laquelle la France a souscrit ».

Et même si cela devait être un acte de générosité, on ne peut, à cors et à cris, se gargariser de ce que la Région Auvergne-Rhône-Alpes soit la seconde plus riche de Franche, 8e plus riche d’Europe, au PIB équivalent à celui du Danemark –on parle de 240 milliards d’Euros tout de même- et dans le même temps refuser de participer à l’effort national d’accueil et de protection des réfugiés.

Serions-nous à ce point faible et indigent, d’une Région de 7,7 millions d’habitants, ne puisse accueil cette vague –que dis-je- cette horde de… 1’784 femmes et hommes… Même pas de quoi remplir le stade Massot du Puy en Velay…

A titre de comparaison, le Liban, avec ses 4,5 millions d’habitants accueille 1,3 millions de réfugiés. Et le PIB/habitants au Liban n’est que de 9'928 $, contre 42'503 $ pour la France…

Et après, on nous parle de la grandeur de la France et du rayonnement international de notre Région ? Quelle pitié…
Mais c’est quoi la grandeur de la France ?

C’est précisément d’être une Nation d’esprit –et non de sang-, basée sur des principes humanistes universels, hérités du siècle des Lumières et de la Révolution de 1789.

Ce qui fait le rayonnement de la France, c’est d’être une terre d’accueil et de solidarité, un refuge autant qu’un phare, pour toutes celles et ceux, qui sont obligés de fuir leur pays, poussés par la misère, la guerre, l’oppression.

Du triptyque de notre devise, aujourd’hui, c’est de la Fraternité dont nous devons nous montrer digne. Cette Fraternité qui nous commande, à nous tous, d’accueillir et d’aider, toutes celles et ceux que des circonstances dramatiques ont conduit jusque dans notre pays.

Ainsi il nous appartient, en Auvergne-Rhône-Alpes, de montrer l’exemple, d’accompagner par tous les moyens à notre disposition, nos collectivités territoriales dans l’accueil de ses quelques 1800 femmes et hommes. C’est notre devoir de participer, à la hauteur de la seconde région de France, à cet effort de solidarité nationale. C’est notre honneur que d’enjoindre l’ARF, et toutes les régions de France à en faire autant.

Je nourris donc l’espoir, qu’au-delà de nos divergences partisanes, nous adoptions ensemble ce vœu, fidèle à nos valeurs républicaines et à nos traditions de solidarité et d’humanisme. Nous en avons l’obligation, nous en avons largement les moyens, et c’est là notre honneur

Raphaël Debû
Conseiller Régional PCF/FdG