Le CPUSA n'est pas une organisation massive, c'est un petit parti communiste (fort de 2000 adhérents en 2011) victime d'une politique féroce de répression contre ses membres, le McCarthyism (du nom du sénateur républicain Joseph McCarthy). Mais il est très présent dans la bataille pour l'égalité, et contre la haine raciale dans des Etats-Unis encore très fortement marqués par la ségrégation. Angela Davis incarnera cet engagement communiste aux Etats-Unis.

Depuis l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, de très nombreuses organisations de gauche connaissent une forte poussée, comme le Democratic Socialists of America (DSA) qui est soutenu par le sénateur Bernie Sanders et des personnalités publiques du pays. Le CPUSA connait aussi une vague de sympathie. C'est ce qu'explique Tony Pecinovsky sur le site du CPUSA, dont vous retrouverez ci dessous les grandes idées.

C'est ce que déclare Joe Sims, responsable communication du CPUSA. "Au cours des dernières années, près de 5000 personnes ont rejoint le CPUSA. Et plus de 600 dans les deux derniers mois de 2016", déclare t-il avec enthousiasme. "Les gens veulent combattre Trump."

La majorité d'entre eux ont rejoint le CPUSA en utilisant les réseaux sociaux (facebook en tête). "Les gens nous rejoignent pour différentes raisons", ajoute Sims. "Certains sont prêts et disposés à militer, à construire des coalitions, à s'associer avec des syndicats et à approfondir la discussion sur le socialisme, mais certains veulent simplement enregistrer leur protestation contre le capitalisme et c'est tout".

Le CPUSA se redéploie doucement dans le pays

Il est intéressant de constater que, même si le parti maintient une base organisationnelle de longue date et gère des centres communautaires dans des villes comme New York, New Haven (Connecticut), Chicago (Illinois), Saint-Louis (Missouri), Los Angeles et Oakland (Californie), un grand nombre de nouveaux membres sont issues des zones rurales (plutôt traditionnellement favorable aux républicains) et non les bastions traditionnels, urbains, du Parti.

En outre, alors que le Parti maintient un personnel politique (permanent), il n'a pas les ressources pour envoyer des militants partout pour aider à la structuration du CPUSA,en particulier dans les petites villes.

Le CPUSA dans les syndicats

Nicholas James, syndicaliste à St Louis, voit dans cette recrudescence une "opportunité de former une nouvelle base militantes". En plus d'être un responsable du syndicat, James coordonne également la participation des nouveaux membres au parti dans la ville de Saint-Louis. "Au niveau du syndicat, je sais combien il est important de former les membres, de leur donner des responsabilités - avec le soutien qui va avec - pour ensuite les voir devenir des militants de terrain" ajoute James. "Il en est de même dans le Parti".

Le Parti communiste, contrairement à d'autres groupes de gauche, maintient encore une présence considérable dans un certain nombre de syndicats locaux, dans les conseils centraux du travail (sorte de Bourse du travail contrôlées par l'ALF-CIO) et les fédérations d'État. Les communistes présents se retrouvent souvent en responsabilité dans le syndicat, représentants de négociation et délégués syndicaux, ce qui laisse souvent peu de temps pour parler du socialisme ou pour contester l'anticommunisme.

Depuis les années 50, le CPUSA est toujours vue comme une organisation dangereuse.

Renforcer les liens entre les adhérents

L'une des méthodes qu'utilise le CPUSA pour rester en contact avec les nouveaux membres, notamment ceux qui ne font pas partie d'une des organisations déjà existante du Parti, est celle du "phoning".

En tout, 34 membres du Parti, de tout le pays, ont appelé une liste de 4767 nouveaux membres. Et 2200 appels ont été effectués et ont abouti à 155 conversations avec de nouveaux membres, et ce n'est qu'une goutte d'eau.

"C'est un excellent début" pour Rossana Cambron, coordonnatrice nationale du Parti aux adhésions basée à Los Angeles. "Nous avons tellement de potentiel de croissance. Les gens s'intéressent au socialisme. Et beaucoup d'entre eux veulent faire du Parti communiste leur foyer politique."

"Nous devons trouver un moyen de les atteindre, de leur fournir des outils d'organisation et de les relier à d'autres militants communistes, syndicalistes, dirigeants communautaires, gens de foi, étudiants, etc."

Alors que l'essentiel de l'adhésion du Parti est concentré dans les clubs communautaires ou les Districts, les communistes utilisent de plus en plus les webinars (logiciel de visioconférence gratuit) comme Skype, les conférences téléphoniques et réseaux sociaux pour rester en contact avec une base croissante, quoique politiquement inexpérimentée.

Un Collectif de nouveaux membres agit en ligne et tous les mois ils discutent des moyens a engager pour renforcer le parti, en fonction des différentes expériences et des différents niveaux organisationnels. La Commission éducation du CPUSA organise deux fois par semaine une formation en ligne sur les enjeux éducatifs.

Toutefois, l'engagement des membres a toujours été une bataille ardue pour les partisans du Parti et les nouveaux membres, car les communistes ont tendance à se concentrer sur la construction de coalitions et de syndicats, souvent au détriment du Parti lui-même.

Quoi qu'il en soit, alors que le Parti communiste s'approche de son centenaire (2019) et qu'une nouvelle génération modernise l'organisation, une question demeure constante: comment cultiver et consolider cette génération de communistes ?