"Je pense que la détention des cinq Cubains n’a aucun sens, qu’il y a eu des doutes dans les tribunaux américains et également au sein des organisations des droits de l’homme dans le monde. Maintenant, cela fait 12 ans qu’ils sont en prison, et j’espère que dans un futur proche, ils soient libérés pour pouvoir retourner chez eux.

Il a terminé hier une visite de trois jours à La Havane, où il avait accepté une interview à la journaliste cubaine Arleen Rodríguez Derivet, et dicté plus tôt, une conférence à la presse cubaine et internationale. C’est à ces deux occasions que Carter en a profité pour défendre l’idée de changements dans la politique américaine – comme la fin du blocus, la normalisation des rapports et la libération des cinq Cubains.

Voici quelques commentaires faits par M. Carter:
"Je pense que la détention des cinq Cubains n’a aucun sens, qu’il y a eu des doutes dans les tribunaux américains et également au sein des organisations des droits de l’homme dans le monde. Maintenant, cela fait 12 ans qu’ils sont en prison, et j’espère que dans un futur proche, ils soient libérés pour pouvoir retourner chez eux.

"Je me suis réuni avec deux des mères des prisonniers et trois de leurs femmes, je leur ai fait part de mes sentiments et j’espère qu’ils seront bientôt libérés selon le droit américain."

"Comme vous le savez, non seulement je suis un ancien Président des États-Unis, mais aussi un Prix Nobel.

"Dans mes conversations privées avec les Présidents Bush et Obama, j’ai abordé le thème de la libération de ces personnes.

"Je reconnais les limitations existantes à l’intérieur du système de justice américain et j’espère que le Président pourra concéder l’amnistie; mais il s’agit d’une décision que seul peut prendre le Président, soit qu’il ne me correspond pas de dire au président ce qu’il doit faire.

"Mais le Président, avant et maintenant, sait que je pense que le procès des Cinq est douteux, qu’on a violé les normes, et que la restriction des visites a été une mesure extrême.

"Maintenant, je sais qu’ils ont pu recevoir la visite de leurs parents et j’espère que dans l’avenir, ils vont jouir d’une amnistie, et qu’aussi on autorise plus facilement les visites des familles de ce type de prisonniers aux USA.

"On m’a informé par exemple, que le crash du petit avion à La Havane dans lequel sont morts les deux pilotes, a eu lieu après que le Président des États – Unis [Bill Clinton] ait annoncé aux leaders cubains qu’il n’y aurait plus de vols. Les fonctionnaires cubains m’ont communiqué qu’ils ont exprimé très clairement au Président des États-Unis qu’ils ne pouvaient pas permettre le survol de la capitale du pays pour jeter des tracts, et qu’ils devaient protéger la souveraineté de Cuba. C’est pourquoi, quand bien même il s’agisse d’une question beaucoup plus sérieuse à mon avis, j’ai des doutes au sujet de ces condamnations prolongées, auxquelles furent soumises ces personnes."

"À mon retour, je compte parler avec le Président Obama; voici ma déclaration publique, je l’ai faite avant avec d’autres leaders américains et nous avions parlé de la libération des cinq Cubains; l’une des raisons en est, qu’ils soient coupables ou non, qu’ils ont déjà passé suffisamment d’années en prison, plus de 12 ans. Soit qu’ils ont purgé leur peine, même étant coupables.