Le résultat des élections témoigne de la justesse de notre analyse générale sur le rôle de la gauche dans ces années. La trahison exercée au détriment des ouvriers et des classes populaires punit le Parti démocrate, mais traîne indistinctement toutes les forces de la gauche. La géographie du vote montre que les régions «rouges» n'existent plus, que dans l'ensemble la gauche est submergée par une vague de votes de protestation en augmentation dans les régions du sud, et dans les couches sociales populaires.

Les événements historiques sur l'évolution de la gauche italienne, dans un contexte de forte domination médiatique et de réduction de l'enracinement territorial, finissent par affecter indistinctement toutes les forces qui lui sont associées. Même celles qui, comme nous, n'ont rien à voir avec le PD et qui, en fait, sont dans une opposition claire et incurable avec sa politique, sortent frappées par cette avalanche. Le vote de protestation, sauf chez les militant.e.s les plus déterminé.e.s, ne va pas vers les partis à la gauche du PD, mais va au Mouvement Cinq Étoiles et à la Ligue du Nord.

Ces élections ne font que confirmer les données que nous connaissons bien dans les masses. Les thèmes de l'immigration, de la sécurité, de la lutte contre la corruption politique, prévalent aujourd'hui dans le sentiment commun, aussi et surtout dans les classes populaires, celles du travail, des droits sociaux. Ce n'est pas la perspective de la conquête de nouveaux droits, mais la crainte de tomber dans une situation encore pire qui pèse sur le sentiment commun. Ce n'est pas la lutte des classes, mais une guerre rampante entre pauvres, c'est l'horizon perçu comme tel.

Il ne pouvait en être autrement, puisque la gauche a tout fait pour s'éloigner de sa base sociale, de son enracinement, de son but ultime. Inverser cette perception est une tâche longue, qui ne peut être accomplie qu'avec une présence continue et cohérente.

La défaite du PD est énorme et submerge Liberi et Uguali, qui dépasse à peine le seuil électoral (3%). L'équipe de direction qui a conduit à la dissolution du PCI, qui contrôle la majorité des principaux syndicat italien, qui était l'axe central des gouvernements de centre-gauche des deux dernières décennies, obtient qu'une poignée de sièges. Les forces de la gauche dans son ensemble sont dans l'année zéro. Potere al popolo qui au cours des dernières semaines était promis à 3% des voix obtient finalement 1%.

Dans ce contexte, nous serions bien malhonnêtes de parler de résultats différents de nos attentes concernant le Parti communiste. Nous sommes une petite formation qui va à contre-courant dans la tempête, mais nous avons le devoir de garder la barre. Nous n'avons pas caché nos difficultés et nous n'avons nous ne nous faisons pas de fausses illusions, nous affirmons clairement que notre objectif est d'utiliser les élections pour renforcer et construire le Parti, sans tromper personne sur une entrée improbable dans les institutions.

Le résultat obtenu est exactement ce que nous attendions. Nous nous étions fixé l'objectif de 100.000 voix au niveau national. Cet objectif, bien que léger et initial, nous permet de dire - même avec des données non définitives - que l'objectif a été atteint et dépassé.

Le résultat en pourcentage (0,32%) est un faux indicateur, car il ne reflète la présence réelle des listes du parti dans 57% des circonscriptions (36 sur 63) de la Chambre et dans 59% (19 sur 32) au Sénat.

Dans tous les collèges où le parti est présent, le résultat est de 0,65%, avec des pointes de 1% en Toscane et en Émilie, et montre des racines croissantes dans les zones prolétariennes. Un résultat, cependant, mince, mais pas significativement différent de celui obtenu par ceux qui ont poursuivi d'autres routes à gauche, qui ont également bénéficié directement de notre absence dans de nombreux collèges, sans lequel Potere al popolo n'aurait probablement pas atteint les 1% (ils couvrent 100% des collèges).

Un score meilleurs aurait pu être obtenus si d'autres forces communistes avaient accepté l'invitation du Parti communiste à une discussion politique sérieuse et à la recherche de l'unité dans la perspective des élections, et non préférée une dissolution dans un récipient. Les communistes unis auraient indubitablement accompli plus. Sur cette voie, nous entendons continuer à ouvrir un débat concret avec ces nombreux camarades qui nous ont soutenus ces derniers mois.

Comme nous l'avions dit plusieurs fois, ces élections ont été utilisées pour affirmer la présence du Parti, pour intercepter les secteurs de l'avant-garde des travailleurs et des classes populaires pour gagner en forces et les organiser. Cet objectif est atteint.

Avec cette loi électorale nous étions absent dans un nombre de collèges. Le Parti discutera au niveau national et local, de ses propres insuffisances - en particulier dans les régions où nous n'avons pas été présents sur le bulletin électoral - trouver des moyens de faire de nouveaux progrès et d'analyser les erreurs pour renforcer sa structure, et son enracinement.

Notre véritable objectif est de transformer ces 100.000 votes - et les nombreux autres dans les circonscriptions où nous étions absents - en faveur des partisans du Parti. Augmenter nos militants dans les usines, les lieux de travail, les écoles. Renforcer le Front de la jeunesse communiste, les structures et les organisations nécessaires pour faire progresser concrètement la reconstruction communiste en Italie et les luttes.

Une dernière considération concernant le résultat de l'extrême droite. Ici aussi, le vote ne s'est pas éloigné de nos prévisions. La droite néo-fasciste non seulement n'entre pas au Parlement mais ne dépasse même pas 1% des voix, malgré tous les sondages. Ceci en dépit de l'incroyable propagande médiatique faite par le PD et toute la gauche, ils ont gonflé un chiffre qui aurait dut être plus faible. Ces mouvements ont bénéficiés, pendant la campagne électorale, d'un grand battage médiatique, ceci doit nous faire réfléchir. L'anti-fascisme, sans stratégie politique, fait de la publicité aux fascistes.

Site du Partito Comunista