La coalition qui sortirait vainqueur de ces élections législatives est l'Union sioniste, une coalition de "centre-gauche" qui regroupe le Parti travailliste (HaAvoda - 11,39 % et 15 sièges en 2013) et le parti Hatnuah ( Le Mouvement - 4,99 % et 6 sièges en 2013) conduite par le social-démocrate Isaac Herzog (et ancien ministre). Le Parti travailliste est membre de l'Internationale socialiste et observateur du Parti socialiste européen (PSE). Le parti Hatnuah est un parti libéral fondé par Tzipi Livni (ex-Likoud), ancien ministre des Affaires étrangères. Les sondages créditent cette coalition de 24 à 26 sièges (une progression de +3/+5 sièges par rapport à 2013).


Arriverait seconde la liste du Likoud conduite par le premier ministre sortant (et criminel de guerre), Benjamin Netanyahu. La liste de la droite sioniste israélienne conserverait 20 à 22 sièges (En 2013 la coalition Likoud-Israël Beiteinu recevait 31 sièges). L'allié d'extrême droite, Israël Beiteinu (Israël notre Maison) d'Avigdor Liberman est crédité de 5 sièges. En 2013 cette coalition droite-extrême droite sioniste arrivait en tête des élections avec 23,32 % des voix.


La troisième force, et bonne surprise du scrutin, est la "Liste unie" (HaReshima HaMeshutefet) conduite par le Hadash (Front démocratique pour la Paix et l’Égalité - communiste - 3% en 2013 et 4 députés) et qui rassemble des forces politiques arabes israéliennes, la Liste arabe unie-Ta'al (3,65 % et 4 députés en 2013), le Balad (2,56 % et 3 députés en 2013). En 2013 ces listes avaient recueilli 8,9% des suffrages et 11 députés. Cette "Liste unie". C'est le Secrétaire général (et porte parole) du Hadash, Ayman Odeh, qui conduit la liste.


Le parti libéral et laïc, Yesh Atid, de l'ancien journaliste Yair Lapid arriverait 4ème avec 12 sièges (contre 19 en 2013 et 14,32 % des voix).
Le parti d’extrême droite juif orthodoxe, HaBayit HaYehudi (Le Foyer juif) obtiendrait 11 sièges (contre 12 en 2013 et 9,12 % des voix).
La nouveauté serait l'entrée à la Knesset du parti Kulanu (centriste) de Moshe Kahlon (ex Likoud et ancien ministre). Son parti recueillerait 8/10 sièges.
Le parti ultra-orthodoxe Shas (Séfarades orthodoxes pour la Torah) gagnerait 7 sièges (contre 11 en 2013 et 8,75 % des voix).
Le parti Yahadut Hatorah (Judaïsme unifié de la Torah), l'autre parti religieux mais cette fois Ashkénaze, recueillerait 6/7 sièges (contre 7 sièges en 2013 et 5,17 % des voix).
Le parti social-démocrate historique, le Meretz (membre de l'Internationale socialiste et du PSE) recevrait 5 sièges (contre 6 en 2013 et 4,54 % des voix). A égalité avec la coalition d'extrême droite radicale qui regroupe les partis Eli Yishaï, Yachad.

L’extrême droite divisée mais puissante en Israël

Les partis d'extrêmes droites sont nombreux (Israël Beiteinu, Le Foyer juif, Eli Yishaï, Yachad), même divisés ils représenteraient 21 sièges sur 120. Il faut dire que l'idéologie des ces partis est clairement présente dans les mentalités, notamment chez les colons. Les appels aux massacres des arabes israéliens et à la colonisation des territoires palestiniens sont clairement des thèmes de campagne récurant. La dernière sortie allant dans ce sens revenant à Avigdor Liberman (Israël Beiteinu) qui veut «décapiter à la hache» les Arabes israéliens infidèles à la patrie.

Les partis religieux orthodoxes ont aussi un poids important, les deux partis Shas et Yahadut Hatorah représenteraient encore 13 sièges à la Knesset.

Tous ces partis peuvent servir d'alliés de coalition au Likoud de Benjamin Netanyahu. Dans la pire des configurations, coalition droite-extrêmes droites, le criminel de guerre et premier ministre sortant disposerait d'une coalition de 56 à 59 sièges (sur 120).

Le centre et centre - gauche incapable de diriger

Le centre (Yesh Atid et Kulanu) et les partis/coalitions de "centre-gauche" (Union sioniste et Meretz) occupe une place centrale dans ces élections. L'Union sioniste avec 24/26 sièges serait incapable de former une coalition sans le renfort de partis politiques de gauche ou du centre. L'Union sioniste sait qu'elle ne pourra pas s'appuyer sur les députés arabes/communistes de la "Liste unie" et devra donc se tourner vers le Meretz et les partis du centre. Dans cette configuration cette coalition centre-centre-gauche pourrait disposer d'un groupe de 49 à 53 députés sur 120. Ce qui est insuffisant pour diriger un gouvernement.

Benjamin Netanyahu, de par cette situation, pourrait ainsi sauver son fauteuil de Premier ministre. Il peut très bien monter une coalition autour du Likoud avec le renfort des partis centristes et de certains partis d'extrêmes droites.


La clef du scrutin est la "Liste unie" conduite par les communistes du Hadash

Pour les 20% d'arabes vivant en Israël il y aura une liste unie, conduite par les communistes, pour représenter les revendications d'une grosse minorité opprimée. La liste rassemble des juifs, des chrétiens, des musulmans, des laïcs, des athées, des communistes, des progressistes, des anciens sionistes, des socialistes, ...

La liste place sa campagne autour de 3 axes majeurs :

- La Paix en Palestine avec la reconnaissance de l'Etat palestinien, la fin de la colonisation (et le démantèlement des colonies) et le respect des conditions de l'ONU de 1967.
- L'égalité de tous, israéliens, juifs, arabes, chrétiens ... la lutte contre le racisme et pour un état laïc.
- Le droit de vivre dignement en luttant contre la pauvreté, le chômage ...

Avec 13 sièges crédités par les sondages, la Liste unie porte la seule alternative progressiste en Israël. Elle incarne la seule opposition aux principaux partis et coalitions.