Depuis vendredi dernier, les raids de l’armée israélienne se succèdent sur la bande de Gaza. Le bilan est lourd : plusieurs dizaines de blessés qui font face à la pénurie de soins et 21 morts dont un enfant de douze ans. Le motif invoqué par les autorités de Tel-Aviv : il s’agissait « d’éliminations ciblées » avec son lot de victimes collatérales. La riposte de groupes armés palestiniens a évidemment été le prétexte pour amplifier le massacre.

Une fois de plus, la bande de Gaza est le théâtre d’exactions de l’armée d’occupation israélienne. Alors que la communauté internationale est étrangement silencieuse, le quai d’Orsay ose mettre les deux parties sur le même plan en condamnant de manière égale les roquettes palestiniennes et les bombardements israéliens. Le président-candidat sortant a scandaleusement qualifié Israël de « miracle de la volonté et de la démocratie ».

S’il parle de volonté d’en finir avec le projet d’un État palestinien, de criminaliser et de diviser la résistance palestinienne, Nicolas Sarkozy ne s’y trompe pas. S’il parle de volonté de confisquer les ressources de la région à tel point qu’un rapport parlementaire parle d’apartheid sur la question de l’eau, nous le rejoignons. S’il parle de la propre volonté de son camp qui n’a pas complètement ôté ses habits de colons pour soutenir ces crimes à travers un partenariat stratégique entre l’UE et Israël ou de participations de l’État français à la colonisation par le biais du commerce, nous le constatons avec effroi tous les jours.

Mais qu’il n’ose pas parler de démocratie quand Israël pratique des exécutions extrajudiciaires comme ce fut encore le cas ce week-end, quand des personnes sont emprisonnées sans motif précis, quand la colonisation se poursuit.

A l’occasion de cette échéance présidentielle, les différents candidats doivent se prononcer sur la place de la France dans le monde et notamment au sujet du conflit israélo-palestinien. Reconnaître un État palestinien dans des frontières viables et agir activement en ce sens dans toutes les sphères diplomatiques, mettre fin au partenariat stratégique entre l’UE et Israël, retirer la participation des sociétés françaises au processus de colonisation : ce sont les revendications minimales à porter pour une solution juste et durable au Proche-Orient !