Les forces sur des positions de classe ont mené une bataille difficile, une fois de plus, contre les campagnes d'intimidation lancées par le patronat et les partis, ce qui a enrichi l'expérience militante des travailleurs. Nombre d'entre eux ont réussi à surmonter leurs hésitations et à se mettre en grève pour la première fois.
Encore une fois, la manifestation du PAME a été plus importante que celle organisée par les directions des confédérations syndicales jaunes de la GSEE et de l'ADEDY. Encore une fois, les grévistes ont tourné le dos aux syndicalistes jaunes.
Tant la préparation de la grève que la planification des prochaines actions ont renforcé la nécessité d'une organisation de la classe ouvrière. De plus, cela a permis de faire comprendre à de larges secteurs des couches populaires que l'attaque ne sera pas repoussée avec une manifestation ou en un jour. D'ailleurs, c'est bien la crainte de la ploutocratie: le fait que des milliers d'employés, aguerris grâce aux mobilisations multiformes du PAME, constituent une base importante non seulement pour la résistance de la classe ouvrière mais aussi pour la contre-attaque. Et la raison en est qu'ils rejoignent une lutte qui ne met pas en cause un gouvernement ou une simple loi mais bien le développement capitaliste lui-même au service des multinationales, précisément en s'attaquant au cœur du problème et non simplement contre certains aspects du problème.
Encore une fois, le PAME s'est battu pour l'installation de piquets de grève dans des grandes usines et grandes entreprises qui ont été paralysées dès l'aube. Par ailleurs, les ports, aéroports et stations de métro ont été bloqués pendant qu'à Athènes le train urbain a fonctionné pendant quelques heures pour faciliter la participation des travailleurs à la manifestation.
Vasilis Petropoulos, membre du Secrétariat Exécutif du PAME, qui a été le principal intervenant dans le rassemblement, a affirmé: «Il n'y a pas de risque national; aucun devoir national n'appelle les travailleurs à sacrifier leurs droits; il n'y a que l'avidité des capitalistes pour le profit.»
Aleka Papariga, secrétaire général du KKE, a déclaré dans les médias: « Ne croyez pas les déclarations du gouvernement. Ne croyez pas les forces à la solde du patronat. Ils mentent; ils intimident les travailleurs, ils s'attendent à ce qu'ils s'arrêtent de lutter pour faire passer les pires mesures. Le pire est à venir. Donc, il est nécessaire de continuer et d'intensifier la lutte. » Les manifestations ont été très fortes. Quand le gros de la manifestation est passé devant les bureaux de la Fédération Hellénique des Entreprises, les travailleurs y ont jeté de la peinture rouge qui symbolisaient le fait que leurs profits étaient souillées du sang des travailleurs. Plus tôt dans la semaine, le président de la Fédération s'est permis des déclarations provocatrices selon lesquelles en Grèce « les industriels sont les seuls qui ont fait des sacrifices»
La mobilisation des travailleurs en grève a convergé avec le cortège des salariés licenciés de la compagnies aérienne privatisée « Olympic Air » qui n'ont reçu aucune compensation pour leur licenciement et qui ont bloqué la rue Panepistimiou, l'avenue centrale d'Athènes, pendant les 8 derniers jours revendiquant le droit à travailler.
Le PAME a été à leurs côtés en les soutenant dès les tout premiers moments. Le gouvernement et le capital ont exigé d'eux, usant de de menaces et d'intimidation, qu'ils mettent fin au sit-in et ont même mobilisé les procureurs. Alexis Tsipras, chef de SYRIZA et président de SYNAPSIMOS, qui est membre du Parti de la Gauche Européenne (PGE), a déclaré que: « Si 200 personnes bloquent la rue Panepistimiou, ils doivent réaliser que ce n'est pas comme cela qu'ils gagneront les droits qu'ils revendiquent.»
En accord total avec sa déclaration, on trouvait aussi le député de SYRIZA, Papadimoulis, qui a déclaré: « Je suis en désaccord avec cette forme de lutte parce qu'elle sape leur lutte ». Leurs déclarations ont blanchi l'intervention des procureurs qui visait à intimider les salariés licenciés qui ont imposé l'idée avec cette lutte que « la loi est ce qui est juste pour les travailleurs », un slogan que les opportunistes de SYNAPSIMOS, qui représentent le Parti de la Gauche Européenne et les forces syndicalistes jaunes de la GSEE et de l'ADEDY ainsi que la CES et la CSI , non seulement ne comprennent pas mais auquel ils s'opposent activement. Les mobilisations multiformes des travailleurs continueront dans la période qui s'annonce mettant en avant le fait que les travailleurs ne feront aucun sacrifice pour les profits de la ploutocratie; la grève du 11 mars a envoyé un message clair.
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Many thanks to the comrades from France for the translation.