"Je pense que le débat [de quitter la NUPES], nous devons l’avoir, sereinement, tranquillement", déclare Fabien Roussel, Secrétaire national du PCF et député du Nord, à France Bleu Nord mercredi 11 octobre. "Ce n’est pas le premier accroc qu’il y a dans notre coalition, mais là, c’est plus qu’un accroc. C’est un désaccord profond".

"Ce désaccord s’était déjà formulé au moment des émeutes, des violences urbaines, que certains à La France insoumise avaient qualifiées de révolution. Aujourd’hui, c’est cette incapacité de leur part de qualifier un acte terroriste avec les mots qu’il faut, donc il faut avoir ce débat, je souhaite que nous l’ayons au sein de ma formation politique, et nous en tirerons toutes les conséquences"

Le point de non-retour : La position catastrophique de LFI sur le Hamas, sa nature (un groupe terroriste réactionnaire) et ses crimes de guerre contre des civils. La Palestine mérite mieux qu'un alignement sur des groupes islamistes (comme en Afghanistan à une époque) où, un soutien aveugle à un état d'appartheid, qui viole les droits élémentaires du peuple palestinien à l'autodétermination et à vivre en paix avec ses voisins.

Ayons ce débat sur l'avenir du PCF au sein de la NUPES !

La NUPES, coalition pour les élections législatives, avait plusieurs objectifs :

- Porter un programme commun d'action gouvernemental : Échec !
- Avoir un gouvernement de gauche avec Jean-Luc Mélenchon comme Premier ministre : Échec !
- Une répartition des circonscriptions au bénéfice de LFI, de EELV et un peu du PS : Réussite !

Rappelons, au passage, que les communistes n'ont pas été consultés sur cette coalition, en violation des statuts.

Bilan : LFI est en position de force, EELV est ressuscitée, mais aucun des objectifs principaux n'est réalisé. Les premières tensions vont venir très rapidement de LFI qui va tenter d'imposer à ses "partenaires" sa vision et ses stratégies. Et si une tête dépasse, il faut abattre l'ennemi. Des polémiques, il y en a eu tellement, contre EELV, contre le PS, contre le PCF, dans l'altitude de LFI face aux violences sexistes & sexuelles, contre les syndicats, contre tout ce qui n'est pas aux ordres de Jean-Luc Mélenchon. On ne va pas revenir en détail dessus. Actons que la NUPES est morte.

Une énième organisation qui sera tombée sous les coups de Jean-Luc Melenchon.

Si le débat est organisé au sein du PCF, il faudra acter la fin de la NUPES.

Une voie démocratique au socialisme

Acter la fin de la NUPES doit se faire sur un programme de rupture révolutionnaire. Un programme qui reste à construire, pour se différencier de cette sociale-démocratie 2.0 qu'incarne LFI.

L'enjeu est là ! Le Parti Communiste Français doit réinventer une route révolutionnaire qui détruise le système capitaliste et ses aliénations. Il doit réenchanter la voie au socialisme et redonner aux travailleurs une fierté, celle d'être la classe révolutionnaire. Celle qui gagne la sécurité sociale, les congés payés, la baisse du temps de travail, les jours heureux.

Cela valide de nombreuses thèses du 39ᵉ congrès : Reconquérir la classe ouvrière périurbaine et rurale, sans négliger les couches populaires. Et, à la différence des sociaux démocrates et des gauchistes, ne pas les opposer les unes aux autres.

Cela signifie que le PCF doit retrouver sa fonction tribunitienne.

Nos aînés ont su prendre en compte les nécessités historiques et politiques qui ont permis la création du PCF. Ils/elles ont fait le choix de construire un parti politique qui serait celui du communisme (ni primitif, ni du XIXᵉ, ni du XXᵉ, ni du XXIᵉ siècle).

Un parti dont le rôle révolutionnaire s'oriente pour la prise du pouvoir par le prolétariat et nos camarades n'avaient pas peur d'affirmer la nécessité de la dictature du prolétariat comme une réponse démocratique à la tyrannie de la bourgeoisie et de son système représentatif.

Le débat sur la sortie de la NUPES doit se faire en toute clarté : Dans quel but ?

Pour reconstruire les vieilles stratégies ou pour reconstruire une voie révolutionnaire en France ?

Conclusion :

1- Ne perdons pas de temps dans les jeux malsains de la sociale-démocratie 2.0. Nous avons un long chemin pour reconstruire une voie révolutionnaire en France.

2- Acceptons les rassemblements ponctuels, lorsque la situation l'exige.

3- Corrigeons la ligne programmatique adoptée par le Conseil national du PCF pour les élections européennes. Et validons une stratégie électorale basée sur un rassemblement des forces révolutionnaires autour du PCF et d'un programme révolutionnaire pour en finir avec l'UE et ses institutions antidémocratiques, antisociales et pro-guerres.