À plusieurs moments de son Histoire, le Parti communiste réunionnais a eu l’occasion de rappeler que le moteur de son action n’est pas le sectarisme de parti, mais le triomphe de l’intérêt général de La Réunion. Retour sur trois événements : l’élection de Pierre Lagourgue à la présidence du Conseil régional en 1986, l’appel à voter François Mitterrand au premier tour de la Présidentielle en 1988 et la signature du protocole de financement du Tram-train et de la route du Littoral en 2007.

Lors de sa création en 1959, le PCR est défini comme un « instrument décisif entre les mains des travailleurs et du peuple réunionnais pour leur libération du joug colonial ». Depuis cette date, deux objectifs guident les actions du Parti communiste réunionnais : le développement du pays et la décolonisation sous toutes ses formes. Le combat du PCR s’inscrit dans le développement historique de la société réunionnaise. Cela veut dire la prise en compte des structures héritées de la colonisation, et la société du million d’habitants pour laquelle le PCR a des contributions qu’il fait vivre et partage en permanence dans une logique de rassemblement.

Les héritages de la colonisation se traduisent par un manque de culture démocratique dans notre pays. En droit, tous les Réunionnais ont le droit de vote depuis à peine 60 ans, mais dans les faits, il a fallu des décennies de lutte contre la fraude pour que le droit de vote puisse s’appliquer à La Réunion. Mais encore aujourd’hui, des personnes peu scrupuleuses n’hésitent pas à s’appuyer sur la pauvreté, et notamment la pénurie d’emploi, pour tenter de corrompre des électeurs. Cette corruption n’est pas sans rappeler le rapport de sujétion qui existait entre le gros propriétaire foncier et les colons.
Le tournant politique de 1986

Pour dépasser les séquelles de l’époque coloniale, le PCR propose depuis 50 ans de placer avant toute chose l’intérêt général de La Réunion. Et dans l’Histoire récente du pays, le PCR a montré à plusieurs reprises qu’il n’est pas sur une position dogmatique et qu’il est possible de briser des carcans.
Le 16 mars 1986 a lieu un scrutin important à double titre. Les Législatives marquent l’entrée du Parti communiste réunionnais à l’Assemblée nationale, avec Paul Vergès et Élie Hoarau. Aux Régionales, le PCR remporte 13 sièges, la liste RPR-UDF 17, France Réunion Avenir 8 et le PS 6. Le projet proposé par Pierre Lagourgue est un progrès par rapport à celui défendu par ceux qui se reconnaissaient en Michel Debré, Jean-Paul Virapoullé ou dans les socialistes du FMSR. Le 21 mars, Pierre Lagourgue est élu grâce au soutien du Parti communiste réunionnais. Tout le monde reconnaît que cette élection marque un tournant politique pour La Réunion. Mais ce tournant n’aurait pas eu lieu si le PCR n’avait pas fait le choix de l’intérêt général plutôt que celui de la démarche partisane pour faire de Pierre Lagourgue le nouveau président de la Région, alors que le président sortant était un élu PCR.

Moins de deux ans plus tard débute la campagne pour l’élection présidentielle. Cet événement est marqué par le choix du PCR d’appeler à voter pour le candidat du PS, François Mitterrand, dès le premier tour, alors que lors de la Présidentielle de 1981, le PCR soutenait le PCF au premier tour. Cela faisait sept ans que ce dernier avait commencé son mandat, et pourtant, la gauche française au pouvoir n’avait pas apporté l’égalité sociale aux Réunionnais.

Le PCR a alors proposé au président de la République sortant un projet politique sur lequel il a dû prendre position. Et puisque François Mitterrand s’engage à réaliser l’égalité, alors le PCR appelle à voter pour lui. C’est une nouvelle fois le choix de l’intérêt général.
Protocole de Matignon

À partir de 1998, l’arrivée à la présidence de la Région de Paul Vergès a permis de développer des projets innovants, afin de préparer La Réunion de 2025, La Réunion du million d’habitants. Deux d’entre eux ont un coût important. Ce sont le tram-train et la nouvelle route du Littoral. Ces deux grands chantiers bénéficient depuis le 19 janvier 2007 d’un financement spécial qui n’entre pas dans le Contrat de projet Etat-Région. En effet, le président de la Région a signé à Matignon avec le Premier ministre le Protocole de Matignon, qui contractualise le financement du tram-train et de la route du Littoral. Si le PCR avait eu une position dogmatique et partisane, il n’aurait pas voulu qu’il y ait la signature d’un accord avec un gouvernement qui n’est pas de la même tendance politique que lui. Cet accord est une décision prise pour l’intérêt général de tous les Réunionnais.

Ces exemples rappellent qu’à chaque fois, le PCR prend ses décisions politiques en fonction de l’intérêt général des Réunionnais, et pas en fonction de positions partisanes. Cela aboutit à des résultats qui profitent à tous les Réunionnais, quelle que soit leur tendance politique.
L’élection de Pierre Lagourgue allait marquer le début de la réalisation du programme de construction de lycées, et de la route à quatre voies autour de l’île. Celle de François Mitterrand allait déboucher sur la réalisation de l’égalité inscrite dans la loi du 19 mars 1946. Et la signature du Protocole de Matignon conduit à la construction de deux équipements qui seront indispensables au développement du pays.