Virgil Rustan a d’abord dressé un bilan des activités des militants depuis la dernière assemblée générale, il y a un peu plus d’un an : de fréquentes réunions de quartier et de section ; une forte mobilisation aux municipales pour remporter la grande victoire de la liste d’union démocratique à près de 70% des voix au Port dès le 1er tour et pour contribuer à l’élection historique de la liste conduite par Huguette Bello à Saint-Paul ; des distributions de tracts pour dénoncer les politiques anti-sociales du gouvernement en matière d’emploi, de logement etc ; la participation active aux trois grandes manifestations organisées par le COSPAR pour obtenir des mesures d’urgence pour les Réunionnais contre la vie chère, pour les bas salaires et les minima sociaux etc.
« Le grand chantier » du Port
Puis, à l’invitation d’Henri Hippolyte, les membres du Parti ont élu les 12 responsables de la section portoise. Ceux-ci ont reçu comme première mission d’établir la liste des cent délégué(e)s de la section qui seront disponibles pour participer au congrès du PCR du 8 au 10 mai prochain à Saint-Denis.
Le maire du Port a ensuite pris la parole pour souligner l’importance du travail militant accompli par les membres de la section communiste du Port depuis l’élection de Paul Vergès et ses camarades il y a 38 ans. Il a fait le point sur ce « grand chantier » qu’est la cité maritime, avec de nombreux travaux en cours pour améliorer les conditions de vie des Portois. « Sur cette base, les conditions existent pour rassembler encore plus les Portois », a conclu Jean-Yves Langenier.
Un parti d’exception dans le monde
Le secrétariat du PCR était représenté par Ary Yee Chong Tchi Kan. Il a rapidement invité tous les participants à se poser ces questions de fond : qu’est-ce qui fait que, malgré toutes nos différences, on se retrouve ensemble dans ce parti politique, qui est une exception dans le monde par sa durée et son bilan en 50 ans ? Quelles sont les valeurs qui nous unissent au point de pouvoir résister comme nos ancêtres marrons aux oppressions, injustices et disccriminations d’aujourd’hui ?
Le dirigeant du parti a également mis l’accent sur les défis à relever dans l’avenir : nous vivons sur une petite île où seulement 35% des terres sont disponibles ; s’il n’y a pas de partage équitable et raisonné de cet espace, comment vivre ensemble ? Il y a des règles nouvelles et des conditions équitables à trouver ; eh bien c’est à nous de le faire.
Ary Yee Chong Tchi Kan a conclu son intervention en déclarant : « Nous avons la volonté politique de soutenir la lutte de libération de notre peuple auquel nous sommes fiers d’appartenir ; c’est cela être communiste réunionnais ».
Peut-on réellement se sentir fier d’être communiste réunionnais ?
Dans toutes les assemblées de sections et autres réunions préparatoires au 6ème congrès du Parti Communiste Réunionnais, la réponse des militants à cette question serait claire : c’est "oui". Car c’est un parti communiste ayant à la fois une forte longévité — sans parler du mouvement communiste qui avait précédé pendant une quinzaine d’années la fondation du PCR il y a 50 ans — et un fort soutien de la population de son pays.
Mais ce qui peut surtout justifier un tel sentiment chez les membres du PCR, c’est la somme considérable de progrès que ce parti politique a contribué à réaliser dans la société réunionnaise. Et cela dans tous les domaines : économique, social, culturel, environnemental, politique, solidarité régionale et internationale etc.
Cependant, attention : cette "fierté" personnelle et collective d’être communiste réunionnais n’a rien à voir avec la vantardise ni avec l’autosatisfaction. D’une part, car les militants du PCR sont conscients qu’ils ne sont pas les seuls à avoir lutté pour plus de justice sociale, de démocratie et de respect de notre identité culturelle ; d’autre part, car ils savent tout ce qu’ils doivent à leurs ancêtres ayant lutté pour la liberté et pour le respect de la dignité des Réunionnais, depuis l’époque des esclaves marrons.
Cela signifie que si l’on veut rester fidèle à ce précieux héritage en tant que communiste, il y a deux tâches à assumer dans la durée : continuer le combat au service des plus pauvres, quoi qu’il en coûte ; et contribuer, par l’ouverture aux autres, à l’union la plus large des Réunionnais pour faire avancer les grandes causes réunionnaises.
Par ailleurs, n’oublions pas que la fierté légitime d’être communiste réunionnais n’exclut à aucun moment la conscience de l’existence, au fil de ces 50 ans, d’erreurs ou d’insuffisances du PCR, individuelles ou collectives. Et l’autocritique comme la remise en cause personnelle doivent toujours servir d’outils pour corriger ces défaillances.
Enfin, cette fierté nécessite d’être conscient de la lourde responsabilité qui incombe à chaque adhérent. À savoir : défendre avant tout les valeurs du communisme réunionnais, en allant à l’encontre des valeurs dominantes, incarnées par la loi du profit, afin de construire une société libre, responsable et solidaire.
AG de la section PCR de l’Entre-Deux
À l’Assemblée générale de la section du PCR de l’Entre-Deux, Élie Hoarau, secrétaire général, et Fabrice Hoarau, membre du secrétariat de l’organisation politique, avec les adhérents, ont discuté Congrès, situation actuelle, création d’emplois et culture. D’ores et déjà, les adhérents ont décidé de se concerter la semaine prochaine et désigner les délégués au Congrès.
Création de deux services d’intérêt public
La Réunion souffre d’un manque d’emplois. La mise en place de deux services d’intérêt public, l’aide à la personne (la garde des enfants, l’accompagnement des personnes âgées…) et l’environnement, peut pallier ce déficit, comme les projets portés par le Conseil régional en matière de développement durable. En effet, faire usage du vent, de l’eau, de la mer, du soleil aboutit à la création d’emplois et à l’autonomie énergétique de l’île à l’orée 2025.
Un projet qui fait couler beaucoup d’encre
Un projet qui fait débat et couler beaucoup d’encre est celui de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR). Par cet outil, on reconnaît et valorise la culture, le travail de nos ancêtres, qu’ils aient été esclaves, engagés… À l’Entre-Deux, le Dimitile a été un lieu de liberté pour les esclaves.
C’est autour d’une collation que les militants se sont quittés, mais pour se revoir bientôt. Malgré les emplois du temps des uns et des autres, ils sont animés d’une réelle volonté à faire vivre cette section. D’ailleurs, des échanges se font avec les aînés. Connaître l’histoire de la section et ses animateurs est un bon départ pour les jeunes militants.