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Le 22 novembre, le président Morsi s’arrogeait par décret la quasi-totalité du pouvoir. Les protestations ont aussitôt éclaté. Cela ne faisait pas deux ans que des protestations massives avaient chassé Moubarak du pouvoir


Égypte : « Des belles promesses de Morsi, il ne reste rien »
Marc-Antoon De Schryver pour Solidaire, journal du PTB

Le décret du 22 novembre, par lequel le président Morsi s’est octroyé de plus larges compétences, a provoqué une vague de protestations en Égypte. Pour la seule journée du 5 décembre, on comptait déjà sept morts et des centaines de blessés. Finalement, Morsi a annulé son décret.

Nous nous sommes entretenus avec Mohamed Fakhruldeen, qui vit et travaille dans la ville industrielle de Mahalla El-Kubra, une cité qui a joué un rôle important dans la révolution égyptienne de 2011. Mohamed y est actif au sein du Parti communiste égyptien.


Pourquoi la « nouvelle déclaration constitutionnelle » de Morsi a-t-elle suscité tant de résistance ?

Mohamed Fakhruldeen. Ce décret du 22 novembre le rendait tout-puissant. Il se sert des milices des Frères musulmans pour s’en prendre à ses opposants. À tous les niveaux, il installe ses propres hommes.
De ses belles promesses électorales, il ne reste rien. Avec les décisions qu’il a prises ces deux derniers mois, il est occupé à bâtir un système fasciste qui va à l’encontre des intérêts des travailleurs, de la classe moyenne, mais aussi d’une partie des patrons.

Quelles sont les décisions qui vont dans ce sens ?

Mohamed Fakhruldeen. La première loi qui a suivi le décret accordait aux Frères musulmans le contrôle sur les syndicats, qui allaient être dirigés par le ministre de l’Emploi. Morsi s’arrogeait également le pouvoir « de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre le pays et les objectifs de la révolution ». De la sorte, il pouvait éliminer le droit de grève.
Sous Morsi, les prix de l’électricité, du gaz, de l’eau, de l’huile, du tabac et des timbres-poste, de même que la TVA, augmentent. De plus en plus de travailleurs et de paysans se rangent du côté de l’opposition.

Des personnages de l’ancien régime participent-ils aux protestations ?

Mohamed Fakhruldeen. L’opposition vomit tous les collaborateurs du régime Moubarak. Les partis de gauche refusent toute collaboration avec ces forces.
L’actuel gouvernement compte 16 ministres qui ont été membres du Comité politique du NDP, le parti de Moubarak. Quand Morsi s’est rendu en visite en Chine, la délégation était surtout constituée d’hommes d’affaires liés à l’ancien NDP. Le régime est très conciliant pour le monde des affaires.

Quel est le rôle de l’armée et des États-Unis ?

Mohamed Fakhruldeen. L’armée veut que le référendum se poursuive. Les hautes instances de l’armée sont proches des États-Unis, avec qui les Frères musulmans ont aussi des liens étroits. Le 5 décembre, Essam El-Haddad, un conseiller du président Morsi, a rencontré le conseiller américain en matière de sécurité, Tom Donilon. À l’agenda figurait le soutien américain aux Frères musulmans en échange d’une collaboration sur le plan de la sécurité et de l’économie.
Entre-temps, c’est avec le soutien américain que les Frères musulmans mobilisent leurs milices contre l’opposition.

Comment voyez-vous l’avenir ?

Mohamed Fakhruldeen. Morsi et les Frères musulmans veulent une extension du pouvoir présidentiel, une Constitution à leur mesure et l’élimination du syndicat. Avec leur soif de pouvoir, ils s’en prennent à toutes les couches de la société. C’est ainsi que, chaque jour, s’étoffe un contre-mouvement de masse.

Chronologie : l’Égypte après Moubarak

25 janvier 2011. Des dizaines de milliers de personnes participent à une première journée de protestation. Durant les 18 jours qui suivent, ils seront des millions à descendre dans les rues. Après trois jours d’attente, les Frères musulmans rallient également les rangs des protestataires. Les États-Unis soutiennent Moubarak jusqu’à la fin. Les confrontations avec la police font plus de 800 tués. L’armée s’abstient d’intervenir.

11 février 2011. Le président Moubarak démissionne. Le SCAF (Conseil suprême des forces armées, le haut commandement militaire) reprend le pouvoir. Il dissout le Parlement et abroge la Constitution.

19 mars 2011. 41 % des gens habilités à voter se disent d’accord avec un référendum constitutionnel, qui propose des élections rapides. L’armée et les Frères musulmans sont pour. Les forces révolutionnaires désirent plus de temps pour s’organiser. Finalement, le « oui » l’emporte avec 77,27 %.

23 mars 2011. Le gouvernement égyptien promulgue une loi qui criminalise les protestations et grèves, et même les appels en ce sens.

22 janvier 2012. Le parti des Frères musulmans (FJP) sort grand vainqueur des élections parlementaires.

22 avril 2012. Un tribunal dissout l’Assemblée constituante de 100 membres qui devait rédiger une nouvelle Constitution.

23 mai 2012. Le premier tour des élections présidentielles ne donne rien. Il y aura un second tour, entre Ahmed Shafik (un homme de l’ancien régime) et Mohamed Morsi (un Frère musulman).

12 juin 2012. Le Parlement désigne une nouvelle Assemblée constituante.

15 juin 2012. Le SCAF dissout le Parlement.

17 juin 2012. Mohamed Morsi remporte le second tour des élections présidentielles.

12 août 2012. Le président Morsi peut évincer le SCAF et s’arroge le pouvoir législatif.

19 novembre 2012. Les laïcs démissionnent de la nouvelle Assemblée constituante du fait que, selon eux, le processus ne peut qu’aboutir à une Constitution strictement islamique.

22 novembre 2012. Le président Morsi sort une déclaration constitutionnelle, par laquelle il s’arroge beaucoup de pouvoir. Des protestations éclatent.

29 novembre 2012. Les membres restants (islamistes) de l’Assemblée constituante votent rapidement la Constitution proposée parce qu’ils craignent qu’un tribunal n’aille dissoudre l’Assemblée. Normalement, un référendum sur la nouvelle Constitution devrait suivre dans les quinze jours.

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