PTB-GO ! C’est le nom de la nouvelle coalition à gauche, dont la naissance a été annoncée la semaine dernière à Bruxelles. PTB pour Parti du travail de Belgique et GO pour Gauche d’ouverture. Cette union avec le Parti communiste belge et la Ligue communiste révolutionnaire, les principales formations à la gauche du Parti socialiste belge, concerne la Wallonie et Bruxelles, où les trois partis présenteront des listes communes aux élections législatives, régionales et fédérales du 25 mai. En Flandre, précise le porte-parole de la coalition, Raoul Hedebouw, « les listes de l’aile flamande, le PVDA, déjà bien implanté à Anvers et sa région, comporteront aussi des candidats ou des personnalités d’ouverture ».

Cette annonce, qui risque de modifier quelque peu le paysage politique en amenant « la gauche de la gauche » au Parlement, a suscité d’autant plus de commentaires que la nouvelle coalition bénéficie du soutien de personnalités connues du monde universitaire et culturel, mais surtout de l’appui résolu de la direction régionale de Charleroi de la Fédération générale des travailleurs de Belgique.

C’est une sorte de coup de tonnerre dans un pays où la centrale syndicale a de tout temps soutenu le Parti socialiste, avec lequel elle entretient des liens organiques. « Notre région a beaucoup souffert des restructurations et des pertes d’emplois, et les travailleurs s’y sentent trahis par le PS. C’était jusqu’ici notre parti, mais il est entré dans une logique libérale avec le traité de Lisbonne et le pacte de stabilité, justifie Christian Viroux, dirigeant de la Régionale de Charleroi. Il est normal que nous soutenions une gauche qui accepte de se mouiller pour casser la mécanique libérale. » La direction du PS ne cache pas son inquiétude, accusant le PTB-GO de « se tromper d’adversaire en faisant le jeu de la droite ».

Françoise Germain-Robin
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