Lors de la réunification allemande des années 90, se mets en place le système politique de la RFA, c'est à dire la domination des grands partis nationaux:
-La CDU (Christlich Demokratische Union Deutschlands-Union chrétienne-démocrate d’Allemagne), qui est le parti conservateur de droite.
-Le SPD, parti social-démocrate d'Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands), un parti dont l'histoire politique est très riche. Avec la réunification le SPD se réimplante rapidement à l'est. Depuis l'arrivée de Gerhard Schroëder, le PS allemand est en crise: une crise idéologique marquée par les effets du Bad godesberg et des abandons successif au marxisme et keynésianisme, crise politique avec l'accumulation des défaites électorales, perte de confiance dans la population, perte d'adhérents.
-Une nébuleuse de partis d'appoint comme les verts « grünen » alliés fidèles du SPD (9-10%), le FDP les « libéraux » alliés de la CDU et les parti d'extrême droite NPD-DvU hérité de la NSDAP d'Adolf Hitler.
Que reste-il de la SED et du KPD ? Le Parti du Socialisme Démocratique (Partei des Demokratischen Sozialismus-PDS)
-A l'ouest on a assisté a la disparition du KPD par sa mise hors la loi lors de la guerre froide, si en 1945 il pesait 5% aujourd'hui il ne pèse plus rien et a été victime de scission importante. Ses successeurs sont le KPD, le DKP puis après 1990 le PDS.
Le PDS n'a jamais réussi a s'implanter dans le paysage politique, malgré 5000 adhérents sur les Länder de l'ouest il ne dépasse pas les 1,1%.
-A l'est, l'originalité vient de l'ex-SED, le PDS. Le PDS est implanté à l'est, il est la 3ème force politique de l'ex RDA (20 à 25% du corps électoral). Le PDS est un parti « réformé » organisé sur l'idéologie du « socialisme démocratique » en opposition au « socialisme réel » de la SED. Le PDS accueille plusieurs plate forme idéologique en son sein: le Socialisme Démocratique hérité de la SED, c'est la social-démocratie d'avant le Bad Godesberg, la plate forme communiste, marxiste, féministe, écolo...
Le PDS est un parti de cadre de la SED, dont la base militante est vieillissante et réduite à 70.000 adhérents (le SPD dispose encore de 500.000 adhérents), ses figures nationales sont Lothar Bisky, Gregor Gysi.
Le PDS peine a se développer à l'ouest de l'ex-RDA, c'est un parti qui reste régional et qui nationalement oscillent entre 4,5 et 6%.
Que se passe t-il depuis 2005 ?
-La crise au SPD et son orientation libérale a vu la création de la WASG (alternative électoral pour le travail et la solidarité-Arbeit & soziale Gerechtigkeit – Die Wahlalternative) qui regroupe les sociaux démocrates de gauche, des syndicalistes de VerDi, d'IG Metal. Se sont des keynésiens qui s'opposent au SPD social-libéral.
La WASG est un parti purement occidental, implanté qu'a l'ouest, leur regard se tourne vers l'est. La WASG obtient l'apport important d'Oskar Lafontaine , qui donne a la WASG son image respectable et sa crédibilité politique.
-Le PDS regarde vers la WASG pour aider a son implantation a l'ouest. Lors des élections législatives de 2005 le PDS et la WASG signent un accord électoral qui crée des listes communes: la WASG à l'ouest et le PDS à l'est. C'est une réussite totale qui fait élire 54 députés au Bundestag.
Sur les Länder de l'est le PDS obtient 25% et à l'ouest la WASG recueille entre 5% et 15% (la Sarre, Länder de Lafontaine offre 15% des voix). La WASG donne au PDS l'ouverture qui lui manque sur la RFA.
Die Linke, le résultat de la réunification politique allemande
L'alliance PDS-WASG donne une vision nationale au PDS, 2 partis régionaux deviennent un parti national réellement à gauche. Die Linke est de facto le pur produit de la réunification allemande, il s'agit de l'aboutissement d'un processus politique qui mets fin aux restes politiques de l'ex-RDA.
Die Linke a une organisation très élargie, elle regroupe des sociaux-démocrates de gauche issue de la WASG donc du SPD, des partisans du socialisme démocratique (PDS), des altermondialistes, des féministes, des marxistes, des communistes (ex SED/KPD). Cette organisation est elle même le reflet d'une histoire purement allemande, la présidence bicéphale du Die Linke reflète l'héritage Est/Ouest (Oskar Lafontaine WASG et l'ouest et Lothar Bisky PDS et l'est)
L'union a été possible par la politique du SPD, qui avec son virage à droite a ouvert une porte importante pour le PDS et la WASG. Cependant cette situation peut poser quelques problème notamment sur l'idéologie du Die Linke: un SPD bis mais de gauche comme le souhaite Lafontaine ou un parti anticapitaliste comme propose Gregor Gysi ?
Malgré ce débat le Die Linke connaît une vague de sympathie dans tout le pays, le Die Linke a réussi la pari de devenir un parti national, ou l'ex PDS dispose d'un capital sympathie donné proche de 40 à 45% dans les Länder de l'est, ceci fait par le déclin et de la déconsidération du SPD à l'est avec sa trahison au profit de la CDU. Cependant le décollage est plus lent à l'ouest mais cela est suffisant pour créditer le nouveau parti de 10 à 20% des suffrages.
Un Die Linke en France ? Impossible
Le Die Linke est un parti strictement allemand héritier d'une histoire politique allemande. En France le PS n'a fait son Bad Godesberg comme le SPD, il est toujours lié à la gauche et il conserve en son sein les Sociaux-démocrates de gauche comme Mélanchon-Fabius. La gauche non communiste et non PS est inexistante et ridiculement faible sans crédibilité politique, le PCF reste très implanté et la LCR-LO sans relais locaux et sans base politique.
Un Die Linke en France n'est pas souhaitable car cela donnerait au PS et a l'abstention le monopole de la gauche. Cependant rien ne nous interdit de travailler avec le Die Linke pour obtenir l'europe des travailleurs et de la démocratie. Voilà grace a cette analyse du Die Linke, on peut comprendre que le discours des refondateurs/mutants est une aberration idéologique, sans lendemain. La solution c'est de renforcer le PCF, et de lui donner un outil idéologique fort, clair et communiste.