A l’issue des débats, particulièrement riches tant sur la question des projets régionaux face à la crise que sur les rassemblements de gauche pour des majorités de gauche claires et offensives, nous constatons une confirmation des résultats du week-end dernier.

En effet, dans les grandes régions, Ile de France, Rhône-Alpes, Nord Pas de Calais, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, les délégués ont choisi l’offre nationale pour des listes de Front de Gauche élargi. Au total, 18 régions ont décidé d’une dynamique pour des projets et des rassemblements bien ancrés à gauche.

Les adhérents du Parti communiste français voteront les 19, 20 et 21 novembre les décisions prises lors de ces conférences régionales.

Lorraine : Hésitation des communistes en direction des socialistes

Front de gauche ou PS ? Au terme d’un vif débat, la conférence régionale des délégués communistes lorrains s’est prononcée, hier à Pont-à-Mousson, en faveur du second. Aux militants de trancher d’ici le 21 novembre.

Même sous le feu nourri de la critique, Patrick Abate, Patrick Hatzig et Roger Tirlicien, à la tribune, hier, lors de la conférence régionale du PC, n’en démordent pas. La bonne stratégie pour les régionales de mars 2010 repose sur une alliance avec le partenaire socialiste dès le 1e tour.

Sauf que les trois conseillers régionaux sortants de la majorité Masseret, les deux premiers sont vice-présidents et le troisième préside le groupe communiste dans l’hémicycle régional, ne la formulent pas tout à fait ainsi.

Passés maîtres dans la figure de rhétorique, ils suggèrent plutôt « une liste de large rassemblement de la gauche dès le 1e tour »

Sous entendue… du PS au NPA !

Cherchez l’intrus. Les militants lorrains diront, d’ici le 21 novembre, s’ils retiennent cette proposition ou s’ils optent pour la seconde : à savoir la déclinaison régionale de l’offre du Conseil national du PCF, d’un Front de gauche au 1e tour, suivi d’un rassemblement avec le PS le dimanche suivant. « Le mécontentement, ça ne veut pas dire jeter le bébé avec l’eau du bain », grince Roger Tirlicien, sans cacher son agacement face aux tenants d’une stratégie qu’il juge honorable mais suicidaire.

La somme, pour une liste Front de Gauche

Après-midi à Longueau, dans l'agglomération amiénoise, la centaine de délégués régionaux du Parti communiste s'est déclarée très majoritairement pour l'option d'une liste de « Front de gauche » indépendante au premier tour des régionales de mars prochain (un vote par 83 voix sur 98 délégués). Pour la suite, la conférence a affirmé sa volonté de « construire une majorité de gauche », de fusionner avec les autres listes de gauche et écologiste (mais pas avec le MoDem) pour le second tour et de ne pas exclure de participer à un futur exécutif de gauche. De jeudi à vendredi prochain, ce sera désormais au tour de l'ensemble des militants communistes picards de voter sur les propositions de la conférence régionale. À la demande de certains délégués, deux autres options seront cependant proposées au vote : celle d'une liste de rassemblement conduite par Maxime Gremetz et celle - soutenue de façon encore plus minoritaire par les délégués d’hier - d'une liste d'union avec le PS dès le premier tour. Par ailleurs, le PCF a désigné ses chefs de file départementaux. Il s'agira de Thierry Aury pour l'Oise (également désigné comme tête de liste régionale), Colette Finet, maire de Longueau, pour la Somme et Gérard Brunel, secrétaire départemental du PCF axonais pour l'Aisne.

La guerre qui déchire les communistes

JEAN-PIERRE BOSINO, le maire PCF de Montataire, a vu rouge en apprenant que son directeur de cabinet, Jean-Paul Legrand, partait aux élections régionales de mars sous l’étendard du dissident Maxime Gremetz.

Samedi, à Amiens, une conférence régionale du PCF a mis au jour les dissensions au sein du parti. Trois candidats se sont proposés pour conduire la liste des régionales 2010 : l’officiel, Thierry Aury, secrétaire de l’Oise, a emporté les suffrages par 41 voix.

Deux autres challengeurs se sont manifestés. L’un n’est autre que l’actuel vice-président aux transports de la région Picardie, Daniel Beurdeley.

L’autre, surprise, un certain Jean-Pierre Bosino qui obtiendra 15 voix. « Il a proposé d’être tête de liste aux régionales si cela pouvait aider à l’unité des communistes », rapporte Jean-Paul Legrand. Mais, hier, ce dernier avait définitivement fait son choix: « C’est sûr, je pars avec Maxime Gremetz. Lui seul peut rassembler la gauche radicale.

Et si le PCF veut se suicider, il est bien parti. »