Enfin ! Celui qui se croyait indéboulonnable vient de tomber. Malgré le soutien de forces réactionnaires, tant au Soudan qu'à l'extérieur du pays, Omar el-Béchir est contraint d’abandonner le pouvoir. Le peuple soudanais a fait preuve d'un grand courage. Il paie le prix du sang, car plusieurs dizaines de manifestants sont tombés sous les balles assassines du régime depuis le déclenchement de la contestation populaire en décembre dernier.

La chute d’Omar el-Béchir représente un espoir pour les peuples d'Afrique et du monde. Il est une démonstration – une de plus – de la capacité des mobilisations populaires à déplacer des montagnes. Une confirmation également que les luttes qui jalonnent toute l’histoire du Soudan ne sont pas vaines. Elles constituent un terreau fertile qui ne demande qu'à fleurir, même après 30 ans d'une trop longue parenthèse.

Un espoir également que la vérité éclate enfin concernant les crimes commandités par le dictateur au Soudan, notamment au Darfour. Cela vaut bien sûr aussi pour les responsabilités dans les manœuvres de déstabilisation sur le continent. Des instruments pour cela existent en Afrique. Il y a la justice soudanaise, il existe aussi la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples et il y a enfin la possibilité de mettre sur pied un tribunal spécial africain comme cela a été le cas pour le dictateur Hissène Habré.

La période qui s'ouvre est un véritable défi. Les anciens piliers du régime militaire et du clan au pouvoir sont à la manœuvre pour garder la main. Ils voudraient une transition militaire de 2 ans. Une grande responsabilité repose sur les épaules des Soudanais pour écrire, avec la plus grande vigilance, une nouvelle page de l’histoire de leur pays.

Les communistes français apportent leur soutien au peuple et aux forces de progrès Soudanais, aux membres du Parti communiste du Soudan, en vue d'une transition politique, seule à même de garantir les droits fondamentaux qui ont tant manqué à ce pays depuis 30 ans.