Notre première rencontre, un souvenir de mars 2011

A COEUR OUVERT : NICOLAS MAURY, par Bernard Bourelly

J’ai croisé Nicolas MAURY pour la première fois il y a quelques jours seulement, à la terrasse du XXème… Je connaissais un peu son parcours.

J’ai rencontré un homme jeune, sympathique, direct, souriant, détendu…cool, comme ils disent !

Mais qui est-t-il vraiment ?

Question : Nicolas, quelle est ta formation, quelle est ton activité professionnelle, quelle est ta situation familiale ?

Il est toujours difficile de parler de soi et très difficile de tirer un bilan de parcours. Je pourrais me définir comme un modeste élève, un peu branleur en cours, avec des capacités non utilisées, mais passionné, notamment par l'Histoire.

D'abord au collège Louis Pasteur « la prison » dont j'ai fais le mur plus de sept fois puis au lycée Arthur Rimbaud, ou je fut le premier vice-président lycéen du CVL (Conseil de la Vie Lycéenne), toujours motivé par l'histoire et en 3ème intrigué par un pays lointain, froid : l'URSS.

L'Histoire, j'en ferais mon avenir, avec mon BAC ES en poche (Économique et Social) je me retrouve a la Fac de lettre à Aix et j'en ressort avec une licence au bout de trois ans, trois ans guère studieux puisque beaucoup investi dans les luttes syndicales et politiques du moment. Je me repose la question, quel intérêt professionnel ? Une licence d'Histoire, hélas, ne donne pas de travail, elle n'offre qu'un faible débouché, tous les jours restreint par un sabordage en règle des services publiques. Vous l'aurez deviné c'est a ce moment que la politique pointe le bout de son nez. Mais le passé est le passé, du rêve d'enseigner et partager l'histoire je me retrouve a essayer de gagner ma croute comme ouvrier cariste dans une entreprise privatisée par le nouveau héraut (porte étendard, porte voix) de la droite Dominique de Villepin en 2005 : la SERNAM (ex-SNCF). C'est la galère ! Mais avant cela c'était des petits boulots, souvent riches en rencontre, je repense à Editoweb a qui je dois mon blog et donc ma petite notoriété.

Quant à ma situation familiale, je resterez discret, je ne suis pas marié, je n'ai pas d'enfant, et j'en profite. Sachez que je suis né à Paris le 3 novembre 1982, j'ai vécu mes premières années dans le 13ème arrondissement au cœur du quartier chinois, j'ai connu Savigny le Temple (77) ou j'étais voisin d'un certain Makelele joueur de foot, j'ai connu Bobigny, Noisy le Sec ou vivent mon Oncle et ma Tante, la Bourgogne, les Pyrénées Orientales ...

Question : Quels sont tes rêves pour l’avenir de notre Monde ?

L'effondrement du capitalisme et l'avènement du Socialisme, les lendemains qui chantent. Avec le renversement du capitalisme doit se poser les questions suivantes :

-La possession des moyens de productions et d'échanges doit-elle être détenu par une minorité dont l'intérêt est d'accumuler du profit et de maintenir cet état de fait ? Ou bien de rendre ces moyens utiles a la masse afin d'affirmer que la richesse n'est pas dans le capital mais bien dans travail.

-La démocratie doit-elle être au service de la classe dominante et ainsi utiliser une « légitimité » pour maintenir ses privilèges, en utilisant, y compris, la violence de l'État ou bien la démocratie doit-elle être l'outil de la gestion commune d'un état, commune … basé sur une action citoyenne à la base même ou se crée la richesse et le lien social : l'usine, l'entreprise, le quartier, la rue ?

-La paix est-elle un prétexte pour justifier l'impérialisme, le vol des richesse, le meurtre de masse ou bien le but et la conséquence de politiques fraternelle de coopération entre les ouvriers et les peuples des pays, ceci basé sur l'affirmation que tous sont les décideurs, les acteurs de leurs vies et non quelques salles de bourses situées dans les quartiers les plus huppés des grandes villes occidentales ? Vous retrouverez dans ces question l'affirmation suivante, propre au socialisme : PAIN, PAIX, LIBERTÉ cher au Front Populaire.

Pourtant il y a encore quelque chose qui manque, notre belle terre, malade du capitalisme. Avec le socialisme oui nous pourrons enfin repenser utilement notre mode de vie. Par socialisme, je parle de celui de Karl Marx, de Friedrich Engels, de Lénine, de Jaurès, de Thorez, de Duclos... pas celui des sociaux-démocrates qui ont capitulé en 1914 devant le capitalisme.

Question : Parlons d’ Istres ! Comment vois-tu l’avenir de ta ville ?

C'est une belle ville, mais une ville qui s'endort. La crise du capitalisme pèse sur les habitants, le sabordage des institutions locales et la suppression de la taxe professionnelle risque de porter un coup fatal à cette ville qui pourtant a beaucoup fait pour la jeunesse. Et cette jeunesse istréenne ou est-elle ? Pour beaucoup après le lycée ils partent et peu reviennent, l'enclavement et la faiblesse des transports en commun (Bus en direction d'Arles/Marseille/Salon/Aix hors de prix et peu fréquent – TER rare et mal connecté aux réels besoins de la jeunesse) portent un coup dur au moral, a chaque élections cela revient sur le tapis et pourtant rien n'est fait ! Si un CFAI qui est un début, mais tant reste à faire.Les habitants méritent beaucoup, la ville mérite beaucoup mais comme je l'ai dit plus haut la crise du capitalisme est supportée par ces derniers, qui se retrouvent écrasés par une dette importante laissée par l'ancien maire PS Michel Caillat, une eau hors de prix gérée par un monopole privé et des impôts locaux digne des gabelles du moyen-âge, rassurez vous (ou pas) c'est souvent le cas partout. Et puis il y a le SAN-Ouest Provence … et ses magouilles et son blocus pour une querelle de personne et de pouvoir.

L'avenir est sombre, mais pourtant la ville peux repartir, elle en a les capacités : ses habitants. Je crois qu'il est possible d'impulser quelque chose en partant de la jeunesse, et notamment en direction de celle qui sera amenée a partir sur les villes universitaires, en direction de celle qui se dessine a être rapidement jetée sur le marché de l'emploi : Transports nombreux et accessibles, logements pour ceux qui rentrent dans le monde du travail (foyers de jeunes travailleurs...), mixités pour sortir la jeunesse en difficulté de son enfermement, écoles supérieurs comme un IUT pour dynamiser les compétences de nos jeunes, l'accès aux loisirs et surtout aux sorties, etc. me voilà en campagne électorale^^
Il y a des choix a faire, il y a des choix qui sont fait par l'actuelle municipalité, je ne les partagent pas, car je pense que l'ambition affichée est déconnectée de réalité des besoins pour la ville : le jet d'eau et la nouvelle mairie ne sont pas les priorités et ne sont que des travaux pharaoniques couteux. Cependant, oui il y a de nombreuses choses positives (les mini pousses, le foyer du troisième âge à Entressen, la réhabilitation de la plage de la Romaniquette, le développement d'une zone d'activité économique, politique du sport de haute qualité même si trop tourné vers le foot et l'équitation, la résorption de la dette... et j'attends le Forum des Carmes.

Question : Les communistes, que représentent-ils dans ta vie ? Comment es-tu devenu communiste ?

C'est avec des rencontres que je suis devenu communiste encarté. Fabien d'Aix, Olivier de Salon, Julie de Rians, Julia et Tristan de Perpignan, Yanis de Carcassonne … ont été les premiers communistes que j'ai rencontré, adhérents au Parti Communiste, à la Jeunesse Communiste ou simple compagnon de route. Et c'est en 2004 que tout commence, un samedi en fin d'après midi, d'un mois de septembre, dans un parc à la Courneuve (93) qui abrite la plus grande fête populaire de France : la Fête de l'Humanité que je me décide a prendre ma carte au Parti. Depuis se jour, rare sont mes amis qui ne sont pas au parti ou proche. Je sais que Georges va ironiser sur mon parcours politique, c'est d'abord auprès des organisations trotskystes que j'ai fait mes premiers pas (sans y adhérer) et surtout Lutte Ouvrière, en 2002 je votais pour Besancenot. Pourtant un moment il faut passer le cap du gauchisme et rentrer dans la politique pour changer en profondeur les choses et le Parti Communiste incarne cet outil, c'est pour cela que j'y est adhéré assez naturellement. Dans ma famille il y avait plus de catholiques que de communistes, la politique n'a jamais été porté au cœur des discutions lors des repas de familles, ni du côté catalan (mère), ni du côté bourguignon (père). Aujourd'hui le loup est dans la bergerie, le PCF a fait son entrée dans les discutions, le catholicisme a été rangé, ou plutôt a disparu, moi qui suis un farouche anti monothéiste, laïcard militant et féroce, sans pitié avec les religions, je suis plutôt satisfait.

Les communistes sont pour moi avant tout une famille, très nombreuse encore, même si politiquement on peut s'écharper, et même si il y en a qui sont de vrais traitres, de vrais liquidateurs, les militants, je le sais, sont sincères dans leurs engagement. Avec l'âge, avec les campagnes électorales, avec les actions quotidiennes aujourd'hui je pense avoir fait le bon choix même si les difficultés sont là et même si les défaites sont plus nombreuses que les victoires. Aujourd'hui je me revendique Marxiste Léniniste, anti-trotskyste et anti-gauchiste, décomplexé par notre histoire, fier de l'histoire du PCF.

Question : Ton engagement semble demander de gros sacrifices personnels, non ?

ÉNORME ! Toute ma vie tourne autour de mon engagement au Parti ou à la JC : les réunions de section, les bureaux fédéraux, le Conseil National, le Blog, les tracts etc. se sont des heures de labeurs. Ma petite satisfaction est d'avoir été aux premières loges et aux premières heures de la renaissance du Mouvement des Jeunes Communistes dans le département (Aix d'abord puis aujourd'hui Istres), la relève est là, rassurez vous, ils sont tous bolchéviques (ou presque). Le temps passé a militer est énorme, quelques anecdotes :

-La campagne contre le traité constitutionnel européen, je l'ai menée sur deux villes (Istres et Aix) j'étais à 100%, porte à porte, vente de l'huma à la criée (plus de 50 vendues en une soirée dans une cité U), collage sans fin, diff de tracts dès 6 du matin en plein hivers encore en bleu de travail couvert de la colle du collage du soir... une campagne à 100% avec mes camarades jeunes communistes et de ma nouvelle section Istres-Fos.

-Les présidentielles, ou les seules affiches que l'on pouvait voir sur Istres étaient celle de Marie George Buffet, aucun autre parti ne pouvait coller a cause de moi, plus les nombreux boitages, on avait organisé un concours auprès des militants pour savoir qui allé arriver en tête du nombre de tracts distribués.

-Les législatives ou l'UMP tentait de s'imposer, en vain, sur les murs tout comme un candidat piloté par le SAN qui s'était autoproclamé l' « Obama Istréen ». Je vous donne une info pour finir de dégouter les militants que j'ai recouvert ou décollé : jamais plus de deux nous fûmes et souvent seul le soir je repartais !!!

Question : La barbe, le cigare, un blog dédié à la solidarité internationale, un engagement altruiste, le futur Che serait-il istréen ?

« El puro y el puño » (le cigare et le poing).

En 2009, pour les 50 ans du triomphe de la révolution à Cuba, je suis parti avec la JC en direction des Antilles et là se fut une révolution pour moi. Je découvrais le socialisme, je découvrais un pays en révolution constante, je découvrais Cuba. Et loin de tous les clichers de nos « journaleux » bien-pensants je découvrais une vrai démocratie. Je suis revenu de Cuba avec une barbe que je porte en l'honneur des « barbudos » compagnons de combat de Fidel Castro, Raul, Camilo Cienfuegos et Che Guevara et avec un vilain défaut : le cigare (cubains cela va de soit).

Je suis parti là bas communiste, je suis revenu marxiste léniniste martiste fideliste. J'en suis revenu motivé, encore plus fasciné par le processus révolutionnaire en Amérique Latine (Vénézuela, Bolivie, Équateur, Nicaragua …), par la construction du Socialisme du XXIème siècle, de l'ALBA lancée par Cuba et le Vénézuela... Le capitalisme ne triomphe pas partout, il recule et il faut le dire : il existe une alternative au libéralisme, au social-libéralisme des partis « socialistes », aux intégrismes religieux, au fascisme...

Non je ne suis pas un Che, ni un Lénine, je suis qu'un militant qui utilise l'internet comme outil de propagande, je diffuse des infos du monde entier, je donne la parole aux communistes concerné par des évènements important tant local, que national, ou international. Ma recherche d'informations alternatives m'a conduit a découvrir qu'en Russie existait encore un puissant Parti Communiste, que le communisme n'avait été balayé en 1991 sur l'ex-URSS (Moldavie, Ukraine, Biélorussie, Kirgizhistan, Arménie...), qu'en Allemagne la SED était devenue Die Linke, il existait de puissant partis communistes dans le monde et notamment dans des pays qui n'ont pas connu le socialisme : Portugal, Grèce, Afrique du Sud, Inde, Liban, Palestine, Israël, Syrie, Irak, Népal, Philippines … Et que partout ou la situation progresse à l'avantage des travailleurs, des peuples, les partis communistes sont toujours à l'avant garde. Dans notre belle France, qui souffre des politiques de la droite et des sociaux démocrates, il est bon de faire connaître que l'on peut faire autre chose.

Et puis que serait un communiste sans lien avec les partis frères, que serait le PCF sans ses luttes contre les guerres coloniales au Maroc, en Indochine, en Algérie, que serait les luttes contre les apartheids dans le monde sans l'internationalisme ? J'ai fais le choix de partir dans un combat local, national et mondial sous les figures tutélaires du mouvement communiste : Marx, Engels, Lénine et des héros de l'émancipation des peuples : Nelson Mandela, Rosa Luxembourg, Jean Jaurès, José Marti, Mao, Augusto Sandino, Fidel Castro, Che Guevara, Emiliano Zapata, Simon Bolivar, Bobby Sands, Yasser Arafat, Thomas Sankara, Patrice Lumumba, Hô Chi Minh … et des héros d'aujourd'hui : Hugo chavez, Evo Morales, Daniel Ortéga, Pushpa Kamal Dahal , Marwan Barghouti, Guennadi Ziouganov, Rafaël Correa, Gerry Adams ...