Ma quatrième pensée est pour Marie-George Buffet, que nous avons le plaisir d’accueillir et qui nous a réservé la primeur de son premier déplacement de la campagne des élections régionales. Je pourrais en ajouter une cinquième pour Jean-Marc Coppola à qui nous avons confié la mission d’être notre chef de file, et si vous me le permettez, je vais arrêter là cette liste.
Nous n’allons pas pour autant arrêter de penser, puisque Blaise Pascal a dit dans Les pensées, justement, je le cite : « Penser fait la grandeur de l’homme ». Or il nous intéresse d’être, si je puis dire, à la hauteur. Mais nous allons laisser là le philosophe, car il écrivait dans le même recueil qu’il « n’est pas bon d’être trop libre ».
Etre trop libres, si la chose existe, n’est pas exactement le danger qui nous guette, dans la France de Nicolas Sarkozy et dans le monde de l’Organisation Mondiale du Commerce. A moins d’être de « bons français », voudrait-on nous faire croire, en allant chercher des idées dans le caniveau de l’histoire, des idées qui ressemblent à des barreaux.
Qui sommes nous ici, dans cette salle ? Savons-nous seulement ce qu’être français veut dire ? Si cela veut dire expulser des hommes et des femmes par charters entiers, nous n’en sommes pas. Si cela veut dire saccager la République, nous n’en sommes pas. Si cela veut dire remplacer la solidarité par la spéculation, nous n’en sommes pas. Si cela veut dire privatiser la Poste, détruire l’hôpital, assassiner la sécurité sociale, nous n’en sommes pas. Si cela veut dire qu’on essaye d’envoyer le grand Albert Camus au panthéon pour mieux cacher qu’on étrangle Richard Martin et l’ensemble des acteurs culturels contemporains, nous n’en sommes pas. Si cela veut dire qu’on abandonne les salariés de la réparation navale, ceux de Legré-Mante, des papeteries Etienne, si cela veut dire qu’on les laisse crier dans le désert, nous n’en sommes pas. Si cela veut dire remplacer « liberté, égalité, fraternité » par « travail, famille, patrie », nous n’en sommes pas !
Ils salissent tout. Tout ce qu’ils touchent, ils le salissent, et ils le font exprès.
Sophie Michel et Emmanuel Lepage concluent leur dernier ouvrage sur ces mots : « Chaque jour, je me demande comment rendre cette vie supportable. » Voilà à quoi l’on veut nous réduire.
Depuis de trop longues années, la droite mène une politique violente, antisociale, antidémocratique, antiécologique. Depuis de trop longues années, le capitalisme nous entraîne dans la crise. Depuis de trop longues années, le désenchantement essaye d’étendre son ombre sur les consciences. Le temps de l’insurrection démocratique est venu.
Nous voulons construire une gauche à la hauteur des enjeux. C’est l’ambition des communistes lorsqu’ils choisissent le Front de gauche. Nous avons fait ce choix ensemble, au bout d’un débat serein et approfondi, dans notre département, dans notre région. C’est ensemble que nous allons créer l’événement. Et pour cela, il y a besoin de notre engagement à toutes et tous. Et je voudrais avoir une pensée particulière de plus pour nos camarades de Vitrolles et Henri Agarrat, qui nous ont montré l’étendue des possibilités.
Aujourd’hui, pour nous, c’est un point de départ. Il y a devant nous une tâche imposante mais exaltante. Notre expérience à la tête de la Région nous rend à la fois crédibles et légitimes pour mener le débat. Notre volonté affichée de gouverner la région avec rassemblement de toute la gauche au deuxième tour rend notre proposition efficace et offensive. Il nous faut désormais construire ce Front de gauche avec les forces disponibles, organisations, acteurs sociaux et culturels, citoyennes et citoyens. Multiplions les rencontres, les échanges.
A partir d’aujourd’hui, nous sommes en campagne.
Nicolas Sarkozy a demandé à ses troupes, puisque c’est ainsi qu’il considère les siens, de nationaliser la campagne des régionales et d’être les chevaliers servants de son bilan. Sa modestie le perdra. Nous expliquerons à quelle sauce il veut manger la démocratie, nous montrerons qu’il n’a d’autre préoccupation que les profits de ses petits amis, peu importe qu’ils détruisent à la fois l’industrie et l’environnement, nous refuserons le mépris en lequel il tient notre peuple, nous l’empêcherons de briser l’idée d’une alternative à gauche. Cette idée l’obsède, à tel point que l’ignorance qu’il nous témoigne est assourdissante. Le peuple de notre département s’est forgé dans l’échange et l’accueil, dans le combat de celles et ceux qui travaillent ; nous ferons claquer ces valeurs ! Nous esquisserons un autre projet de société, et nous le ferons toucher du doigt avec nos propositions pour notre région. Nous allons faire gagner la gauche, nous allons engager un grand mouvement bien réel et bien concret de reconquête des droits, de l’humain, du bonheur !
Permettez-moi une dernière pensée, malgré ma promesse, pour terminer l liste : En avant le Front de gauche !