Ce qu'il faut comprendre de cette longue présence historique qui force l'admiration même de ceux qui ne partagent pas son idéologie et son projet politique c'est, en premier lieu, que le Parti Communiste Guadeloupéen n'est pas le résultat d'une génération spontanée, encore moins le produit d'un quelconque parachutage téléguidé de France ou de Moscou

Le 30 mars 2018, nous célébrerons le 60ème anniversaire de la création du Parti Communiste Guadeloupéen. 60 ans de présence et d'activités en Guadeloupe, sans un jour d'éclipse. Ce Parti a pris naissance sur le sol guadeloupéen, de la seule volonté des femmes et des hommes qui représentaient les filles et fils les plus dignes, les plus courageux, les plus engagés dans la défense des travailleurs et des masses laborieuses.

Il a subi, dès son apparition sur la scène politique, tous les assauts des capitalistes usiniers, des gros propriétaires fonciers, de la vieille église catholique, de tous les anti-communistes, pour l'éliminer du champ politique. Rien ne lui a été épargné : assassinat de ses militants, acharnement judiciaire, gangstérisme électoral, répressions. Pourtant, 60 ans après le Congrès constitutif des 29 et 30 mars 1958 à Capesterre, pas encore Belle-Eau, il occupe toujours la ligne de front, drapeau déployé.

Ce qu'il faut comprendre de cette longue présence historique qui force l'admiration même de ceux qui ne partagent pas son idéologie et son projet politique c'est, en premier lieu, que le Parti Communiste Guadeloupéen n'est pas le résultat d'une génération spontanée, encore moins le produit d'un quelconque parachutage téléguidé de France ou de Moscou. Le Parti qui prend naissance à Capesterre en 1958, sort tout droit des entrailles du Mouvement communiste organisé depuis avril 1944 sur le sol guadeloupéen.

Il est l'expression de l'émancipation des communistes guadeloupéens de toutes les organisations extérieures au territoire où ils développent leurs actions de révolutionnaires marxistes et léninistes. Le mouvement organisé en Région Communiste, puis en Fédération du Parti Communiste Français (PCF), a développé une action exceptionnelle pour implanter et organiser les travailleurs, en appliquant d'une manière créatrice le Marxisme aux conditions concrètes de la Guadeloupe.

Il a acquis une légitimité incontestable et une influence dans toutes les classes sociales, au point de devenir en 14 ans, le premier Parti de la Guadeloupe. L'un de ses cofondateurs, Hégésippe Ibéné, pouvait déclarer lors de son 25ème anniversaire : «Le plus grand mérite du Mouvement communiste c'est d'avoir transformé la classe ouvrière d'une classe en soi à une classe pour soi, de l'avoir doté d'une conscience de classe».

C'est en prenant appui sur cet héritage prestigieux que le Parti Communiste, créé en 1958, développe son action dans les masses et les espaces publics qu'il contrôle, avec pour mission de passer à une nouvelle étape : doter les travailleurs et par de-delà, le peuple guadeloupéen, d'une conscience nationale anti-impérialiste pour réaliser la nouvelle tâche de la révolution démocratique : Un statut d'Autonomie pour la Guadeloupe. 60 ans après, quel bilan peut-on faire de la mise en œuvre de cette stratégie ? Où en est aujourd'hui ce Parti Communiste influent qui a engagé la bataille pour l'Autonomie ? En décidant de faire de 2018 l’année du 60ème anniversaire, le Parti entend bien revisiter, avec les Guadeloupéens, toutes ces questions qui s'inscrivent dans une belle page d'histoire de la Guadeloupe.

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