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Histoire du mouvement social et communiste

l y a cinquante ans, la droite au pouvoir, colonialiste et impériale, perpétrait un crime abject


17 octobre 1961 : 50 ans de mensonge d’État sur un crime colonial
Dans la droite ligne de toutes les atrocités commises par les forces policières et militaires françaises aux ordres des gouvernements socialistes, centristes et gaullistes, les forces de police parisiennes, sous l’autorité de Maurice Papon – préfet d’alors – réprimaient dans le sang une manifestation indépendantiste algérienne organisée à Paris.

Le 17 et les jours qui suivirent, c’est par dizaines que furent tabassés, tués et balancés dans la Seine des Algériens pacifiques qui demandaient simplement une fin juste à cette abominable guerre (1954-1962), à cette criminelle colonisation (1830-1962). Dans le calme, ils demandaient un État ; De Gaulle, Roger Frey et Maurice Papon répondirent par la matraque et le revolver.

Cinquante ans plus tard, alors que les faits sont établis par les historiens les plus sérieux (Danielle Tartakowsky, Jim House, Alain Dewerpe, Benjamin Stora…) et les responsabilités bien connues de tous, il est insupportable que le gouvernement de la République ne reconnaisse toujours pas l’horreur des massacres que Sarkozy et ses ancêtres ont perpétrés. Pourtant, la droite reste muette. À l’Élysée, silence radio. À Neuilly-sur-Seine, où les violences furent particulièrement dures le 17 octobre, aucune plaque ne rappelle la barbare boucherie : pire, les rassemblements pacifiques de commémoration du 17/10 ont été interdites par la mairie ! Pas étonnant de la part d’hommes et de femmes qui ont inventé un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, qui sont condamnés pour injures raciales, qui répondent positivement à une lettre de Marine Le Pen demandant la fin de la binationalité en faisant allusion à une guerre future entre France et Algérie. Décidément, il est temps d’en finir avec ces criminels racistes et xénophobes !

Dans toute la France, le MJCF appelle les jeunes à se mobiliser pour commémorer ce jour de massacre colonial, en hommage aux victimes d’hier et pour débarrasser le monde du colonialisme et de ses sécrétions idéologiques aussi diverses que détestables.

Le journal français l’Humanité a consacré lundi un numéro spécial aux massacres de centaines d’Algériens lors d’une marche pacifique à Paris le 17 octobre 1961 contestant le couvre-feu discriminatoire qui leur a été imposé par le préfet de police d’alors Maurice Papon.

Ce cahier de huit pages, avec à la Une un titre en manchette "Un crime d’Etat", relate la tragédie de ce mardi pluvieux d’octobre, en ouvrant ses colonnes à des historiens, analystes et autres témoins ayant "miraculeusement" échappé au bain de sang, en plein cœur de Paris.

Pour le journaliste Jean-Emmanuel Ducoin, de tous les crimes de la guerre de libération nationale, dont il est impossible d’établir une "échelle" dans l’infamie, le massacre du 17 octobre 1961 est à "l’évidence l’un des plus signifiants, l’un des plus honteux, celui dont la France gardera la trace-sans-trace avec, au fond de l’âme, ce spectre du colonialisme qui continue de hanter nos consciences".

"Cette répression policière ne relevait en rien d’une +bavure+ ni de la réaction d’une police débordée par l’ampleur d’une manifestation pourtant pacifique, mais résultait d’une véritable +terreur d’Etat+ instaurée par le système de répression postérieure à la Seconde Guerre mondiale", écrit l’éditorialiste.

Pour lui, "nous n’en finirons pas avec la guerre d’Algérie sans que ses crimes, tous ses crimes, soient une bonne fois pour toutes dévoilés et officiellement condamnés". "Plus que jamais, les Français ont aujourd’hui besoin d’une reconnaissance officielle ! Non pour répéter le vague récit d’un passé douloureux, mais bien pour assumer un acte de mémoire au présent, indispensable pour construire l’à-venir républicain", a-t-il dit. Interrogé sur le sens historique à donner aux commémorations, cinquante ans plus tard, l’historien Benjamin Stora relève, dans un entretien, qu’il n’y a pas de consensus, pas d’unanimisme sur les commémorations, portées essentiellement aujourd’hui par des municipalités de gauche.

"Cependant, leur ampleur correspond à l’aboutissement de toute une série de batailles politiques lancées il y a trente ans. Le 17 octobre, aujourd’hui, est quasiment devenu une journée d’hommage à l’immigration ", a-t-il souligné. Sylvie Thénault, historienne, chargée de recherche au CNRS, revient, de son côté, sur les mécanismes sur lesquels l’Etat s’est appuyé pour organiser l’oubli de ces événements. Elle a affirmé, à cet effet, que le premier mécanisme s’est enclenché dès le départ, d’abord pour étouffer le scandale de la répression. "Bloquer toute possibilité d’enquête, c’était s’assurer de maintenir la confusion sur le bilan car plus le temps passe, plus il est difficile d’établir un bilan dans ce type d’événement", a-t-elle relevé, soutenant, cependant, que l’action de l’Etat n’explique pas à elle seule ce "long oubli". "La société française elle-même n’était pas porteuse de cette mémoire", a affirmé l’historienne.

Parti manifester à Paris, Hocine Hakem, raconte, par ailleurs, à l’Humanité comment il fut pris au piège avec ses compagnons au pont de Neuilly, où les CRS matraquèrent, tuèrent et noyèrent les Algériens. "Nous avions vu des CRS pousser des hommes dans le fleuve. Saisi pas par quel miracle, mais j’ai échappé à cela, je n’ai pas été jeté dans la Seine. Ce n’est que quelques jours plus tard, après avoir été relâché, que j’ai su que des centaines d’Algériens avaient été assassinés ainsi", a-t-il témoigné.

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[Fr] Perspective communiste, blog francophone ayant pour vocation le partage d’informations nationales et internationales. De proposer des analyses marxistes de l’actualité et du débat d’idée. Ainsi que de parler de l’actualité du Parti Communiste Français et du Mouvement des Jeunes Communistes de France.

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