La pression du gouvernement, pour augmenter le nombre de licences de taxis ou VPR, fait suite à une insatisfaction de la clientèle, réelle ou supposée.
Il faut paramétrer au cas par cas , monsieur Coppé a raison.
Ainsi , faut il pointer ,commune par commune , quand le besoin s'en fait sentir, le temps d'attente par usager.
Si 950 sur 1000 ont attendu moins de 5 minutes ..
le niveau de service sera de 95% à moins de 5 minutes
Si 30 ont attendu entre 5 et 10 minutes, le niveau de service sera de (950+30=)980/1000= le niveau de service sera 98% de à moins de 10 minutes.
Ainsi , par ce paramétrage, sera-t-il possible au cas par cas et sans contestations, de chiffrer le nombre de licences utiles grâce à un accord avec la profession sur le niveau d'attente acceptable.
Le nombre des licences octroyé augmentera corrélativement à la demande, en fonction du niveau d’attente acceptable fixé .
Le 100% relève de l’illusion et ne peut être retenu, à défaut d’imaginer les grands aéroports de France devoir être équipés de chasse neige , comme au Canada , en prévision d’un - 17° comme en 1985, ou les côtes être équipées de digues gigantesques, pour se protéger d’un tsunami hypothétique.
Les licences resteront cessibles pour ne pas déséquilibrer le marché , même s’il est appelé à être baissier. Les barrières d’accès à la profession doivent être maintenues pour protéger les consommateurs des dérives maffieuses qu’une libéralisation de l’activité avec l’anonymat qui l’accompagnera , ne manquera pas de réactiver.
Protection violente de certains lieux de prise en charge, pressions physiques et psychologiques des gros bras sur les réceptionnistes des hôtels ou des maisons de retraite, commissions occultes, vols dans les voitures, viols de jeunes filles sous couvert d’anonymat à 5 heures du matin, bagarres entre taxis sur les lieux de prise en charge … Mr Attali a-t-il oublié ce qui se passait il y a encore 20 ans , avant la moralisation de la profession par la loi de 1995 Balladur, Pasqua ?
Les véhicules de petite remise , avec l’anonymat qui l’accompagne, rendra impossible le contrôle exercé à ce jour par les professionnels sur leurs collègues. Nous pouvons d’ors et déjà prévoir des agressions, viols, vols, escroqueries à la carte bleue, tarifs abusifs, perpétrés par des chauffeurs que l’usager ne pourra différencier du chauffeur honnête.
Savez vous qu’à ce jour aucun taxi n’exerce sans être peu ou prou contrôlé par ses confrères , qui savent tout de la genèse et de l’exercice de son activité, si ce n’est de son état psychologique, prévenant même les services préfectoraux quand l’un des leurs présente un danger (dépression ou autre ) pour les usagers ? , pour garantir l’image de la profession
Il importe par ailleurs de ne pas augmenter considérablement une offre de services taxis alors que la demande chute, au moins en province, à cause de la rationalisation croissante des transports , avec connexions à tarif unique, avec la mise en place dans le cadre des Plans de Déplacement Urbain, de la coordination T.E.R., métro,bus, tramway, vélolibs, projets de voitures en libre service carte bleue, conforté par une progression de 30% par an du nombre de voitures de location en service, que la technologie récente du G.P.S., est en train de faire exploser au détriment des taxis . Il est étonnant de voir l’enjeu psychologique que semble recéler un marché qui n’a jamais autant été grignoté sous tous les angles, et la distorsion croissante entre le prix des licences et leur rendement qui n’est justifié que par la peur croissante d’un salariat précarisé et du chômage. Vendre sa maison, hypothéquer des biens pour acheter un tablier ,c’est à dire un taxi, est devenu un moyen envié d’acheter le respect de son intégrité et sa dignité, dont le prix est corrélatif à la peur du détenteur en activité de l’abandonner .
Revenant à Attali, l’horodateur est à ce jour une contrainte historique inacceptable ; sa disparition correspond tout à fait à la psychologie de l’artisan qui a compris depuis longtemps que travailler plus lui permettait de gagner plus .
La proposition visant à libérer le délai incompressible d’exercice effectif et continu de l’activité durant 15 ans, sauf cas de force majeure, entre la création d’une licence nouvelle et la possibilité de la céder à titre onéreux, est la marque de l’ignorance des raisons qui en sont la genèse. Ce délai a été prévu pour empêcher certains maires indélicats de réaliser du trafic de licences en s’appuyant sur quelques complices (création, revente, commission).
Cette règle doit par ailleurs être étendue réglementairement à la possibilité de location d’une licence nouvellement créée pour les mêmes raisons . L’autorisation administrative ne devrait devenir fonds de commerce susceptible de location qu’au terme de 15 ans d’exercice effectif et continu et à titre personnel par son détenteur.
Permettre à plusieurs chauffeurs d’exercer journalière ment sur la même autorisation , ne correspond pas au caractère individuel de la condition artisanale du taxi, la plus petite entreprise de France, sauf à accepter l’aide du conjoint ou d’un enfant, successeur potentiel , et sous couvert d’une exonération de charges.
Monsieur Attali aurait peut être du par ailleurs proposer , dans un souci libéral alors partagé, de rendre obligatoire l’exercice à titre personnel , un an tous les 3 ans, des licences détenues par des particuliers ou des gérants de société. Cette mesure limitant ainsi à 3 le nombre de licences détenues, renverrait sur le marché l’excédent surnuméraire de licences et créerait autant de nouveaux petits patrons enthousiastes et travailleurs (lol).