Sri Lanka : Attentat à la bombe! Qui en est l'auteur? La LTTE ou le gouvernement sri-lankais?
Le gouvernement sri lankais va-t-il gagner la guerre ?
Depuis le début de l’année 2008, Colombo a été secoué par plusieurs bombes. Une seule portait le symbole des Tigres libérateurs du Tamil Eelam (LTTE), les autres ne contenaient aucune inscription.
De nombreuses personnes doutent que les bombes lancées contre les civils soient l'oeuvre de la LTTE. Si ce ne sont pas les Tigres, qui en est alors l’auteur? Nous continuons donc à élaborer les théories de la conspiration, ne sachant pas qui est le véritable suspect. La guerre a fait, de nous, des gens cyniques. Il n'est pas rare de trouver une conspiration dans un pays ayant un taux d'alphabétisation de plus de 95 pour cent.
Mis à part la LTTE, il existe des unités contre l'insurrection, les renseignements généraux et de divers groupes paramilitaires dans le pays. Il existe aussi des criminels employés par les hommes politiques. C’est dans un tel milieu, que nous cherchons des pistes pour remonter à l'auteur de ces attentats à la bombe.
Quand la guerre a repris en décembre 2005, au milieu d'une paix assez fragile, la police a découvert des mines Claymore à divers endroits de Colombo. La première découverte a été accueillie avec une grande satisfaction, mais lorsque plusieurs bombes Claymore ont été découvertes dans la ville, de nombreuses questions ont traversé nos esprits quant aux raisons pour lesquelles la LTTE, une organisation connue pour son caractère magistral de planification et de précision, aurait placé des bombes de telle manière à être découvertes par des policiers. L'exemple classique est la découverte par les forces de sécurité d'une bombe, le 3 décembre, à proximité de la résidence officielle d'un député tamoul de Colombo, dans une zone de haute sécurité protégée par l’armée sri lankaise. Quand la bombe a été trouvée, peu faisait le rapprochement avec le gouvernement.
Il semble que la même bombe Claymore ait réapparu à plusieurs endroits. Un autre a accusé les forces de sécurité de les avoir placés sur ces sites, de sorte qu'elles puissent prendre des mesures urgentes de sécurité, telles que l'extension des zones de haute sécurité en imposant des restrictions de stationnement, la perquisition des maisons des environs, voire même l'expulsion des Tamouls.
Cependant, malgré les mesures de sécurité rigoureuses, les attentats à la bombe ont continué. Mardi dernier, le ministre de la Construction, D.M.Dassanayake, a été tué dans une attaque à la mine Claymore déclenchée par la LTTE, qui semble avoir été soumise à d'énormes pressions de la part de la diaspora tamoule, afin qu’ils se vengent des meurtres en série subis au cours des derniers mois. Il s'agissait de la deuxième grande explosion, qui a eu lieu à Colombo depuis le début de l’année. La première a eu lieu le 2 janvier, la bombe ciblait un bus militaire transportant des soldats blessés à Colombo.
Les nombreuses explosions, qui ont eu lieu au cours des derniers mois, ont causé de l'appréhension au sein du gouvernement. Les ministres ont réduit leurs apparitions publiques tandis que le Président Mahinda Rajapaksa, a ordonné aux personnels des forces de sécurité de retourner aux points de contrôle, qu'ils avaient abandonné après la décision de la Cour Suprême. Cette dernière avait récemment ordonné dans une affaire récente en vertu des droits fondamentaux, le démantèlement des postes de contrôle permanents entravant la liberté de se déplacer à l'intérieur du pays.
Dans une autre affaire, le tribunal a ordonné aux forces de sécurité de ne pas perquisitionner les maisons, la nuit, sauf dans des cas exceptionnels, lorsqu’il s’agit d’un problème de terrorisme ou lorsque des mesures de sécurité rigoureuses sont nécessaires. La haute magistrate, Sarath Silva, a déclaré : "En 1997-1998, nous avions aussi ce problème d'arrestations. À ce moment là, il y avait une administration claire. Aujourd'hui, nous avons une administration aveugle ".
Commentant les décisions de la Cour Suprême, un ancien ministre a accusé le pouvoir judiciaire de collaborer avec la LTTE et a ajouté que l'existence des bombes à Colombo était sans doute liée à la suppression des barrages routiers et à l'arrêt des perquisitions des maisons et des locaux.
Alors que le pouvoir exécutif et l'appareil judiciaire sont en collision, et le pouvoir législatif est dans la confusion, la vie continue.
Nippon Hôtel de Colombo, qui est célèbre pour ses nems chinois au mouton, au poulet et au boeuf dont le secret est bien gardé, est de retour sur le marché même si Nippon Hôtel a été endommagée lors d’un bombardement contre un bus militaire le 2 Janvier.
On peut voir les soldats longer non seulement Nippon hôtel mais aussi toutes les rues des environs. Avec un regard indiscret, ils arrêtent et fouillent chaque personne suspecte. Mais le déploiement d'un grand nombre de troupes hors des zones de conflit est l'une des principales contraintes à l'établissement de la sécurité. Car elle empêche l'effort de guerre dans le Nord du pays où les forces de sécurité ont tenté de pénétrer dans la région Wanni, contrôlée par les Tigres depuis juillet dernier.
Pour surmonter la situation, le gouvernement a accéléré le recrutement des forces de l’armée. Contrairement aux années passées, cette fois-ci, les centres de recrutement de l'armée a augmenté les recrutements de jeunes (35 000 hommes et femmes), qui se hâtent à entrer en pensant que le gouvernement est dans une phase gagnante. Mais cela est-il possible? Cela peut paraître possible. Eliminer les Tigres militairement ne mettra pas un terme au conflit. Seule une solution politique crédible, acceptable par le peuple tamoul de ce pays permettra de mettre fin à la rébellion, dans le Nord du pays. L'assassinat ou la capture du chef de la LTTE, Prabhakaran ne mettra pas fin au conflit, à moins que le gouvernement offre une véritable dévolution de pouvoirs pour répondre aux doléances du peuple tamoul.
Dans les années 1970 et au début des années 1980, lorsque Kuttimani, un leader de la lutte tamoule a été tué avec 34 détenus tamouls, lors des émeutes raciales de 1983, alors qu'il était condamné à la mort dans une cellule de prison à Colombo, le slogan des séparatistes était : «Vous pouvez tuer Kuttimani, mais mille autres Kuttimani resurgiront.»
C'est pourquoi la Communauté Internationale, notamment le donateur le plus important du Sri Lanka, le Japon, a affirmé qu'il n'y avait pas de solution militaire au conflit ethnique. Mais le gouvernement n'est pas prêt à écouter de tels conseils.