Tribune Libre
27/06/2007 17:16

dans 'l'HUMA': L’État se désengage de France Télécom


La privatisation de France Télécom continue avec la cession de 5 % à 7 % du capital, les syndicats dénoncent une « vente des bijoux de famille » qui servira à financer les cadeaux fiscaux.




Dans un communiqué diffusé dimanche soir, Christine Lagarde, la nouvelle ministre de l’Économie et des Finances, fait, en guise de première mesure très symbolique, un pas supplémentaire dans le désengagement de l’État de l’ex-entreprise publique France Télécom. Au terme d’une opération qui prévoit la cession de 5 % à 7 % du capital de France Télécom à des investisseurs institutionnels, l’État pourrait ne plus détenir qu’entre 25 % et 27 % de l’opérateur historique français. Même si, souligne Bercy, « l’État entend demeurer un actionnaire significatif au capital de France Télécom à moyen terme ». Comme le prévoit la loi, les recettes attendues de cette vente - entre 2,7 et 3,8 milliards d’euros - devront être intégralement affectées au désendettement de l’État : fin 2006, la dette publique française s’établissait à 1 142 milliards d’euros. Dans le même temps, les spéculations vont bon train depuis quelques semaines autour de l’hypothèse d’une cession prochaine d’actions par l’État, qui détient encore 87,3 % du capital du géant énergétique. Dans un contexte où la capitalisation boursière d’EDF vient, la semaine dernière et pour la première fois, de supplanter celle de Total en tête du CAC 40, l’abaissement à 70 % - seuil fixé par la loi - de la participation de l’État rapporterait, d’après les calculs du gouvernement, près de 24 milliards d’euros. Dans la même veine, le gouvernement Fillon pourrait décider très prochainement d’ouvrir le capital d’Areva.

Avec la perspective de son « choc fiscal » favorables aux plus riches et aux entreprises (bouclier fiscal à 50 %, démantèlement de l’impôt de solidarité sur la fortune, détaxation des heures sup, etc.), le gouvernement Fillon reprend une ficelle déjà utilisée en juin 2005 - à l’époque, l’État avait cédé 6,2 % du capital de France

Télécom - afin de rassurer les partenaires de la France qui commencent à s’inquiéter de risques de « dérapage » dans la lutte européenne contre les déficits publics, et d’entériner l’effacement de toute ambition de service public dans les télécommunications. Lire la suite en ouvrant la pièce jointe ci dessous:

Sylvie Delhaye



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