Faits Divers - Société
29/11/2007 16:22

Villiers-le-Bel, Sarkozy et 'sa voyoucratie' dans les banlieues

Après les violences de Villiers-le-Bel, à la suite de la mort de deux jeunes, Nicolas Sarkozy a dénoncé jeudi à La Défense, devant policiers et gendarmes, la "voyoucratie" dans les banlieues et promis d'aider "ceux qui veulent s'en sortir honnêtement".


A peine rentré d'un voyage d'Etat en Chine, le président de la République a voulu reprendre la situation en main, alors que les violences dans le Val-d'Oise ont fait plus de 130 blessés parmi les forces de l'ordre, certains gravement atteints par des tirs de plombs de chasse ou de grenaille.

Ces désordres font suite à la mort de Mohsin Sehhouli, 15 ans, et Lakamy Samoura, 16 ans, tués dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police, selon les premiers résultats de l'enquête menée par l'IGPN (Inspection générale de la police nationale, police des polices).

Cette rencontre avec près de 2.000 représentants des forces de l'ordre lui a permis de présenter ses objectifs en matière de sécurité intérieure, notamment le rapprochement entre police et gendarmerie sous l'autorité du seul ministre de l'Intérieur, sans qu'il y ait "fusion" entre les deux forces, a insisté le chef de l'Etat.

L'ancien locataire de la place Beauvau s'est longuement attardé sur la situation en banlieue. Pour montrer l'importance qu'il accorde à ces sujets, il avait demandé au Premier ministre François Fillon et à pas moins de trois membres du gouvernement, Michèle Alliot-Marie (Intérieur), Rachida Dati (Justice) et Hervé Morin (Défense), de l'accompagner.

Mais lui seul a pris la parole, même si, à plusieurs reprises, il a associé à son propos le chef de gouvernement et "Michèle".

Mme Alliot-Marie a déclaré à la presse, à l'issue de la réunion, que le dispositif des forces de l'ordre (un millier de personnes) en place à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) serait maintenu jusqu'à ce que "la situation soit définitivement stabilisée".

Ces violences n'ont "rien à voir avec une crise sociale", mais "tout avec la voyoucratie", a jugé le président. Il "réfute toute forme d'angélisme qui vise à trouver en chaque délinquant une victime de la société, en chaque émeute un problème social".

Le futur plan pour les banlieues promis pendant sa campagne électorale, préparé par Christine Boutin (Logement) et Fadela Amara (Politique de la ville) et qui devrait être présenté le 22 janvier, visera à "donner plus à ceux qui veulent s'en sortir honnêtement". "Nous nous engagerons à leur donner la chance d'une formation pour qu'ils aient un travail", a lancé le président.

"La situation des banlieues est un enjeu majeur pour notre pays", a-t-il assuré, même si "la réponse aux émeutes, c'est pas plus d'argent encore sur le dos du contribuable (...) c'est l'arrestation des émeutiers", a-t-il insisté.

A peine rentré de Chine, Nicolas Sarkozy avait repris la direction des opérations mercredi matin, multipliant réunions et déclarations d'autorité, face à une crise que, selon certaines sources, il a jugée "mal gérée".

Jeudi, il a souligné qu'il avait lui-même demandé l'ouverture d'une information judiciaire de façon à "protéger" les policiers et savoir exactement ce qui s'était passé. Cette information a été ouverte "contre X, pour homicides involontaires".



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