L’étude de l’Institut national des hautes études de sécurité, rendue publique par l’Agence France-Presse, qui révèle la dégradation, voire la « césure » des relations entre la police et la population de quatre communes de Seine-Saint-Denis, est un tel désaveu de la politique sécuritaire du nouveau président de la République que son conseiller et ami, Patrick Devedjian, a cru bon de détourner l’attention de la population, et bientôt électeurs.
Élu vendredi dernier président du conseil général des Hauts-de-Seine, le député maire d’Antony, en se livrant à une basse attaque contre les élus communistes et en particulier les maires et la majorité au conseil général de Seine-Saint-Denis, ne fait que traduire en vindictes la politique enclenchée par son mentor, Nicolas Sarkozy, dans le département.
MÉPRIS DES QUARTIERS POPULAIRES
Patrick Devedjian président UMP du CG des Hauts de Seine
Que dit Patrick Devedjian ? « Comment se fait-il que les Hauts-de-Seine aient si bien évolué et la Seine-Saint-Denis si mal ? C’est parce que l’un était géré par la droite, l’autre par le Parti communiste. » Il ajoute, dans cet entretien à Radio J samedi dernier : « Les communistes ont ancré les gens dans la misère parce que c’était aussi une manière pour eux d’asseoir leur pouvoir politique. »
À la manière d’un Éric Raoult, le maire de la commune résidentielle du Raincy, Patrick Devedjian exprime son mépris pour les quartiers populaires. Son expérience en tant que maire d’Antony en est une brillante démonstration. Ses efforts pour transformer la population de cette ville de 60 000 habitants, au nom bien sûr de la « mixité sociale » à la manière d’un Patrick Balkany à Levallois-Perret, lui épargnent une politique sociale ambitieuse. Les derniers quartiers populaires du sud des Hauts-de-Seine se retrouvent enclavés au milieu d’immeubles néo-haussmanniens à 5 000 euros le mètre carré : à Châtillon, Le Plessis-Robinson, Châtenay-Malabry, Antony, les maires UMP utilisent l’Office public HLM du département (dont ils sont tous ou ont été des administrateurs) pour blanchir leur population la plus pauvre et l’installer dans les cités de Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne ou Bagneux. Ils fabriquent des ghettos de riches dans l’ouest et le sud-ouest de la région parisienne, historiquement plus résidentiels que le nord et l’est.
La droite des Hauts-de-Seine n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Le département qu’on présente avec gloire comme le plus riche de France (après Paris) ne l’est pas encore assez. Nicolas Sarkozy, puis Patrick Devedjian veulent renforcer la Défense, creuser encore un peu plus les déséquilibres avec le nord et l’est... avec la Seine-Saint-Denis par exemple. Les communistes n’ont pas ancré les gens dans la misère, ils les soutiennent au contraire par des politiques sociales et de solidarité, inconcevables dans les villes de droite. Par exemple, dans quel département le conseil général rembourse-t-il à 50 % la carte Imagine’R des collégiens, lycéens et étudiants ? Dans le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, présidés par des communistes. Est-ce ainsi qu’ils ancrent les gens dans la misère ? Les conseillers généraux UMP et UDF de Seine-Saint-Denis ont voté contre le budget et le remboursement de la Carte orange. Ils ne souhaitaient peut-être pas ancrer les collégiens dans la misère.
À la manière d’un Éric Raoult, le maire de la commune résidentielle du Raincy, Patrick Devedjian exprime son mépris pour les quartiers populaires. Son expérience en tant que maire d’Antony en est une brillante démonstration. Ses efforts pour transformer la population de cette ville de 60 000 habitants, au nom bien sûr de la « mixité sociale » à la manière d’un Patrick Balkany à Levallois-Perret, lui épargnent une politique sociale ambitieuse. Les derniers quartiers populaires du sud des Hauts-de-Seine se retrouvent enclavés au milieu d’immeubles néo-haussmanniens à 5 000 euros le mètre carré : à Châtillon, Le Plessis-Robinson, Châtenay-Malabry, Antony, les maires UMP utilisent l’Office public HLM du département (dont ils sont tous ou ont été des administrateurs) pour blanchir leur population la plus pauvre et l’installer dans les cités de Gennevilliers, Villeneuve-la-Garenne ou Bagneux. Ils fabriquent des ghettos de riches dans l’ouest et le sud-ouest de la région parisienne, historiquement plus résidentiels que le nord et l’est.
La droite des Hauts-de-Seine n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Le département qu’on présente avec gloire comme le plus riche de France (après Paris) ne l’est pas encore assez. Nicolas Sarkozy, puis Patrick Devedjian veulent renforcer la Défense, creuser encore un peu plus les déséquilibres avec le nord et l’est... avec la Seine-Saint-Denis par exemple. Les communistes n’ont pas ancré les gens dans la misère, ils les soutiennent au contraire par des politiques sociales et de solidarité, inconcevables dans les villes de droite. Par exemple, dans quel département le conseil général rembourse-t-il à 50 % la carte Imagine’R des collégiens, lycéens et étudiants ? Dans le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, présidés par des communistes. Est-ce ainsi qu’ils ancrent les gens dans la misère ? Les conseillers généraux UMP et UDF de Seine-Saint-Denis ont voté contre le budget et le remboursement de la Carte orange. Ils ne souhaitaient peut-être pas ancrer les collégiens dans la misère.
PAS DE MIXITÉ SOCIALE DANS LE 92
Traversons Paris, jusqu’à Clichy-sous-Bois. Au lendemain des événements de novembre 2005, le gouvernement de l’époque avait reconnu les maux de cette commune ghetto, dont le maire est un élu socialiste, Claude Dilain. Il avait promis, Nicolas Sarkozy aussi, que ça allait changer. Et Clichy-sous-Bois n’a toujours pas son commissariat de police, ni sa liaison de transport avec le RER implanté au Raincy. Seule avancée, la signature du plan de rénovation urbaine qui avait traîné pendant des mois avant le drame de novembre 2005.
« Les Hauts-de-Seine ne connaissent pas la mixité sociale et cela va en s’aggravant. Les politiques de droite, la spéculation foncière et immobilière encouragée font qu’il est difficile de trouver un logement pour les enfants d’ouvriers, d’employés, de cadres », déclare Patrice Leclerc, conseiller général communiste de Gennevilliers, en réponse à Patrick Devedjian. Qu’a fait Nicolas Sarkozy à la tête du département ?
Il souhaitait vendre 4 000 logements sociaux, alors que 15 communes, toutes de droite, ne respectent pas les 20 % de la loi SRU. Il devait en construire 3 300 par an, il n’y en eut que 2 600 en 2006 dont beaucoup de logements PLS, les plus chers. Patrick Devedjian veut poursuivre cette politique. Ancrer les gens dans l’opulence d’un seul côté, pour asseoir son pouvoir politique. Comment expliquer autrement la métamorphose de ces communes qudirigent, jadis socialement diverses, aujourd’hui réservées aux plus riches ?
« Les Hauts-de-Seine ne connaissent pas la mixité sociale et cela va en s’aggravant. Les politiques de droite, la spéculation foncière et immobilière encouragée font qu’il est difficile de trouver un logement pour les enfants d’ouvriers, d’employés, de cadres », déclare Patrice Leclerc, conseiller général communiste de Gennevilliers, en réponse à Patrick Devedjian. Qu’a fait Nicolas Sarkozy à la tête du département ?
Il souhaitait vendre 4 000 logements sociaux, alors que 15 communes, toutes de droite, ne respectent pas les 20 % de la loi SRU. Il devait en construire 3 300 par an, il n’y en eut que 2 600 en 2006 dont beaucoup de logements PLS, les plus chers. Patrick Devedjian veut poursuivre cette politique. Ancrer les gens dans l’opulence d’un seul côté, pour asseoir son pouvoir politique. Comment expliquer autrement la métamorphose de ces communes qudirigent, jadis socialement diverses, aujourd’hui réservées aux plus riches ?
Dans les Hauts-de-Seine tout pour favoriser les riches
De Pasqua à Devedjian en passant par Sarkozy le département des Hauts-de-Seine consacre toutes ses richesses au bénéfice des ménages les plus aisés.
Paradisiaque pour les gens modestes le département des Hauts-de-Seine ? Il faut le croire, quand on voit Patrick Devedjian s’attaquer comme il l’a fait à la gestion des communistes en Seine-Saint-Denis. Personne ne nie qu’il va présider un département riche, l’un des plus riches de France sans doute. Au 6e rang national pour sa population avec 1 428 678 habitants répartis dans 36 communes (recensement de 1999), le taux de chômage en 1999 y était de 10,22 % contre 12,9 % nationalement. En 2004, les revenus moyens par ménages s’élèvent dans les Hauts-de-Seine à 28 014 euros annuels contre 15 027 euros pour l’ensemble du pays. Mais ces chiffres ne doivent pas masquer les profondes inégalités qui font de ce département une terre de contrastes. Ainsi, si le revenu annuel moyen par famille est de 36 924 euros à Neuilly et plus de 31 000 euros à Saint-Cloud, il est de 11 058 euros à Gennevilliers, 12 953 euros à Villeneuve-la-Garenne. Il y aurait de quoi combattre ces inégalités car le conseil général des Hauts-de-Seine dispose d’une manne financière considérable pour gérer le département. Son budget atteint 1 milliard 686 millions d’euros, soit 1 180 euros par habitant contre 831 euros nationalement. Au point qu’en 2006, exception extraordinaire pour une collectivité, le département n’a pas eu recours à l’emprunt pour financer ses investissements. Et le produit des droits de mutation, droit d’enregistrement exigé par l’administration fiscale lors du changement de propriétaire d’un bien immobilier, est attendu pour 2007 à 440 millions d’euros, soit une augmentation de plus de 50 % en deux ans. (Par comparaison, les droits de mutation atteindront 170 millions d’euros dans le Val-de-Marne.)
Ces chiffres témoignent de la flambée de la spéculation immobilière qui explique que des familles aux revenus modestes soient repoussées hors des Hauts-de-Seine. Ici, les spéculateurs sont rois. Si Neuilly ne compte que 2 % de logements sociaux, ce sont 16 communes des Hauts-de-Seine qui ne respectent pas les 20 % de logements sociaux imposés par la loi SRU. Un rapport de la majorité UMP présenté lors de la session du conseil général du 30 mars dernier avoue que « la possibilité pour un ménage de choisir non seulement son lieu de résidence, mais également le statut d’occupation de son logement (locataire ou propriétaire), voire le niveau de confort est particulièrement restreinte dans les Hauts-de-Seine ». De fait, 100 000 demandes de logement HLM restent sans réponse, le département compte 26 000 logements dits « indignes ». Pourtant le conseil général a confirmé son objectif de vendre 4 000 logements sociaux en cinq ans. Alors qu’il s’était engagé à construire 3 300 logements sociaux par an, il n’y en eut en fait que 1 534 en 2005, et 2 590 en 2006. Encore faut-il préciser que près de la moitié de ces logements sociaux sont classés en PLS, accessibles seulement aux ménages relativement aisés.
Le peu de soucis de lutter contre les inégalités s’illustre dans bien d’autres domaines. Ainsi en matière d’éducation, le conseil général dépense 14 376 euros pour chacun des 1 739 étudiants du pôle Léonard-de-Vinci (la fac privée Pasqua) et seulement 2 000 euros à peu près pour chacun des 55 300 collégiens des Hauts-de-Seine. Il supprime le supplément qu’il accordait par le passé aux lycéens boursiers et refuse de l’accorder aux collégiens. Contrairement aux départements de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, il refuse la prise en charge à 50 % de la carte Imagin’air aux jeunes et d’accorder la carte Améthyste aux retraités à faible ressource dès soixante ans au lieu de soixante-cinq. On pourrait multiplier les exemples. Avec un tel bilan, Patrick Devedjian aura du mal à se faire passer pour le défenseur des déshérités.
Paradisiaque pour les gens modestes le département des Hauts-de-Seine ? Il faut le croire, quand on voit Patrick Devedjian s’attaquer comme il l’a fait à la gestion des communistes en Seine-Saint-Denis. Personne ne nie qu’il va présider un département riche, l’un des plus riches de France sans doute. Au 6e rang national pour sa population avec 1 428 678 habitants répartis dans 36 communes (recensement de 1999), le taux de chômage en 1999 y était de 10,22 % contre 12,9 % nationalement. En 2004, les revenus moyens par ménages s’élèvent dans les Hauts-de-Seine à 28 014 euros annuels contre 15 027 euros pour l’ensemble du pays. Mais ces chiffres ne doivent pas masquer les profondes inégalités qui font de ce département une terre de contrastes. Ainsi, si le revenu annuel moyen par famille est de 36 924 euros à Neuilly et plus de 31 000 euros à Saint-Cloud, il est de 11 058 euros à Gennevilliers, 12 953 euros à Villeneuve-la-Garenne. Il y aurait de quoi combattre ces inégalités car le conseil général des Hauts-de-Seine dispose d’une manne financière considérable pour gérer le département. Son budget atteint 1 milliard 686 millions d’euros, soit 1 180 euros par habitant contre 831 euros nationalement. Au point qu’en 2006, exception extraordinaire pour une collectivité, le département n’a pas eu recours à l’emprunt pour financer ses investissements. Et le produit des droits de mutation, droit d’enregistrement exigé par l’administration fiscale lors du changement de propriétaire d’un bien immobilier, est attendu pour 2007 à 440 millions d’euros, soit une augmentation de plus de 50 % en deux ans. (Par comparaison, les droits de mutation atteindront 170 millions d’euros dans le Val-de-Marne.)
Ces chiffres témoignent de la flambée de la spéculation immobilière qui explique que des familles aux revenus modestes soient repoussées hors des Hauts-de-Seine. Ici, les spéculateurs sont rois. Si Neuilly ne compte que 2 % de logements sociaux, ce sont 16 communes des Hauts-de-Seine qui ne respectent pas les 20 % de logements sociaux imposés par la loi SRU. Un rapport de la majorité UMP présenté lors de la session du conseil général du 30 mars dernier avoue que « la possibilité pour un ménage de choisir non seulement son lieu de résidence, mais également le statut d’occupation de son logement (locataire ou propriétaire), voire le niveau de confort est particulièrement restreinte dans les Hauts-de-Seine ». De fait, 100 000 demandes de logement HLM restent sans réponse, le département compte 26 000 logements dits « indignes ». Pourtant le conseil général a confirmé son objectif de vendre 4 000 logements sociaux en cinq ans. Alors qu’il s’était engagé à construire 3 300 logements sociaux par an, il n’y en eut en fait que 1 534 en 2005, et 2 590 en 2006. Encore faut-il préciser que près de la moitié de ces logements sociaux sont classés en PLS, accessibles seulement aux ménages relativement aisés.
Le peu de soucis de lutter contre les inégalités s’illustre dans bien d’autres domaines. Ainsi en matière d’éducation, le conseil général dépense 14 376 euros pour chacun des 1 739 étudiants du pôle Léonard-de-Vinci (la fac privée Pasqua) et seulement 2 000 euros à peu près pour chacun des 55 300 collégiens des Hauts-de-Seine. Il supprime le supplément qu’il accordait par le passé aux lycéens boursiers et refuse de l’accorder aux collégiens. Contrairement aux départements de la Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, il refuse la prise en charge à 50 % de la carte Imagin’air aux jeunes et d’accorder la carte Améthyste aux retraités à faible ressource dès soixante ans au lieu de soixante-cinq. On pourrait multiplier les exemples. Avec un tel bilan, Patrick Devedjian aura du mal à se faire passer pour le défenseur des déshérités.
« La droite organise un apartheid social » La réaction de Roland Muzeau, sénateur communiste des Hauts-de-Seine
Roland Muzeau sénateur communiste des Hauts de Seine
Patrick Devedjian retrouve les accents d’extrême droite de sa jeunesse à Occident. Sa haine à l’égard des communistes est en vérité une haine envers les gens modestes. Il a mené la chasse au logement social dans sa ville, à Antony. Il soutient son ami Sarkozy qui refuse de construire du logement social à Neuilly. Il encourage les maires de droite qui ont dans leurs communes moins de 20 % de logements sociaux.
Le département des Hauts-de-Seine est composé de villes très différentes les unes des autres. La droite a, depuis plusieurs décennies, organisé un apartheid social et un apartheid spatial qui conduit à l’existence de villes pour gens aisés et des villes populaires, car les villes de droite ne veulent pas loger les ouvriers et les employés. La droite veut faire du département des Hauts-de-Seine une vitrine de la haute bourgeoise avec la disparition de l’industrie. Elle veut un département modèle pour la concentration de la richesse, un département sans pauvreté ; mais sans avoir amélioré la situation des gens pauvres et des gens modestes. Elle les aura fait partir. Devedjian attaque frontalement les communistes qui détiennent trois sièges de députés. Ces gens qui s’en prennent aux communistes sont les mêmes qui vendent 4 000 logements sociaux - et ce n’est qu’une première tranche - de l’Office départemental, alors que le département en manque cruellement et que 70 000 foyers attendent un logement
Source: l'HUMA en pièces jointes:
Le département des Hauts-de-Seine est composé de villes très différentes les unes des autres. La droite a, depuis plusieurs décennies, organisé un apartheid social et un apartheid spatial qui conduit à l’existence de villes pour gens aisés et des villes populaires, car les villes de droite ne veulent pas loger les ouvriers et les employés. La droite veut faire du département des Hauts-de-Seine une vitrine de la haute bourgeoise avec la disparition de l’industrie. Elle veut un département modèle pour la concentration de la richesse, un département sans pauvreté ; mais sans avoir amélioré la situation des gens pauvres et des gens modestes. Elle les aura fait partir. Devedjian attaque frontalement les communistes qui détiennent trois sièges de députés. Ces gens qui s’en prennent aux communistes sont les mêmes qui vendent 4 000 logements sociaux - et ce n’est qu’une première tranche - de l’Office départemental, alors que le département en manque cruellement et que 70 000 foyers attendent un logement
Source: l'HUMA en pièces jointes: