Sport
14/09/2009 14:13

US Open: Roger Federer et Juan Martin del Potro en finale

Roger Federer tentera lundi d'écrire une nouvelle page de l'histoire du tennis en visant face à l'Argentin Juan Martin Del Potro un sixième titre consécutif à l'US Open.


Le numéro un mondial accomplirait alors un exploit jamais vu depuis les années 1920, lorsque l'Américain Bill Tilden s'imposa à New York six fois de suite, dans un monde tennistique bien moins compétitif qu'aujourd'hui.

La paternité va bien au Suisse, qui a semblé rayonnant dimanche sur le centre de Flushing Meadows face au Serbe Novak Djokovic, numéro quatre mondial, battu sans discussion en trois sets 7-6 7-5 7-5.

Après un départ poussif, le numéro un mondial a progressivement élevé son niveau de jeu. Il a surtout mieux négocié les points importants, comme lors du tie-break, remporté sept points à trois.

Libéré après le gain de la deuxième manche, en profitant d'une bourde de Djokovic, qui ratait une balle alors qu'il se trouvait à trente centimètres du filet, Roger Federer a ajouté le panache en réussissant un coup prodigieux entre les jambes qui lui offrait une balle de match.

Le stade était debout et saluait ensuite le succès du Suisse sur un retour de coup droit imparable.

"Oui, c'est sûrement le plus beau coup de ma carrière, a confié Roger Federer. Surtout parce qu'il y avait la puissance et la précision. Ce n'est pas la première fois que je le réussis. Je l'avais fait contre Daniele Bracciali à Dubaï et en coupe Davis face au Néerlandais Sjeng Schalken".

"Mais ce soir, les circonstances étaient différentes, c'était une demi-finale de Grand Chelem. Réaliser un coup extraordinaire qui me donne balle de match, c'est fou!", s'extasiait le champion suisse.

"S'en est suivie une standing ovation de près d'une minute, c'est très rare. C'est encore un choc. On s'y essaie souvent à l'entraînement mais cela faisait longtemps que je n'avais pas eu l'occasion de le tenter", a-t-il ajouté.

Roger Federer s'attend à une finale difficile face au jeune (20 ans) Juan Martin Del Potro qui a accédé, lui, à la première finale en Grand Chelem de sa carrière en dominant Rafael Nadal 6-2 6-2 6-2.

"C'est quand même phénoménal de mettre un tel score à Rafa même s'il était peut-être diminué, a dit Roger Federer. Je n'ai jamais perdu contre Juan Martin mais je le suis depuis quelques mois. En quart de finale de Melbourne, c'était un presque un gag qu'il n'ait plus gagné un jeu après un premier set serré (NDLR: 6-3 6-0 6-0). Mais à Madrid, j'avais déjà vu ses progrès. Sans parler du match en cinq sets de Roland-Garros."

Novak Djokovic avait du mal à dissimuler son troisième échec consécutif sur le Central de Flushing Meadows face au Suisse.

"J'estime qu'on n'a pas pratiqué notre meilleur tennis. J'ai eu le sentiment d'être très près de gagner les trois sets mais à chaque fois que j'ai eu le break (à 3-2 au premier set) ou les opportunités, j'ai commis des fautes directes. Et puis, même si je n'aime pas employer le mot chance, j'estime que je n'ai pas été vernis. Ca explique ma déception", a-t-il dit.

"A l'image de ce coup entre les jambes, je trouve que Roger joue plus relax parce qu'il est devenu papa et qu'il a battu tous ces records. Ca le rend encore plus dangereux", a estimé Djokovic.

Tête de série n°6, Juan Martin Del Potro a construit sa victoire avec patience, en profitant des insuffisances de Nadal, qui a manqué de puissance et de longueur de balle en raison d'une blessure aux abdominaux.

L'Espagnol, tête de série n°3, a en effet été martyrisé sur sa mise jeu, concédant 48 points dans ce secteur de jeu.

Comme, de son côté, Juan Martin del Potro, s'est montré intraitable au service, écartant les cinq balles de break auxquelles il a été confronté, le score a très vite enflé, malgré l'habituelle combativité de Rafael Nadal.

C'est la troisième victoire d'affilée de Del Potro face à Nadal, les deux premières ayant été obtenues à Miami et Montréal.

"Je vis le meilleur moment de ma carrière", a dit l'Argentin. "Le score est là mais j'étais concentré sur chaque point car Rafa est un grand champion.

"C'est mon tournoi préféré et je ne peux y croire. je suis tout près de mon rêve, gagner ce tournoi. J'espère y parvenir. Demain je vais me battre jusqu'au dernier point et que je perde ou que je gagne, je pense que ce sera le plus grand moment de ma vie."

Il peut rejoindre au palmarès son compatriote Guillermo Vilas, victorieux de l'US Open en 1977 sur la terre battue verte de Forest Hills.

Rafael Nadal n'a lui rien pu faire, enregistrant sa pire défaite dans un tournoi majeur dont il a néanmoins atteint le dernier carré malgré une blessure aux abdominaux.

"C'est un peu une année malheureuse pour moi", a dit Nadal, éliminé prématurément à Roland-Garros et contraint de déclarer forfait pour Wimbledon en raison de tendinite aux deux genoux.

"J'ai commencé l'année en jouant vraiment bien mais c'est le sport. A Cincinnati (le mois dernier) et ici, j'ai eu un problème avec le muscle abdominal droit et c'était difficile pour moi de servir. Mais il a très bien joué et je suis très heureux pour lui."


Source: Reuters via Yahoo News


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