Afrique et Moyen-Orient
07/09/2009 19:13

Tripoli exclut d'indemniser les victimes de l'IRA

Le fils du colonel Mouammar Kadhafi, Saïf al Islam, a exclu ce lundi que la Libye indemnise les familles des victimes des attentats de l'Armée républicaine irlandaise qui accusent Tripoli d'avoir fourni des explosifs à l'Ira.


Les propos de l'héritier présomptif du bouillant chef de l'Etat libyen à la chaîne de télévision privée Sky News le placent en situation de confrontation avec le Premier ministre britannique, Gordon Brown, qui a promis de soutenir la revendication des familles.

L'avocat de celles-ci, Jason McCue, s'est déclaré prêt au micro de la BBC à intenter une action en justice, mais il a dit espérer "un accord à l'amiable" et croire que "la Libye comprendra que c'est la meilleure solution pour les relations anglo-libyennes".

Selon le Sunday Times, les familles disposeraient de preuves que des explosifs fournis par la Libye avaient été utilisés dans une série d'attentats dans les années 1980-90, dont l'explosion qui avait tué 11 personnes lors d'une cérémonie du souvenir dans la ville nord-irlandaise d'Enniskillen en 1987.

Le journal dominical rapporte en outre que l'aide militaire libyenne aurait aidé les nationalistes catholiques de l'Ira à commettre l'attentat à la bombe qui avait dévasté en 1996 le centre de Manchester, dans le nord de l'Angleterre, et à provoquer plusieurs autres explosions à Londres même.

Les relations entre Londres et Tripoli sont placées sous le projecteurs depuis la libération et le rapatriement controversés fin août d'Abdel Basset al Megrahi, le seul Libyen condamné au Royaume-Uni pour l'attentat contre un Boeing de la Pan Am qui avait fait 270 morts en 1988 à Lockerbie, en Ecosse.

Les Etats-Unis ont critiqué cette mesure de clémence envers le condamné à vie, qui souffre d'un cancer en phase terminale. L'opposition britannique a accusé le gouvernement d'avoir fait passer ses intérêts économiques en Libye avant le respect pour les familles des victimes.

Dans le cas de celles de l'Ira, Gordon Brown a été accusé par les conservateurs de ne s'être rallié à leur cause que sous la pression de l'opinion publique, puisqu'il aurait refusé par écrit l'an dernier d'intervenir dans leur litige avec les autorités libyennes.

Le porte-parole de Brown a nié que le gouvernement ait fait volte-face sur ce dossier et annoncé que des responsables du Foreign Office et de l'ambassade du Royaume-Uni à Tripoli accompagneraient les familles dans leurs démarches.

Le dossier des relations libyo-britanniques couplé aux déboires de la Grande-Bretagne en Afghanistan et à la récession persistante secoue la rentrée politique de Brown à moins d'un an des élections législatives pour lesquelles les intentions de vote en faveur du leader travailliste ne sont déjà pas favorables.


Source: Reuters via Yahoo News


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