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19/09/2008 17:05

Transports - Alitalia : la faillite en bout de piste

La compagnie italienne se retrouve face à une faillite inéluctable après que une alliance de patrons a retiré son offre d'achat. C'est un grave revers pour Silvio Berlusconi.


 Transports - Alitalia : la faillite en bout de piste
La faillite semble inéluctable. Le consortium d'investisseurs italiens CAI a retiré jeudi son offre d'achat sur Alitalia. Une offre qui passait pour être l'ultime plancher de salut de la compagnie aérienne italienne... "La dramatique situation d'Alitalia, bien pire que celle qui prévalait au moment d'autres offres de reprise dans le passé, (...) ne permet pas d'allonger encore les discussions qui ont été approfondies et ont permis de nombreuses concessions", a justifié la Cai, exprimant sa "profonde désillusion".

Le président de la Cai avait conditionné le maintien de l'offre à un "consensus" entre les syndicats. Mais six d'entre eux, qui y étaient opposés, dont la CGIL, première confédérations syndicale italienne et les organisations de pilotes et de personnel navigant, ont réclamé de nouvelles négociations de dernière minute, juste avant l'expiration de l'ultimatum. Les trois autres confédérations, UIL, CISL et UGL, avaient dit oui dès mercredi.

La précédente tentative de reprise d'Alitalia s'était déjà soldée par un échec en avril, la compagnie franco-néerlandaise Air France-KLM ayant retiré son offre face à l'hostilité des syndicats. "Il n'y a pas d'alternative, si nous ne signons pas aujourd'hui, nous sommes face à la faillite", avait averti jeudi le ministre des Transports italien Matteoli.

Une faillite de la compagnie nationale italienne serait un grave revers pour Silvio Berlusconi. Très opposé au rachat par Air France-KLM, il s'était engagé à trouver des repreneurs italiens, au nom de la défense de l'identité nationale. "La situation est dramatique, nous pourrions être au bord du précipice", a-t-il déclaré jeudi à la presse, rejetant la faute sur les syndicats réfractaires. En soulignant la part de responsabilités, des syndicats. "Plutôt que de chercher des boucs émissaires, le gouvernement et le président du Conseil doivent assumer leurs propres responsabilités", a rétorqué le secrétaire général de la CGIL.

Toujours détenue à 49,9% par l'Etat, Alitalia, insolvable, a été placée fin août sous administration extraordinaire. La compagnie vit sous perfusion grâce à un prêt de l'Etat de 300 millions d'euros et ses caisses se vident, la condamnant inéluctablement à la faillite et au licenciement de tous ses salariés. Les premières mesures de chômage technique ont été prises jeudi pour plus de 4.000 personnes. La compagnie emploie actuellement environ 11.000 personnes.

L'Etat italien, qui a englouti 5 milliards d'euros lors des quinze dernières années dans la compagnie ne pourra plus dépenser d'argent public pour la sauver. La dette d'Alitalia, qui perd 3 millions d'euros par jour, est d'environ 1,2 milliard d'euros.

Le plan de la Cai, qui était prête à mettre un milliard d'euros sur la table, prévoyait la reprise des activités de transport de passagers et de 12.500 salariés d'Alitalia et d'Air One, deuxième compagnie italienne avec laquelle elle devait fusionner, alors que 3.250 postes devaient être supprimés.

Source: Dabio


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