Faits Divers - Société
01/04/2015 21:55

Tiers payant généralisé, ne faut-il pas cesser d'en parler?

Que l’État, via les parlementaires, veuille débattre du sujet; que les praticiens de la médecine défendent leurs intérêts est parfaitement concevable. J'allais dire naturel. Sauf que le patient, qui pourtant est au centre de la discussion, n'a rien à dire.


Bien sûr que beaucoup de médecins acceptent de soigner, y compris gratuitement: le serment qu'ils prêtent ne leur permet pas de faire autrement. Bien sûr qu'un médecin peut garder votre chèque et même vous faire crédit sur plusieurs mois, les dentistes notamment.
Vouloir généraliser le tiers-payant, même en rompant les liens de subordination qui existent entre le prestataire et son patient, serait quand-même une avancée sociale qui permettrait d'entrer et sortir d'un cabinet médical la tête haute. De ce point de vue, l’État joue son rôle. Le surprenant, c'est que lorsque les médecins gueulent contre cette réforme, personne ne riposte en leur demandant quels seraient leurs revenus financiers si la sécurité sociale et les mutuelles n'existaient pas? Qui irait les consulter, sinon les plus riches et donc les moins nombreux?
Ceci étant, soigner n'a pas de prix. Et l'on pourrait envisager une augmentation de la prestation médicale, par exemple de cinq petits euros, pour frais de gestion, à payer par chaque patient lors de la consultation. Je pense que, bien sûr, tout le monde ne les a pas mais que de toute évidence, dans ce cas, le médecin ne les réclamera pas.
​Ou bien il resterait une solution: des médecins volontaires pour accepter le tiers-payant et le remboursement de la sécurité sociale en laissant les autres négocier leurs honoraires avec leurs clients non assurés. Essayons, nous verrons que tout le monde acceptera le tiers-payant.​
​En tout état de cause,  médiatiser ce débat du tiers-payant renvoie les patients les plus démunis, une fois encore, à une sorte de statut d'assisté qui pourrait bien provoquer des dépressions, voire des refus de soin, tout simplement parce que, quand on veut faire quelque chose pour un peuple, on le fait et on ferme sa gueule.​


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