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11/06/2009 19:49

Thomson dispose de cinq jours pour éviter la faillite

A cinq jours de l'expiration du sursis accordé à Thomson SA par ses créanciers pour parvenir à un accord sur la restructuration de sa dette et éviter le dépôt de bilan, l'incertitude sur l'avenir du spécialiste des équipements pour le cinéma et la télévision est totale.


Chargé de plus de 2,9 milliards d'euros de dettes pour une capitalisation boursière de moins de 200 millions d'euros, Thomson a prévu d'annoncer le résultat de ses négociations avec ses créanciers lors de son assemblée générale, le 16 juin.

"Je vois trois scénarios: soit ils arrivent à signer un accord, soit ils obtiennent un nouveau sursis ou alors il n'y a pas d'accord et ils déposent le bilan", a commenté un analyste qui couvre la valeur.

Evaluée à un franc symbolique il y a plus de dix ans par Alain Juppé, alors Premier ministre, la valeur de l'entreprise est aujourd'hui une réelle inconnue.

Signe de la nervosité du management du groupe, un déjeuner du directeur général Frédéric Rose prévu jeudi à la chambre de commerce américaine, et qui devait être ouvert à la presse, a été annulé.

Une porte-parole de Thomson a répété jeudi que les négociations se poursuivaient dans un climat "constructif" mais n'a pas souhaité donner plus de précisions.

Les rumeurs d'échec des négociations - fermement démenties par le groupe - ont donné lieu à de violent mouvements du titre en Bourse, avec une chute allant jusqu'à 30% pendant la séance du 20 mai.

La valeur s'est effondrée depuis deux ans, le cours de l'action passant de près de 15 euros à environ 0,70 euro aujourd'hui.

Thomson ne respecte plus les clauses attachées à ses prêts bancaires, notamment son ratio de dette nette sur capitaux propres, qui ne doit pas excéder un.

Si certains analystes s'attendent à ce que les banques de Thomson acceptent de convertir une partie de leurs créances en actions et de rééchelonner voire d'annuler une partie de la dette, les récents échecs d'opérations de restructuration sont de mauvais augure.

Le dépôt de bilan du distributeur allemand Arcandor et la prise de contrôle du fabricant de toitures Monier par ses créanciers sont autant d'éléments qui entretiennent l'incertitude sur le sort de Thomson.

Arcandor est la principale victime non bancaire de la crise en Allemagne et son dépôt de bilan a mis en lumière la volonté du gouvernement d'Angela Merkel de limiter son aide aux entreprises.

Des analystes estiment que cette faillite montre que certains gouvernements ne sont pas prêts à donner de blancs-seings aux entreprises défaillantes.

Une action du Fonds stratégique d'investissement (FSI) en cas d'échec des négociations n'est donc pas acquise.

"Une intervention du gouvernement est probable mais le cas Arcandor montre que rien n'est garanti", note un observateur.

Dans le cas de Monier, le fonds d'investissement PAI, propriétaire du groupe, a dû accepter de renoncer à ses parts dans le cadre du plan de reprise.

Les analystes notent cependant que ce sont des banques qui tiennent la majorité de la dette du groupe et que, de ce fait, un scenario de ce type est moins probable.

Ces banques ont des relations commerciales et institutionnelles avec l'Etat français et ne sont pas dans la logique de ce qu'on appelle les "vulture funds" (fonds vautours, qui achètent de la dette décotée pour prendre le contrôle d'une société), note le même observateur.

Thomson peut cependant s'appuyer sur son plan de restructuration pour convaincre ses créanciers de lui donner une dernière chance.

Le groupe espère conclure d'ici la fin de l'année la vente d'actifs non stratégiques représentant 1,1 milliard d'euros de chiffre d'affaires et a engagé des mesures d'économies portant sur environ 120 millions d'euros par an.


Source: Reuters via Yahoo News


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