Régions
28/03/2008 11:59

Tension autour du contrôle renforcé des arrêts maladie


Si le stress au travail peut, à long terme, générer des arrêts maladie, le contrôle renforcé sur ces mêmes arrêts maladie stresse d'autant les syndicats de salariés.



La mesure annoncée, il y a quelques semaines, à titre expérimental dans le Vaucluse comme dans six autres départements français n'est pourtant pas sur les rails. "On attend des précisions d'ordre réglementaires" commentait hier Gérard Arcéga, directeur de la CPAM de Vaucluse.

Une tranquillité que ne partage pas la majorité des représentants syndicaux qui n'avait pas tardé à exprimer leurs désapprobations comme, lors de la manifestation du 4 mars dernier, pour la reconnaissance de la pénibilité au travail.

"Une meilleure cohérence"

Hier matin, une dizaine de représentants vauclusiens de la CGT et de FO soutenus par des fédérations d'usagers la Fnath, l'Udaf et la Mutualité de Vaucluse se sont rassemblés dans les locaux de la Caisse Primaire à Avignon pour dénoncer sur fond de "mal-être au travail" et de "logique comptable", la mesure de trop, "indigne au même titre que celles déjà prises par ce gouvernementcomme l'instauration du système de franchise médicale, l'augmentation des forfaits hospitaliers ou des conditions d'accès à la CMU".

Les syndicats de salariés voient dans cette mesure issue de la nouvelle loi de financement de la Sécurité sociale "une culpabilisation des malades", regrettant que l'on ne s'attache pas plus aux causes avec davantage de prévention et de contrôle des conditions de travail.

La Caisse primaire évoque "une meilleure cohérence" entre les contrôles effectués par ses médecins conseils et les médecins mandatés par l'employeur dans le cadre de contre-visites. "L'expérimentation peut avoir un effet positif" déclare Michèle Viguier, présidente du Conseil de l'Assurance Maladie de Vaucluse "les conclusions de ces contre-visites seront validées par nos médecins conseils qui auront ainsi le dernier mot sur le maintien ou non des indemnités, avec pour l'usager une voie de recours qui jusque-là existait mais n'était pas formalisée".

Une motion sans la CFDT

Un meilleur suivi en somme pour éviter les dérives d'où quelles viennent avec un cadre au contrôle exercé par les employeurs, c'est le message optimiste que la direction de la CPAM veut faire passer. Elle aura fort à faire pour y parvenir.

Pas plus tard que le 1er avril, et ce n'est pas un poisson, lors du conseil d'administration de la Caisse, les représentants syndicaux ont annoncé qu'ils voteraient une motion contre l'expérimentation. "Je pense que nous pouvons faire abandonner le projet en l'état. Qu'il y ait des contrôles oui mais pas n'importe comment" précisait Benito Ange de FO.

Pour sa part, la CFDT a indiqué qu'elle se désolidarisait de cette motion. "Les contrôles sont nécessaires pour éviter les abus, néanmoins nous serons vigilants sur l'utilisation qui en sera faite à l'occasion de la mise en place d'un site pilote sur le Vaucluse" a déclaré le responsable vauclusien Rémy Vernet.

laprovence.com

Y.K/sourcesWeb



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