Internet
10/04/2009 14:46

Téléchargement : la majorité fait encore défaut à Sarkozy

Il est 13 h 15 hier, lorsque le président de séance proclame le résultat du vote, provoquant des exclamations de joie sur les bancs de la gauche et la consternation dans les rangs de l'UMP. Par 21 voix contre 15, l'Assemblée nationale vient de rejeter le projet de loi sur la création et Internet qui prévoit de sanctionner le téléchargement illégal.


Trois heures plus tôt, au petit- déjeuner de la majorité, Nicolas Sarkozy s'est félicité du texte qui devait être 'adopté'. Soulignant la part personnelle qu'il a prise dans la mise en œuvre des 'accords de l'Elysée' ayant servi de base à ce projet, il remercie les responsables de la majorité d'avoir mené à son terme ce 'texte majeur' qui lui tient tant à cœur.

Quelques heures plus tard, c'est le coup de tonnerre, provoquant la fureur présidentielle. Dans la soirée, un communiqué de l'Elysée réaffirme la 'volonté' du président de la République 'de voir appliquer au plus vite la loi création et Internet'. 'Nicolas Sarkozy n'entend pas y renoncer, quelles que soient les manœuvres dérisoires qui n'ont comme seul effet que de nuire à la diversité de la création', précise le texte.

Les responsables de la majorité et du gouvernement se relaient pour tenter de minimiser ce revers. 'Un petit loupé', pour Jean-François Copé, le président du groupe UMP de l'Assemblée; 'une manœuvre politicienne', selon le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand; 'l'adoption sera seulement retardée de quelques semaines', insiste le secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, Roger Karoutchi, en réalité mortifié par ce nouveau revers.

Car il s'agit bien plus que d'un 'couac': la 'méthode Sarkozy' est en cause. Sur le texte lui-même, d'abord. Le chef de l'Etat était convaincu que la large palette d'artistes, de producteurs, de distributeurs mobilisée derrière les 'accords de l'Elysée' garantirait l'adoption du projet de loi. Celui-ci devait sceller sa réconciliation avec les milieux culturels et 'ringardiser' l'opposition, comme le clamait une partie de la majorité.

Source: Le Monde via Yahoo News
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