Europe
29/01/2008 19:29

Sommet européen en petit comité à Londres sur les turbulences financières

- Les dirigeants des quatre pays européens du G8 et le président de la Commission européenne se réunissent mardi soir à Londres pour un mini-sommet sur la crise financière mondiale, qui devrait être l'occasion de réaffirmer les fondamentaux solides de l'économie européenne.


Le Premier ministre britannique Gordon Brown recevra vers 17H00 GMT la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre italien démissionnaire Romano Prodi, dont ce devrait être un des derniers engagements internationaux, et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Une conférence de presse commune est prévue vers 19h30 GMT.

José Manuel Barroso a confirmé mardi que la Commission européenne allait revoir en baisse le mois prochain sa prévision de croissance pour 2008 mais à ce stade, "personne ne parle de récession en Europe", a-t-il souligné.

M. Barroso a précisé vouloir adresser à Londres un message de "confiance" sur les fondamentaux de l'économie et en même temps de vigilance face aux turbulences actuelles, qui devrait être reflété dans le communiqué final de la réunion.

Les responsables vont examiner les moyens de mieux faire face à la tourmente financière qui gronde, avec des marchés boursiers mondiaux rendus fébriles par le spectre d'une récession aux Etats-Unis, le scandale des pertes records de 4,9 milliards d'euros de la Société générale, et le sauvetage de la banque britannique Northern Rock.

Les cinq responsables devraient discuter des moyens d'améliorer la transparence, la gouvernance et la régulation des marchés, à l'approche d'une réunion des ministres des Finances du G7, les sept grands pays industrialisés, la semaine prochaine à Tokyo.

"Ils vont discuter d'un nombre de sujets, comme la transparence des bilans des banques, la coopération entre pays pour traiter ces crises financières, du rôle des agence de notation etc...", a précisé le porte-parole de Gordon Brown.

Un renforcement des pouvoirs du Fonds monétaire international (FMI) devrait également être au menu.

"Beaucoup de nos institutions ont été conçues au lendemain de la seconde guerre mondiale. (...) Nous devons faire en sorte que nos institutions puissent faire face à un monde où un problème à un endroit peut se répandre en quelques semaines", a observé Alistair Darling, le ministre britannique des Finances mardi sur la radio BBC.

Mais ce sommet risque "d'être copieux en rhétorique et maigre en décisions concrètes" au vu des "désaccords entre les leaders européens sur le besoin de régulation financière", prévient à l'avance le Financial Times.

Le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung s'inquiète de la tentation interventionniste de Paris. "Par nature les hommes politiques français cherchent à faire intervenir l'Etat pour résoudre les problèmes", souligne-t-il, alors que Londres privilégie une meilleure autorégulation du secteur financier.

Le ministre slovène des Finances Andrej Bajuk, dont le pays préside l'UE, a déploré mardi cette réunion en petit comité appelant à ce que les discussions soient menées "dans le cadre des institutions de l'Union européenne" et les décisions prises à 27.

Une critique relayée en France par le premier secrétaire du PS François Hollande qui estime que "ce n'est pas simplement à quatre qu'on règle une affaire d'une telle importance".

Cette réunion donne en revanche à Gordon Brown "une chance de se présenter comme engagé entièrement dans les affaires européennes", et de faire oublier l'épisode malheureux de la signature du traité de Lisbonne où il était arrivé très en retard, semblant montrer ainsi son peu de goût pour l'Europe, souligne le FT.



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