Sénégal d'Aujourd'hui
30/06/2009 18:05

Sommet de l'UA : un gouvernement fédéral au menu des discussions

Les chefs d’Etat africains se retrouvent à partir de demain à Syrte, en Libye, sous la présidence de Mouammar Kadhafi qui met la pression sur son projet controversé de "gouvernement africain", alors que le continent est confronté à des crises menaçant la stabilité de plusieurs pays.



Le guide libyen, au pouvoir depuis 40 ans, recevra ses pairs pour le 13e sommet de l’Union africaine (Ua) en pouvant se targuer du titre de doyen des chefs d’Etat africains, qui lui est revenu après la mort début juin du président gabonais Omar Bongo Ondimba. Elu en février pour un an à la tête de l’Ua, le colonel Kadhafi compte mettre à profit sa présidence pour la concrétisation d’une "unité africaine" dont il a fait un objectif prioritaire. Quitte à bousculer, comme il en l’habitude, les plus réticents, parmi lesquels les pays d’Afrique australe -notamment l’Afrique du Sud- et de l’Est.

Hier, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Ua précédant le sommet, M. Kadhafi a accru la pression pour créer une "Autorité" dotée de réels pouvoirs exécutifs, qui regrouperait les différentes instances de l’Ua existantes (comme l’actuelle Commission ou le Conseil de paix et de sécurité). "Maintenant, celui qui dira non devra expliquer pourquoi", a-t-il prévenu dans son discours de bienvenue, en proposant un recours au vote pour départager partisans et adversaires d’une intégration africaine accélérée.

"Si les deux-tiers sont d’accord, le tiers restant devra obtempérer et respecter la décision de la majorité", a-t-il lancé.

Selon plusieurs témoins, la rencontre s’est déroulée dans une ambiance tendue et a dû être interrompue avant de reprendre à huis clos. Le président de la Commission de l’Ua, Jean Ping, a fait connaître ses réticences à sa manière, en insistant devant les ministres sur l’urgence à résoudre d’autres dossiers avant de s’atteler à des projets plus ambitieux.

Citant les crises politiques ou les coups d’Etat qui ont secoué ces derniers mois Madagascar, la Mauritanie, la Guinée-Bissau, la Guinée ou le Niger, il a estimé que "la situation d’ensemble sur le continent demeure préoccupante" et regretté "la persistance du fléau des coups d’Etat ou de changements anticonstitutionnels".

Le sommet devrait aussi se pencher sur la situation en Somalie, où le gouvernement de transition vient de lancer un appel désespéré aux pays voisins pour l’aider militairement face à l’avancée des islamistes radicaux. Durant leur rencontre de trois jours, les chefs d’Etat africains aborderont malgré tout des dossiers plus consensuels, comme celui du développement de l’agriculture, thème officiel du sommet. M. Kadhafi a par ailleurs invité pour l’occasion le dirigeant italien Silvio Berlusconi, qui l’avait reçu à Rome à la mi-juin et présidera le prochain sommet du G-8.

Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, est également attendu à Syrte, afin d’affirmer "l’engagement du Brésil dans le développement du continent africain".


Source: Le Soleil

Awa Diakhate



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