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15/06/2006 21:43

Sommet Anti Otan

Sommet des pays anti-OTAN à Shangai le 15 juin 2006

Cinq ans après sa naissance, l'Organisation de coopération de Shangai tient un sommet, le 15 juin 2006, dans la mégapole économique et financière chinoise qui lui a donné son nom. La presse internationale commente l'éventuel élargissement de cette alliance de six pays de l'espace eurasiatique dominée par Pékin et Moscou, et visant à contrer l'influence américaine dans la région.
Photo AFP



Le VIe sommet de l'Organisation de coopération de Shangai (OCS), qui se tient le 15 juin 2006 en Chine, fait figure d'événement diplomatique majeur. "Outre les dirigeants des six pays membres - la Russie, la Chine, le Tadjikistan, le Kirghizistan, le Kazakhstan et l'Ouzbékistan -, ceux d'Inde, du Pakistan, de la Mongolie et de l'Iran participent au sommet à titre d'observateurs. De plus, étant donné qu'un bureau de liaison entre l'Afghanistan et l'OCS a été créé, de hauts responsables afghans seront également présents en tant qu'invités, tout comme des représentants des Nations unies, de l'Association of Southeast Asian Nations (ASEAN) et de la Communauté des Etats indépendants (CEI)", annonce un politologue chinois dans le China Daily, le quotidien officiel anglophone.

L'auteur dresse un bilan particulièrement élogieux de l'OCS, dont il indique les qualités les plus significatives, notamment le fait qu'elle soit "la première organisation régionale créée en Chine" ou encore "celle qui a donné la priorité à la lutte contre le terrorisme dans ses statuts". Et d'insister, en conclusion, sur le fait que "l'OCS ne deviendra pas une alliance militaire, une OTAN de l'Est, et [que] la coopération économique entre ses Etats membres n'est pas dirigée contre l'UE".

Ces déclarations rassurantes sont loin d'être partagées par Kommersant. Le journal libéral moscovite note que "pratiquement durant toute l'année écoulée, les membres de l'OCS ont travaillé activement à la transformation de l'organisation en bloc politico-militaire anti-OTAN, couvrant la partie orientale de l'Eurasie. Et, bien que les dirigeants des pays membres de l'OCS rejettent dans leurs déclarations officielles toute analogie avec l'OTAN, les faits disent le contraire." Le quotidien rappelle que, lors de son précédent sommet, l'OCS avait publié une déclaration finale qui exigeait le retrait des bases américaines de la région, en Ouzbékistan et au Kirghizistan.

"En Asie centrale, toutes les parties doivent marcher sur des œufs", titre le South China Morning Post. Le journal de Hong Kong suit avec une certaine appréhension le jeu des grandes puissances, notamment Moscou, Pékin et Washington, dans cette région charnière et stratégique. C'est que l'OCS "contrôle la plus grande surface de terres de la planète, des côtes orientales de l'Asie à l'Europe. La Chine et la Russie en sont des membres légitimes. Mais les quatre autres Républiques de l'organisation - ainsi que les autres nations de la région - jouent à opposer les grandes puissances les unes contre les autres, et c'est cela qui attire le plus l'attention."

Lire l'article dans Le courrier international

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