France
03/04/2007 00:00

Soins de santé dans les prisons

C’est l’histoire d’un type de 83 ans, atteint d’insuffisance rénale, d’un cancer de la prostate et de troubles cardio-vasculaires. Il est hémiplégique.
Comme si ça ne suffisait pas, il est condamné à une peine d’emprisonnement de 7 ans. Bien évidemment, la demi-heure quotidienne de soins à laquelle il a droit ne suffit pas pour que le vieil homme ne marine pas dans son urine. S’il cherche à gagner seul les toilettes, il tombe et se blesse.



Extrait d’un communiqué de presse de l’OIP


Bien que le rapport d'expertise produit lors de son procès conclue que son état de santé est «incompatible avec la détention dans un établissement pénitentiaire classique» et nécessite son placement «dans une structure médicalisée», M. P. est incarcéré à la maison d'arrêt de Perpignan puis transféré au centre de détention de Liancourt (Oise).

Construit en 1936, cet établissement pénitentiaire a fait office de sanatorium jusqu'en 1973. «Toujours appelé centre de détention sanitaire, l'établissement n'a plus de sanitaire que le nom», indique le rapport d'activité établi par l'administration pénitentiaire en 2005. M. P. ne dispose pas de lit médicalisé ni des soins de kinésithérapie réguliers pourtant indispensables compte-tenu de son hémiplégie. Une aide ne lui est affectée qu'une demi-heure le matin pour l'aider à se lever, à s'habiller et à se laver, mais pas le soir pour se coucher ni dans la journée pour se déplacer ou se nourrir. Le traitement de son cancer de la prostate lui occasionne une incontinence urinaire, pour laquelle des protections lui sont fournies, mais qu'il ne peut changer seul. Son avocat constate qu'il est constamment souillé. Ses tentatives d'aller aux toilettes se soldent par des chutes.

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Sylvie Delhaye



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