Extrait d’un communiqué de presse de l’OIP
Bien que le rapport d'expertise produit lors de son procès conclue que son état de santé est «incompatible avec la détention dans un établissement pénitentiaire classique» et nécessite son placement «dans une structure médicalisée», M. P. est incarcéré à la maison d'arrêt de Perpignan puis transféré au centre de détention de Liancourt (Oise).
Construit en 1936, cet établissement pénitentiaire a fait office de sanatorium jusqu'en 1973. «Toujours appelé centre de détention sanitaire, l'établissement n'a plus de sanitaire que le nom», indique le rapport d'activité établi par l'administration pénitentiaire en 2005. M. P. ne dispose pas de lit médicalisé ni des soins de kinésithérapie réguliers pourtant indispensables compte-tenu de son hémiplégie. Une aide ne lui est affectée qu'une demi-heure le matin pour l'aider à se lever, à s'habiller et à se laver, mais pas le soir pour se coucher ni dans la journée pour se déplacer ou se nourrir. Le traitement de son cancer de la prostate lui occasionne une incontinence urinaire, pour laquelle des protections lui sont fournies, mais qu'il ne peut changer seul. Son avocat constate qu'il est constamment souillé. Ses tentatives d'aller aux toilettes se soldent par des chutes.
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